Vers un climat des tensions politique en Rdc, entre la majorité, et l' opposition, avant les élections du novembre 2016 : Antoine-Gabriel Kyungu wa Kumwanza, président de l'Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec) Le chef d'un parti d'opposition a accusé le pouvoir de soutenir des "actes anti-démocratiques" en République démocratique du Congo, après le saccage du siège de sa structure par un groupe d'individus mardi à Kinshasa. "Je suis profondément choqué par ces actes anti-démocratiques commis par des personnes qui bénéficient de la protection du pouvoir en place", a déclaré Antoine-Gabriel Kyungu wa Kumwanza, président de l'Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec), joint à Lubumbashi (sud-est de la RDC). Mardi après-midi à Kinshasa, "un premier groupe de six personnes a escaladé le mur de la parcelle, avant d'arracher nos insignes, déchirer les drapeaux du parti et du G7 [regroupement de sept parti d'opposition, ndlr], mais aussi l'effigie" de M. Kyungu, a expliqué à l'AFP Amisi Binti, secrétaire au siège de l'Unafec, témoin de l'événement.

Selon Mme Amisi, un groupe plus important "d'hommes et de femmes", dissidents de l'Unafec, accompagnés de quelques hommes en "tenue de la police" a ensuite fait irruption, "lançant des insultes et menaces" contre M. Kyungu.
Des témoins affirment avoir vu un groupe de gens "enlever" ou "déchirer" les symboles de l'Unafec.
"Le pouvoir non seulement a créé les doublons des partis politiques, il leur donne aussi la mission de vandaliser, de saccager" ce qui appartient aux "adversaires politiques", s'est emporté M. Kyungu, un des dirigeants du G7.
Interrogé par l'AFP, le porte-parole de la police, le colonel Pierrot Mwana Mputu a indiqué avoir été informé de la situation par un témoin et que les "ordres ont été donné à la police de s'enquérir de la situation".
Selon Bertin Gildard Kanunu, un des responsable de l'Unafec et du G7 à Kinshasa, "la police est effectivement descendue sur place pour constater les dégâts".
A Lubumbashi, les effigies de Moïse Katumbi (ex-gouverneur du Katanga passé à l'opposition) placées devant le bureau provincial de l'Unafec ont été déchirées, a constaté dans la soirée un correspondant de l'AFP.
Selon plusieurs témoins, ils ont été arrachés par des "policiers" venus à bord de "trois jeeps".
Contacté par l'AFP, un haut responsable provincial de la police n'a pas souhaité se prononcer.
"C'est un coup d'épée dans l'eau, ce sont des intimidations, nous n'avons pas peur", a déclaré à l'AFP M. Katumbi, annonçant la tenue d'un "meeting jeudi au même endroit" pour répondre au G7.
Fin mars, cette coalition de sept partis passés de la majorité à l'opposition au président Joseph Kabila en septembre, a demandé à M. Katumbi "d'annoncer sa candidature" à la présidentielle, saluant sa gestion de la riche province minière du Katanga entre 2007 et 2015.
Populaire et charismatique, Katumbi, 51 ans, a démissionné de ses fonctions de gouverneur et quitté le parti présidentiel en septembre.
Richissime homme d'affaires, Katumbi est le président du prestigieux club de football Tout-Puissant Mazembe de Lubumbashi, triple vainqueur de la Ligue des champions d'Afrique.
Le climat politique est très tendu en RDC, alors que règne un climat d'incertitude politique lié à la quasi-certitude du report de la présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l'année.
L'opposition accuse M. Kabila, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de se représenter, de manoeuvrer pour se maintenir à la tête du pays au-delà du terme de son mandat.
Revue de presse du 20 avril 2016.L’interprétation de l’article 70 de la constitution a une fois de plus alimenté les journaux parus ce mercredi à Kinshasa. Le Phare titre: «Article 70 : nouveau test de confiance pour la Cour constitutionnelle ».
Le quotidien rapporte que la requête des députés sur l’interprétation de l’article 70 met à nouveau la Haute cour de la RDC devant ses responsabilités, après que cette institution judiciaire a suscité le doute dans les esprits, en autorisant au gouvernement de confier la gestion de nouvelles provinces aux Commissaires spéciaux, en violation de la Constitution.
Le tabloïd indique que l’avis de la Cour constitutionnelle est très attendu, sur l'interprétation des articles 70, 103 et 105 de la Constitution, relatifs aux mandats du chef de l’Etat, des députés et sénateurs.
Le Phare estime que la Cour constitutionnelle est appelée à départager l’opinion nationale au sein de laquelle s’affrontent deux thèses. Il y a d’une part la Majorité présidentielle qui soutient que le mandat de l’actuel chef de l’Etat court jusqu’à ce qu’il procède à la passation des pouvoirs avec son successeur à la sortie des urnes et d’autre part, l’opposition qui estime qu’il y ait élection ou pas, investiture ou pas d’un nouveau président de la République, le mandat du chef de l’Etat actuellement en fonction prendra fin le 20 décembre 2016 et qu’au-delà, il y a vacance du pouvoir au sommet de l’Etat.
Pour le quotidien, le dossier d’interprétation de l’article 70 de la constitution offre une opportunité à la Haute cour, autrefois boudée par certaines opinions, de se repositionner comme la gardienne de cette loi fondamentale.
Dans l’hypothèse où elle [Cour constitutionnelle] viendrait à manquer ce nouveau rendez-vous avec l’histoire, estime le tabloïd, les Congolais ne sauraient plus à quel saint se vouer pour lire correctement le contenu de leur Constitution.
« La MP répond à ses détracteurs», titre pour sa part Forum des Assur le même sujet. Le quotidien cite le porte-parole de la MP, André-Alain Atundu qui juge légitime la démarche des députés ayant saisi la Cour constitutionnelle pour qu’elle interprète les articles 70, 75, 76, 103 et 105 de la constitution.
Le porte-parole de la MP estime que la saisine de la Cour constitutionnelle sur les dispositions relatives aux mandats du chef de l’Etat, des sénateurs, des députés provinciaux, des gouverneurs va permettre de mettre définitivement fin au débat entre certains acteurs politiques.

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