En ce qui concerne le climat politique en Rdc entre Katumbi et Kabila qui va l' emporter ? : L'opposant congolais Moïse Katumbi a décidé d'officialiser sa candidature à la présidentielle en RDC mercredi 4 mai. Est-ce la bonne stratégie ou bien est-il parti trop tôt comme le déplorent certains au sein de l'opposition ? A Gorée au Sénégal, en décembre dernier, l'opposition congolaise s'était mise d'accord sur une stratégie : pas question d'annoncer une candidature sans la certitude que la présidentielle aurait lieu dans les temps, c'est-à-dire avant fin 2016. Depuis, cette perspective n'a fait que s'éloigner. La commission électorale elle-même estimant qu'il faudrait plus d'un an pour réviser le fichier électoral. Voilà sans doute pourquoi, si elle n'étonne personne, la décision de Moïse Katumbi de se déclarer candidat mercredi 4 mai en irrite certains au sein de l'opposition. A leurs yeux, c'est non seulement prématuré, mais contreproductif.

L'opposant Moïse Katumbi a déclaré jeudi à Lubumbashi avoir écrit à la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monusco) pour solliciter leur "protection", au lendemain de sa déclaration de candidature à l'incertaine présidentielle prévue avant la fin de l'année.
"J'ai adressé une lettre à la Monusco pour solliciter leur protection car je suis en danger, ma sécurité n'est plus assurée", a dit à un journaliste de l'AFP l'ex-gouverneur de l'ancien Katanga.
"Depuis ce matin, ma maison a été encerclée par les forces de l'ordre, par quatre fois", a dit M. Katumbi, ajoutant que "deux de [ses] gardes du corps ont été arrêtés à leurs domiciles".
Mercredi, le ministre congolais de la Justice a déclaré avoir ordonné l'ouverture d'une enquête sur "le recrutement de mercenaires" étrangers, dont des Américains, liés selon lui à Moïse Katumbi.
"Je demande une enquête internationale indépendante pour démonter ces fausses accusations", a réagi jeudi l'opposant, les qualifiant de "basses manœuvres du pouvoir".
Le 24 avril, le gouvernement a annoncé avoir arrêté quatre gardes du corps de M. Katumbi dont un Américain lors d'une manifestation contre le pouvoir à Lubumbashi.
L’Union démocratique africaine originale, un petit parti d'opposition, a dénoncé un"acharnement" et "des mesures d'intimidation" contre le candidat d'opposition.
Charismatique et populaire, Moïse Katumbi, un richissime homme d'affaires de 51 ans, ex-gouverneur de l'ancienne province du Katanga (sud-est), est passé dans l'opposition en septembre après avoir démissionné de ses fonctions de gouverneur et avoir quitté le parti présidentiel.
Le climat politique est très tendu depuis plusieurs mois en RDC alors que chaque jour qui passe rend un peu plus improbable la tenue de la présidentielle avant la fin de l'année.
Certains dirigeants de la majorité réclament une transition de deux à quatre ans pour pouvoir organiser de "bonnes élections".
La RDC traverse une crise politique profonde depuis les élections législatives et présidentielle de novembre 2011 marquées par des irrégularités et des fraudes massives et ayant reconduit pour cinq ans M. Kabila et sa majorité à la tête du pays. L'ancien gouverneur du Katanga se dit victime d'intimidations de la part du pouvoir. Il affirme que des membres de l'ANR, l'Agence nationale des renseignements, et de la police, ont entouré ce jeudi à plusieurs reprises sa propriété. Moïse Katumbi affirme que ces éléments se seraient repliés par deux fois, à l'arrivée de la Monusco, dont il a sollicité la protection.
« Le matin d'abord il y a eu des agents de l'ANR qui sont arrivés, avec des Jeeps, avec le directeur de l'ANR-ville, ''Monsieur Eric''. Après, j'avais appelé la Monusco, la Monusco est venue, ils ont trouvé les deux Jeeps de l'ANR qui étaient là, et après, ces deux Jeeps, je ne sais pas ce qu'il s'est passé, ils étaient partis. La Monsuco est restée je crois jusque vers 11h30 ou midi. Quand la Monusco était partie, on a vu des Jeeps de la police qui sont venues, donc quatre Jeeps, deux qui étaient derrière ma maison, et deux autres devant la maison. Et j'ai rappelé la Monusco pour leur dire : écoutez il y a maintenant quatre Jeeps de policiers, et la Monusco est revenue. Quand la Monusco était en train d'entrer sur mon avenue, les Jeeps sont reparties. Et jusque-là, la Monusco est encore sur mon avenue ».
Moïse Katumbi se dit déterminé à maintenir sa candidature à la présidentielle, malgré ce qu'il qualifie de tentative d'intimidation. Moïse Katumbi s'en défend. Selon lui, au contraire, le temps presse désormais. Il faut battre campagne, mobiliser les électeurs sous peine sinon de laisser le champ libre à la majorité.
Du côté du parti au pouvoir, très peu souhaitent réagir à l'annonce de cette candidature, mais certains parlent d'une « stratégie de diversion » pour décrédibiliser les accusations dont il fait l'objet de la part de la justice congolaise.
■ Quels sont les autres candidats potentiels ?
Sollicité par trois plateformes politiques et des organisations de la société civile, Moïse Katumbi Chapwe, l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga, est le premier des gros calibres à se déclarer candidat à la prochaine présidentielle.
L'UDPS d'Etienne Tshisekedi, quant à elle, a déjà promis de présenter aussi son candidat. Ce parti qui se veut le précurseur de la lutte pour la démocratie en RDC, croit avoir des atouts pour diriger le pays après Joseph Kabila. D'ailleurs son leader revendique toujours la victoire à la présidentielle de 2011 et milite encore pour l'effectivité du pouvoir.
Il y a également l'UNC, l'Union pour la nation congolaise, dont le président Vital Kamerhe ne cache pas, lui aussi, ses ambitions de présidentiable.
Dans le lot figure également Freddy Matungulu, fonctionnaire international et ancien ministre des Finances.
Avec autant d'ambitions, l'opposition saura-t-elle se mettre d'accord pour une candidature unique ?
Du côté de la majorité, on observe , la MP ne veulent pas dévoiler le leurs.

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