Insécurité de plus en plus, dans le territoire de Beni est en train de subir une épreuve que jamais les autres territoires de l’Est n’ont jusque-là connue, et cela dans un laps de temps si court. On se croirait dans un serial killer à l’irakienne ou à l’afghane pour l’Asie, à la somalienne, à la kenyane avec les Shebab et surtout à la nigériane avec Boko Haram pour l’Afrique. Les ingrédients politico-religieux sont les mêmes avec l’ »islamisation » des tueries en masses pour imposer la Charia. Si les Américains, avec le soutien avéré de l’Otan, peinent à neutraliser en Asie ces « islamistes », si les forces des Nations-Unies et de l’Union africaine éprouvent les mêmes difficultés notamment en Somalie, si les armées gouvernementales nigérianes et kenyane ont du mal à y faire face, il n’y a pas de raison, mais alors aucune, de faire exception quand il s’agit des Fardc et de la Monusco.

Des acteurs politiques congolais pointés !
Facile, dans ce pays, de tricher avec l'histoire lorsqu'on croit l'opinion nationale ignorante de tout sur les groupes armés qui écument l'Est du pays. Bon nombre d'acteurs politiques, de princes de l'Eglise, d'activistes des droits de l'homme et de professionnels des médias ont la propension à condamner le Gouvernement sans cependant chercher à établir la vérité des faits.
C'est ce qui arrive notamment au travers des massacres survenus en territoire de Beni récemment. Pourtant, l'histoire récente - celle de la conclusion de l'Accord de Lusaka de 1999 s'entend - renseigne que l'Adf et la Nalu font partie des groupes armés étrangers cités à ANNEXE « C » du CHAPITRE 13 du calendrier de mise en oeuvre de l'accord de cessez le feu. Il revient à la Mission onusienne de les traquer. Bien plus, les deux organisations existent avant l'avènement de L-D. Kabila et de J.Kabila aux affaires.
Simplement parce que l'Adf avait été montée en 1986 tandis que le Nalu en 1995, donc sous le régime Mobutu. Ceux deux mouvement visaient l'élimination de Yowerie Museveni. Plus grave, en 2001, le Rcd-Kml s'allie à cette engeance. Fait authentifié par International Crisis Group dans son rapport du 19 décembre 2012...
Dans le chapitre intitulé " GENESE D’UNE REBELLION ENTRE DEFAITE INTERIEURE ET SOUTIEN EXTERIEUR", les rédacteurs dudit rapport notent : " En septembre 1995, à Beni dans la province congolaise du Nord Kivu, Yusuf Kabanda, un des dirigeants de l’opposition musulmane ougandaise armée, scelle avec le commandant Ali Ngaimoko de l’Armée nationale pour la libération de l’Ouganda (Nalu) une alliance dénommée les Forces démocratiques alliées-Armée nationale pour la libération de l’Ouganda (ADF-Nalu).
Conclue hors de l’Ouganda avec l’aide des services secrets soudanais et congolais (...) Sans liens idéologiques ni opérationnels préalables, ces deux mouvements ont en commun d’être opposés au régime ougandais, de se trouver au même moment sur le sol congolais et d’être proches, chacun de leur côté, d’ennemis de Kampala : les régimes soudanais d’al-Tourabi et congolais de Mobutu". S'agissant de la Nalu, ils relèvent : " Après la chute du régime de Milton Obote en 1986 au profit de Yoweri Museveni, le responsable des services de renseignements du régime déchu, Amon Bazira, crée la Nalu.
Cette organisation est un rassemblement de fidèles de Milton Obote, mais aussi d’Idi Amin Dada". Et de poursuivre au paragraphe suivant : " A sa création, la Nalu est soutenue financièrement et militairement par les pouvoirs congolais et kenyan qui se méfient de Museveni. A partir de 1988, elle est chassée d’Ouganda par l’armée et s’établit dans les territoires congolais de Beni et du Lubero. En plus d’anciens éléments du Rwenzururu, elle récupère des combattants congolais comme les Maï-Maï Kasindiens. Installé autour de la ville frontalière de Kasindi entre l’Ouganda et la RDC, au pied des monts Rwenzori, ce groupe est dirigé par Enoch Nyamwisi".
Dans la bibliographie du rapport, Enoch Nyamwsi, frère consanguin d'Antipas Mbusa Nyamwisi, est décrit en ces termes : " Enoch Nyamwisi Muvingi, un des membres fondateurs des Maï-Maï Kasindiens, est une personnalité politique de premier plan de l’ethnie nande. De 1976 à 1987, il est conseiller de plusieurs hommes politiques, ministres et du gouverneur de la ville de Kinshasa. De 1987 à 1990, il est secrétaire exécutif d' un parti. Bien au contraire, il faut exhorter la Mission onusienne et l’armée gouvernementale à plus d’effort. Il n’y a pas là un problème politique, et surtout pas un enjeu électoraliste.
La dépêche est de l’Afp. Elle porte ce titre révélateur et interpellateur : Est de la RDC: l’ONU prévient que le combat contre les rebelles ougandais sera long. L’avertissement, signale-t-elle, émane des Nations Unies. la confiance entre la Monusco, les FARDC et la population », plaide-t-il. Car, relèvent plusieurs experts, rapporte l’Afp, » les ADF n’ont pas toujours été hostiles à la population locale, avec laquelle ils ont noué au fil des années de nombreux liens commerciaux ou familiaux ».
Porte-parole militaire de la Monusco, le lieutenant-colonel Félix-Prosper Basse, se veut rassurant. « Nous sommes dans une dynamique de recherche des meilleures stratégies à mettre en place pour contenir ces massacres », déclare-t-il. Il reconnaît au passage que la mission onusienne a » un problème de renseignement » à corriger avec le soutien de la population.
Président du Caucus des députés du Nord-Kivu, Juma Balikwisha, reconnaît, à l’instar du gouvernement, et donc des Fardc, que les tueries du territoire de Beni rentrent dans la logique de la guérilla. « C’est inquiétant, parce que pour gagner une guérilla, ou le terrorisme, il faut une complicité totale avec la population. Moi je pensais que c’est une guerre qu’on veut nous imposer. Je demande au gouvernement de se pencher aussi sur cette piste au lieu de se concentrer seulement sur la piste ADF », précise-t-il.

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