Justice : un mandat de comparution de Katumbi, qui devra se présenter lundi 9 mai 2016 à 10heures dévant le procureur dela République de Lubumbashi.

Les avocats du Président du TP Mazembe affirmaient hier que Katumbi n’avait reçu le vendredi aucun mandat alors que des sources proches du PGR affirment que les services du candidat du G7 aurait chassé les agents venus déposer ledit mandat.
POLITICO.CD vous avait proposé les deux lettres envoyées par les avocats de Moise Katumbi au Procureur Général Près de la Cour d’Appel de Lubumbashi au Procureur Général de la République. Dans la dernière, les avocats de Katumbi sollicitaient une nouvelle date de comparution en soulignant la volonté de voir Katumbi être accompagné de ses avocats lors des auditions.
POLITICO.CD est entré en possession du nouveau mandat de comparution. Le document est signé le samedi 7 mai 2016 par Eleli Etome Liale, officier du ministère public près la cour d’appel de Lubumbashi, précise :
« (…) lui faisons savoir que faute de se faire, il sera contraint conformément à la loi en vertu de l’article 16 du code de procédure pénale. » Le gouvernement congolais a prié vendredi l’ambassade des États-Unis à Kinshasa de ne pas se substituer à la justice congolaise dans l’affaire relative au recrutement supposé de mercenaires étrangers, notamment américains, dans le sud de la RD Congo. Frôle-t-on une crise diplomatique entre la RD Congo et les États-Unis ? En tout cas, le gouvernement congolais et la représentation diplomatique américaine se rendent coup pour coup à Kinshasa. Au cœur de leur différend : l’arrestation et la détention de Darryl Lewis par les services de sécurité congolais.
Pour le ministère congolais de la Justice, ce citoyen américain, arrêté le 24 avril lors du meeting de l’opposant Moïse Katumbi (dispersé à coups de grenades lacrymogènes à Lubumbashi), ferait partie d’un « réseau avec une société basée en Virginie, aux États-Unis, qui assure le recrutement de mercenaires spécialisés dans la formation, le maniement des armes, comme agents de sécurité ou gardes du corps ».
Entre Kinshasa et l’ambassade américaine, qui a raison ?
Il ne s’agirait que de mensonges, selon l’ambassade américaine à Kinshasa, qui s’est dit jeudi « profondément préoccupée » par la tournure prise par cette affaire. Pour elle, « M. Darryl Lewis n’était pas armé et les allégations selon lesquelles il était impliqué dans des activités de mercenaires sont fausses ». Et de souligner que le ressortissant américain « travaille dans une société privée américaine qui fournit des services de consultation à des clients à travers le monde entier ».
C’est d’ailleurs en tant que « conseiller de sécurité », selon l’ambassade, qu’il se trouvait auprès de Moïse Katumbi, fraîchement déclaré candidat à la présidentielle.
Darryl Lewis a reconnu sa seule qualité d’expert en armements, selon Kinshasa
Mais les autorités congolaises ne l’entendent pas de cette oreille. « Si fausses allégations il y a dans cette affaire, elles sont donc le fait de M. Darryl Lewis qui a obtenu son visa de séjour en RDC en se déclarant expert agricole, alors que lors de son audition (…), il a reconnu sa seule qualité d’expert en armements et en matière de sécurité », rétorque, le 6 mai, le gouvernement dans un communiqué.
« Qu’il [Darryl Lewis] n’ait pas été porteur d’armes à feu lors de son interpellation n’enlève rien au fait qu’il a usé de fausses déclarations sur ses activités et intentions réelles, ce qui constitue une infraction pénale », poursuit le texte qui rappelle que les enquêtes en cours s’intéressent également à « plusieurs sujets étrangers, dont des Américains comme Nickolson Maurice Allan, Allan Green Coleman, David John Mercer, James Logan Jones, Toon Junior O’Neil et d’autres qui ont récemment séjourné en RDC ». Ainsi que POLITICO.CD était le premier à l’annoncé, il existe bel et bien un mandat de comparution visant Moise Katumbi. Il était invité à comparaitre ce samedi 7 mai. Selon l’avocat général de la République, Bernard Mikobi Minga, une convocation a été déposée, vendredi, à son domicile, afin qu’il soit entendu sur les faits portés à sa charge par la justice congolaise notamment sur le recrutement de mercenaires. Les avocats du Président du TP Mazembe disent que Katumbi n’avait reçu le vendredi aucun mandat alors que des sources proches du PGR affirment que les services du candidat du G7 aurait chassé les agents venus déposer ledit mandat.
POLITICO.CD vous propose les deux lettres envoyées par les avocats de Katumbi. La première est adressée par les avocats de Moise Katumbi au Procureur Général Près de la Cour d’Appel de Lubumbashi. Dans cette correspondance, ses avocats affirment que Katumbi n’a jamais reçu un mandat et s’interroge si c’est le Procureur Général Près de la Cour d’Appel de Lubumbashi ou le PGR qui a émis ledit document.
Une deuxième lettre a été envoyée cette fois-ci, au Procureur Général de la République. Dans cette dernière, les avocats de Katumbi sollicitent une nouvelle date de comparution et émettent la volonté de voir Katumbi être accompagné de ses avocats lors des auditions.

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