La guerre d’agression contre la R.D.Congo ne fait que s’étendre à tous les secteurs de la vie. Après le contrôle des institutions citoyennes du pays, l’armée, la police, les entreprises étatiques, les mouvements de résistance congolaise, la déstabilisation des populations civiles déplacées et réduites à la dépendance aux ONG onusiennes, l’heure est à la déstabilisation du secteur économique privé qui maintenait encore un semblant de normalité. Pour la région de Beni-Lubero, la déstabilisation du secteur économique privé s’effectue à la frontière de Kasindi, 4ième douane congolaise en volume d’import-export après Matadi, Kasumbalesa et Tembo. Si depuis un temps, tous les secteurs économiques se plaignaient de la surtaxation des produits importés, depuis deux semaines c’est le secteur pétrolier qui se trouve dans la ligne de mire de ceux qui veulent déstabiliser l’Est de la R.D.Congo.

L’argument de la crise économique mondiale ne tient pas debout pour expliquer la surtaxation à la frontière de Kasindi où un tarif particulier est imposé aux importateurs pétroliers contrairement aux autres postes douaniers de la R.D.Congo. Au cours de deux dernières semaines les importateurs pétroliers ont vu la taxe pour 1 mètre cube (1 m³) passer de 74 US$ à 242 US$.
Pour protester contre cette taxation abusive, les pétroliers de Beni-Lubero sont en grève depuis hier jeudi 5 novembre 2009. La ville de Butembo où nous nous trouvons est depuis hier une ville sans carburant. Toutes les stations de carburant, les dépôts, et même les petits kiosques des revendeurs sont fermés.
Tous les camions citernes des pétroliers de Beni-Lubero sont bloqués à Kasindi, car les importateurs refusent de payé cette taxe triplée pour on ne sait quel motif, surtout qu’ailleurs au pays, il n’en est pas le cas.
Les vendeurs du carburant ont aussi rejoint les importateurs dans la protestation. D’où la générale sur toute l’étendue de la ville de Butembo.
Le prix du carburant étant parmi les facteurs régulateurs de la conjoncture économique en ville de Butembo, les conséquences commencent à se faire sentir dans tous les domaines de la vie et par tous, sans discrimination.
Tous les bubolais et les bubolaises constatent que, qu’on ait une voiture ou pas, la vie à Butembo dépend beaucoup du carburant. C’est le cas dans le domaine du déplacement, de l’éclairage le soir, de la communication par internet, de la charge des téléphones, de l’approvisionnement de la ville en denrées alimentaires et autres biens, des interventions chirurgicales dans les Hôpitaux, etc.
Comme la taxe à la douane a triplé, les prix ont aussi triplé.
-1 litre de carburant chez les Kadhafi clandestins, vient de passer de 1080 FC à 2000 FC.
-Une course de ville en taxi qui se négocie habituellement autour de 400 FC vient de passer à 1500 FC. La distance de Furu à Matanda qui est d’ 1 km, coûte depuis ce matin 3 000 FC, soit 3 US$.
-20 minutes de navigation dans les Cyber Café pour envoyer un email ou lire l’actualité de par le monde, est passé de 0,5 US$ à 1 US$.
-La circulation en ville est paralysée, plusieurs bubolais ayant renoncé à leurs engins roulants.
- Les prix des denrées alimentaires ne peuvent pas résister au phénomène en cours.
Au banc des accusés se trouve toujours le gouvernement congolais qui reste indifférent à la souffrance du peuple congolais. Cette accusation se base sur l’impunité avec laquelle il récompense les malfrats. Le Gouvernement congolais avec sa panoplie des ministres avait fixé le tarif sur les produits pétroliers à l’importation. Si ce gouvernement contrôle toujours Kasindi, il suffirait de rappeler à l’ordre les douaniers de Kasindi, punir les contrevenants, pour que le problème soit résolu. Mais hélas ! Un gouvernement qui reste immobile quand les congolais sont massacrés se réveillera-t-il quand les survivants manquent de carburant ? C’est toute la question. Les pétroliers quant à eux annoncent une grève illimitée, autrement dit l’arrêt de l’importation si la situation ne change pas ! C’est donc de nouveau le petit peuple qui sera la victime de cette grève du pétrole que l’ennemi voudrait peut-être utiliser comme une autre stratégie de dépeupler Beni-Lubero.
Pour parer à toute éventualité, les beniluberois sont appelés à user de leur imagination pour faire échec à cette nième tentative de déstabilisation de leur région. 1. Depuis le mois d'Août 1998, la RDC est la proie d'une guerre impliquant
d'un côté, le Burundi, l'Ouganda, le Rwanda et ceratins congolais en rébellion
contre le régime du Président L-D KABILA et, d'autre, ce dernier appuyé par l'Angola,
la Namibie, le Tchad et le Zimbabwe.
2. Les causes lointaines de cette guerre sont en vérité :
a) le blocage par le Président MOBUTU du processus de démocratisation et de réconciliation nationale déclenché par la CNS ; blocage qui a "remis en honneur" l'usage des armes comme moyen pour accéder au pouvoir au Congo;
b) l'absence de démocratie dans la sous-région des Grands-Lacs;
c) la perception arronnée et la mauvaise gestion des conflits dans cette sous-région par la Communauté Internationale;
2.1. Tandis que ses raisons immédiates sont :
a) la sécurité, mieux l'insécurité permante le long de leurs frontières communes avec la RDC que le Burundi, l'Ouganda et le Rwanda allèguent pour motiver leur participation à la guerre contre elle;
b) le blocage de la démocratisation du Congo et la persistance de la contestation de la nationalité aux Tutsi Banyamulenge que les rebelles reprochent au pouvoir en place, pour justifier leur alliance avec le Burundi, l'Ouganda et le Rwanda contre le régime du Présisdent KABILA.
3. Cette guerre absurde entraîne plusieurs conséquences graves, voire dramatiques :
3.1 portée injustement sur le territoire d'un Etat souverain par d'autres, elle constitue une violation flagrante des Chartes des Nations-Unies et de l'OUA.

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