La poursuite judiciaire contre ex gouverneur du Katanga en Rdc: l’audition de Moïse Katumbi au Parquet général de Lubumbashi ce vendredi 13 mai a été suspendue quelques minutes après son ouverture avant d’être reportée à une date ultérieure non communiquée. Un communiqué du Parquet indique que cette séance a été suspendue suite aux plaintes de M. Katumbi. « Les enquêteurs ont accédé à sa demande pour lui permettre d’aller paisiblement consulter son médecin », indique le communiqué.

Un membre du collectif d’avocats de l’ancien gouverneur a déclaré que M. Katumbi était dans un état émotionnel grave à la suite des échauffourées enregistrées au centre-ville dans l’avant-midi.
Une réquisition à médecin a été établie. Le parquet général attend l’avis du médecin avant de déterminer la date de la prochaine audition.
Comme lors des précédentes auditions, une foule de sympathisants et certains leaders de l’opposition accompagnaient Moïse Katumbi au Palais de justice.
Ils ont rencontré sur leur chemin un important dispositif policier sur plus de quatre avenues autour du Palais de justice. D’autres véhicules de la police patrouillaient de ce bâtiment.
Vers 11 heures, la police a empêché la progression de la foule qui accompagnait Moïse Katumbi à la hauteur du bâtiment de la poste. Des incidents ont alors éclaté. Des témoins font notamment état des jets de projectiles entre la police et les jeunes gens qui accompagnaient M. Katumbi. D’autres jeunes ont brûlé des pneus en face de la Banque commerciale du Congo. La police est intervenue en lançant des bombes lacrymogènes.
« Lorsqu’on a refusé aux gens d’accompagner Moise, c’est alors que le jet des pierres a commencé. La population lançait des pierres et les policiers ripostaient avec des pierres. Comme la foule restait, les policiers ont alors lancé les gaz lacrymogènes », raconte un témoin.
De leur côté, les avocats de Moïse Katumbi dénoncent le fait que le véhicule de Moise Katumbi a été visé par un jet des pierres.
« Quelqu’un qui a été invité qui se rend à une convocation, qu’il puisse faire l’objet de jet des pierres sur son véhicule par les éléments de la police, mais c’est très grave », a déploré Me Jacques Shesha, l’un des avocats de Moïse Katumbi.
Le commandant provincial de la police a déclaré à la presse que le jet des pierres ne venait pas de la police. Il annonce également qu’il y a eu des blessés dans tous les camps dont un proche de Moïse Katumbi.
L’ancien gouverneur du Katanga est auditionné au Parquet de Lubumbashi depuis le début de la semaine dans le cadre d’une affaire de « recrutement des mercenaires ». La police fait usage de gaz lacrymogène à Lubumbashi (RDC), pour disperser plusieurs milliers de partisans de l'opposant Moïse Katumbi.
La police congolaise a refoulé vendredi à Lubumbashi plusieurs milliers de partisans de l'opposant congolais Moïse Katumbi, visé par une enquête judiciaire pour "recrutement de mercenaires".
Candidat déclaré à la présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l'année, M. Katumbi devait être confronté au palais de justice de Lubumbashi (sud-est de la République démocratique du Congo) à plusieurs personnes arrêtées dans cette affaire. Mais l'audition a été renvoyée.
Arrivé au palais vers midi (10H00 GMT), M. Katumbi en est ressorti une heure et demie plus tard, a constaté le correspondant de l'AFP à Lubumbashi, la deuxième ville du pays.
Selon ses avocats, M. Katumbi a argué avoir été agressé par la police en arrivant et a obtenu du magistrat chargé de l'enquête l'autorisation de se faire soigner.
Lors d'un point de presse improvisé au palais de justice, le général Jean-Bosco Galenga, chef de la police provinciale, a démenti les allégations de l'équipe de M. Katumbi, affirmant que six de ses hommes avaient été blessés.
A la mi-journée, plusieurs milliers de partisans de Moïse Katumbi massés à proximité du palais ont été refoulés par la police. Les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes sur la foule maintenue à bonne distance du bâtiment par un important dispositif policier.
Plus tôt dans la journée, des jeeps de la police avaient sillonné le quartier, enjoignant par mégaphone "ceux qui n'ont rien à faire" à "rentrer chez eux".
A l'intérieur du palais, les agents ont chassé à coups de matraque des dizaines d'avocats arrivés depuis plusieurs heures et affirmant vouloir "plaider pro deo" (gratuitement) pour M. Katumbi et "toutes les autres personnes arrêtées dans le cadre de cette enquête", selon l'un d'eux.
Ex-allié de poids du président Joseph Kabila, M. Katumbi est passé à l'opposition en septembre en accusant le chef de l’État de chercher à s'accrocher à tout prix au pouvoir, en même temps qu'il démissionnait de son poste de gouverneur du Katanga (province depuis lors dissoute, dont Lubumbashi était la capitale).
- Colonel aux arrêts -
Le climat politique est tendu depuis des mois en RDC en raison de l'intention que l'opposition prête à M. Kabila de vouloir s’accrocher à son poste au-delà du terme de son mandat en décembre, alors que la Constitution lui interdit de se représenter.
Alors que ses détracteurs demandent au chef de l’État de veiller à ce que la présidentielle soit organisée dans les temps, aucune date n'a encore été fixée pour cette élection, dont la probabilité d'un report grandit de jour en jour.
M. Katumbi estime que l'enquête le visant, annoncée le 4 mai après l'arrestation de quatre de ses gardes du corps, dont un Américain, est motivée par une volonté politique.

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