Les Africains doivent créer leurs propre CPI souligne le président Robert Mugabe du Zimbabwe: “nous devons avoir notre propre CPI pour poursuivre les occidentaux

A l’évidence, toutes ces affaires mettent en cause des africains pour des faits qui se sont produits en Afrique. Alors, cette situation suscite de nombreuses récriminations à l’encontre de la CPI, la taxant de raciste et de n’avoir des yeux que pour voir les situations en Afrique mais les fermant sciemment ou devenant aveugle face aux situations en cours ou ayant eu cours sur les autres continents.
Toutefois, l’arbre ne peut pas cacher la forêt. A y regarder de plus près, cinq de ces situations ont été renvoyées à la CPI par les Etats africains membres eux-mêmes en vertu de l’article 13 a) du Statut de Rome . C’est le cas des affaires concernant les infractions commises lors des crises en Ouganda, en République démocratique du Congo, en République Centrafricaine (Situations I et II), en Côte d’Ivoire et au Mali. Par ailleurs, des Etats africains, les situations du Darfour au Soudan et de la Libye ont été renvoyées à la CPI par le Conseil de sécurité par la jonction de ses pouvoirs statutaires de la Charte de l’ONU et ceux attribués par le Statut de Rome . De même, le Procureur de la CPI a été autorisé, par le Chambre préliminaire II, à ouvrir une enquête proprio motu sur la situation post-électorale au Kenya. Il faut rappeler que Robert Mugabe en tant que grand panafricain nationaliste s’est toujours montré très critique envers la Cour pénale internationale qui jusqu’à ce jour n’a jugé essentiellement que des dirigeants africains… En Ouganda, la cérémonie d’investiture de Yoweri Museveni a eu lieu, le (jeudi) à Kampala. Parmi les nombreux chefs de l'Etat, il y avait le président soudanais, Omar el-Béchir. Dans son allocution, M. Museveni a violemment critiqué la CPI et les Occidentaux, qu'il a qualifiés d' « une bande d'inutiles » et des « pays fiers et arrogants ». La délégation américaine a quitté la cérémonie d'investiture.
Le président ougandais est donc officiellement reparti pour 5 ans à la tête de la présidence. Une longue cérémonie a été organisée où les militaires tenaient une place très importante. Le président Museveni a fait voler ses avions et fait défiler ses troupes devant de nombreuses personnalités politiques. Puis il a prêté serment. Tout cela devant un parterre de chefs d’Etat : Idriss Déby, IBK, Zuma, Mugabe, Magufuli, Kenyatta… Mais aussi un invité inattendu le président soudanais Omar el-Béchir, recherché par la CPI, qui est poursuivi par la Cour pénale internationale notamment pour crimes contre l’humanité.
Lors des présentations de ses invités, le chef d’Etat ougandais en a profité pour glisser un mot sur la CPI. « Nous avons perdu tout intérêt pour la CPI. La CPI n’est plus notre affaire. C’est un corps inutile. Initialement nous avons supporté la CPI en pensant qu’ils étaient sérieux, mais ce n’est qu’une poignée de personnes inutiles. »
Pour Owfono Opondo, le porte-parole du gouvernement, il était normal que le président soudanais soit invité : « Le président Béchir est le président légitime de la République du Soudan. Donc, nous ne voyons aucune raison pour qu’il ne soit pas invité. Un engagement constructif avec monsieur Béchir représente une meilleure voie plutôt que de l’isoler. La CPI initialement a été créée pour de bonnes raisons, mais malheureusement il y a eu des abus. De plus, l’Union africaine a pris la décision de ne pas coopérer avec la Cour pénale internationale parce qu’elle est superficielle, vindicative et, pour utiliser les mots du président, inutile. » Connu pour ses sorties fracassantes, Robert Mugabe le président du Zimbabwé a encore fait une déclaration des plus osées qu’on a rarement entendu d’un chef d’Etat africain.
Selon l’homme fort du Zimbabwe, l’Afrique devrait mettre en place sa propre cour de justice à l’image de la Cour pénale internationale (CPI), qui sera chargée de poursuivre les leaders occidentaux qui ont commis des crimes sur le continent africain, rapporte le journal ”Chronicle Newspaper”.
Mugabe a indiqué qu’il est grand temps que l’Afrique établisse une Cour criminelle qui rendrait la justice pour les crimes de guerre “sérieux” et les crimes contre l’humanité perpétrés par l’Occident en afrique, notamment durant l’époque coloniale.
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«Ils ont commis des crimes, des crimes coloniaux en abondance, le massacre de nos peuples avec tous ces cas d’emprisonnement. Je fus l’un de ces cas, pourquoi ai-je été emprisonné pendant 11 ans ? Nous leur avons pardonné, mais peut-être nous n’avons pas rendu la justice.Nous devons mettre en place une Cour Pénale Internationale, nous devons avoir notre propre CPI pour poursuivre les Européens, pour poursuivre M. George Bush et M. Tony Blair.» a déclaré Mugabe dans les colonnes du journal.
Mugabe avait déjà dit en juin 2015 au cours du sommet de l’Union africaine (UA) à Johannesburg que la Cour pénale internationale était un tribunal organisé par les pays Occidentaux, jetant l’injustice occidentale sur les Africains.

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