Moïse Katumbi vers une mouvement insurectionnel contre les institutions nationaux, en République Démocratique du Congo ? Depuis quelques temps, Moïse Katumbi, ancien Gouverneur de l’ex-province du Katanga et transfuge de la majorité aujourd’hui aligné dans l’opposition, faisait l’objet d’enquêtes sur son implication éventuelle dans des entreprises de subversion et même d’insurrection. Les différentes initiatives des services compétents étaient plutôt présentées comme des actes de persécution d’un opposant par le régime en place. L’intéressé s’en servait pour jouer à la victimisation avec un appui bien curieux de certains milieux occidentaux, principalement américains. Personne, en tous cas, jusque-là, ne donnait le moindre crédit à l’objectivité et la justesse du travail des services de sécurité. Jusqu’à mercredi 04 mai 2016 lorsque le Ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba annonce avoir ordonné une enquête judiciaire sur «le recrutement de mercenaires» étrangers proches de Katumbi.

Selon le Ministre de la Justice, les services se sont intéressés à Katumbi après avoir observé dans son entourage immédiat, après sa démission de ses fonctions de Gouverneur, la présence des gardes du corps d’origine étrangère. Une présence pour le moins suspecte parce qu’en terme de garde rapprochée, il s’agit de « plus de 400 étrangers, anciens marines américains et commando sud-africains (qui) seraient en situation irrégulière au Katanga depuis novembre 2015 au lendemain de la démission de Moise Katumbi en se faisant passer pour des agriculteurs dans la ferme de l’ancien gouverneur ».
Certains membres de cette garde – 4 au total dont un américain - ont été arrêtés le 24 avril dernier à Lubumbashi à l’occasion d’une manifestation de l’opposition dispersée par la police. Ces personnes ont été transférées à Kinshasa.
Sans détour, le Ministre de la Justice a évoqué la piste d’une « épreuve de coup de force » au cas où les élections ne se tenaient pas dans les délais exigés par l’opposition. Et Thambwe Mwamba de réfléchir à haute voix : « Manifestement par rapport aux échéances à venir, on peut se demander pourquoi des gens avec une telle spécialisation sur le plan militaire sont entrés de manière irrégulière sur notre territoire. Il y a probablement une démarche qui pourrait faire croire que certains imaginent qu’ils pourraient passer par une épreuve de force dans l’hypothèse où on ne peut pas arriver au pouvoir de manière normale par des élections ».
La fuite en avant de Katumbi
Depuis longtemps, congovirtuel.net n’a eu de cesse de faire état du fait que, dans le fond, les radicaux de l’opposition, dont le G7 auquel appartient Moïse Katumbi, ne veulent pas des élections puisqu’ils sont inscrits dans une logique insurrectionnelle. Les faits se sont multipliés ces derniers temps pour le corroborer, notamment des formations des jeunes et des acteurs de la société civile à des actions de subversion et d’insurrection, formations qui ont eu lieu à Kinshasa et à l’île de Gorée sous l’encadrement et le financement de lobbies occidentaux, principalement américains. A cela s’ajoute des pressions suspectes des milieux politiques américains toujours à travers des déclarations qui, loin de conduire à la conciliation pour un dialogue utile, ne contribuent qu’à pousser les protagonistes aux extrêmes pour faire triompher la logique de la confrontation.
Cette stratégie a sauté aux yeux ces deux dernières semaines lorsqu’on a vu monter au créneau des sénateurs et congressistes américains qu’on n’a jamais vu dans les dossiers sur la RDC qu’ils sont incapables de situer sur une carte géographique. Tout simplement parce qu’il y a, derrière toute cette mise en scène une machine décidée à se passer des urnes pour installer un autre régime au pouvoir par la force.
Et le cheval de Troie dans cette opération n’est autre que Moïse Katumbi qui, dans une démarche de fuite en avant, vient de déclarer sa candidature à l’élection présidentielle. Curieuse coïncidence, tout de même, avec l’annonce de l’ouverture d’un dossier judiciaire à son encontre au terme des enquêtes qu’il avait vainement cherché à tourner en persécution contre lui.
Dans tous les cas, Moïse Katumbi devra s’expliquer sur la présence, dans son entourage immédiat, d’anciens membres des troupes d’élite qui, de surcroit, se trouve en nombre plutôt suspect et en situation irrégulière sur le sol congolais sous prétexte de mener des activités champêtres.
En attendant, on retiendra que Moïse Katumbi a recruté des mercenaires, non pas pour assurer sa garde, mais bien pour d’autres opérations d’envergure.
Katumbi avait voulu affamer les Lushois pour les soulever
Pour cela, il lui fallait un prétexte. Moïse Katumbi choisira ainsi la stratégie du soulèvement de la population qui pouvait permettre à ses mercenaires d’entrer en action. Ses immixtions dans des affaires des partis politiques dont il n’est même pas membre ne visaient que cela. C’est le cas de l’UNAFEC qu’il a utilisé en faisant afficher ses effigies comme futur candidat à la présidentielle alors que lui-même avait déclaré réserver encore sa décision après le dévolu jeté sur lui par le G7.
Mais le plus grand coup que préparait Katumbi était d’affamer les Lushois. Il a ainsi délibérément provoqué une pénurie de farine de maïs dans la ville de Lubumbashi et ses environs avec la complicité des certaines minoteries zambiennes qui refusaient subitement de vendre leurs produits aux commerçants congolais qui les importaient ou aux Zambiens qui les exportaient vers la RDC. Accusé dans cette affaire, le Gouvernement zambien, par le canal de son Consul général à Lubumbashi, démentira son implication avant de passer un deal avec le Gouvernement congolais sur un troc de maïs vers la RDC contre le manioc vers la Zambie.
On comprend donc tout dans le comportement de Katumbi ces derniers temps. Même ses déclarations sur le renforcement de la sécurité à l’ex-Katanga avec des troupes et des équipements supplémentaires.

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