Nord-Kivu dans la région de Beni, du 3 au 10 mai, "plus d'une trentaine de personnes ont été massacrées dans les localités proches d'Eringeti", ville du nord de la province du Nord-Kivu à la frontière de celle de l'Ituri, a déclaré à la presse le Lieutenant-colonel Martin Amouzou Codjo, porte-parole militaire de la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco). Pour la Monusco, les auteurs de ces nouvelles tueries dans la région de Beni (grande ville du nord du Nord-Kivu) sont des miliciens des Forces démocratiques alliées (ADF), rébellion musulmane ougandaise présente dans l'Est de la RDC depuis 1995

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés ) HCR ( s'est dit fortement préoccupé de plus en plus, par les massacres de civils et autres violations des droits de l'homme actuellement en cours au N/Kivu, en Républiques démocratique du Congo ) RDC (.
» Plusieurs attaques au cours des trois derniers mois ont instauré un climat de peur généralisée et provoqué des déplacements « aux environs de la ville de Beni dans la province du Nord-Kivu, a déploré un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d'un point de presse à Genève. » Nous lançons un appel pour l'obtention d'un accès humanitaire afin d'aider les populations en détresse «.
» Nous disposons de témoignages crédibles qu'au moins 256 personnes, dont des enfants, ont été tuées lors d'attaques à la machette et à la hache depuis le mois d'octobre «, a déclaré le porte-parole, précisant que les rapports font état toutes les semaines de nouveaux massacres par des groupes armés. » Au moins 52 personnes ont été massacrées dans des villages )Ahili, Manzanzaba et Mulobya Kuisikivi( près de Oicha à l'ouest de Beni, les 7 et 8 décembre, et une semaine plus tard 19 personnes ont été tuées à proximité «.
Selon le HCR, la violence s'est également propagée vers le nord dans la Province Orientale, où sept personnes ont été tuées et leurs villages ) Iziro, Mapasana et Meliota, à quelques 25 kilomètres de la frontière avec le Nord-Kivu( ont été brûlés dans la nuit du 16 au 17 décembre.
» La violence a entraîné des pics de déplacement dans la ville de Beni et dans les environs. Dans une déclaration à la presse, les membres du Conseil ont également condamné les attaques ayant visé des Casques bleus de la Mission des Nations Unies en RDC ) MONUSCO( et ils ont souligné qu'ils ne tolèreront aucune action visant à porter atteinte à la capacité de la MONUSCO de mettre en œuvre son mandat et que les responsables de ces attaques doivent être appréhendés et traduits en justice.
Les membres du Conseil de sécurité ont appelé le gouvernement de la République démocratique du Congo à travailler avec la MONUSCO pour combattre ceux qui menacent la paix et la sécurité des civils.
Dans la déclaration, le Conseil de sécurité réitère la nécessité de neutraliser le groupe armé des Forces démocratiques de libération du Rwanda )FDLR(, et il a renouvelé son soutien à la mission onusienne.
Les membres du Conseil de sécurité ont exprimé leurs condoléances aux familles des victimes.
De son côté, l'Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la région des Grands Lacs, Said Djinnit, qui a effectué une visite en République du Congo du 24 au 26 novembre, a rencontré le Président de ce pays, Denis Sassou Nguesso, à Brazzaville pour discuter de la situation politique et sécuritaire dans la région des Grands Lacs.
Le Président et l'Envoyé spécial ont souligné la nécessité de poursuivre les efforts pour promouvoir la confiance, la sécurité et la coopération entre les Etats de la région. Ils ont également souligné la nécessité de neutraliser tous les groupes armés présents dans la région.
» La neutralisation de tous les groupes armés y compris les FDLR ainsi que la restauration d'un climat de confiance entre les pays de la région exigeront des efforts soutenus par toutes les parties concernées «, a déclaré M. Djinnit dans un communiqué de presse.
Mr Djinnit a par ailleurs rendu hommage au Président Sassou Nguesso en sa qualité de Médiateur pour la République centrafricaine pour ses efforts et ceux de ses pairs de la région visant à promouvoir une solution durable à la crise dans ce pays. ONG basée à Beni, le Centre d'étude pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l'Homme, comptabilise de son côté, "42 civils tués" essentiellement à la machette dans la région entre le 3 au 10 mai 2016.
Parmi les victimes se trouvaient "des bébés, hommes, femmes enceintes", a ajouté le général Jean Baillaud, chef des soldats de la mission de l'ONU en RDC, dénonçant "une façon sauvage de combattre."
Pour général Baillaud, qui parlait en visioconférence de Beni, les ADF sont "un ennemi qui se réorganise près des zones très peuplées" et "s'est adapté aux actions menées contre lui".
La lutte contre ces rebelle "est un combat qui sera extrêmement long à mener", a ajouté l'officier français, accusant les ADF "d'utiliser les uniformes de l'armée" congolaise.
L'est de la RDC est déchiré par les conflits depuis plus de vingt ans.
La Monusco et le gouvernement congolais tiennent les ADF pour responsables d'une série de massacres ayant coûté la vie à près de 600 civils dans la région de Beni et aux confins de l'Ituri depuis octobre 2014, mais cette opinion ne fait pas l'unanimité. Dans un rapport publié en mars, le Groupe d'étude sur le Congo (GEC), centre de recherches de l'Université de New York (NYU), juge que les ADF portent effectivement une part très importante de responsabilité dans ces tueries, mais au côté d'autres éléments armés, parmi lesquels des soldats de l'armée régulière.

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