RDC: la Nation congolaise commemore ce mardi 17 mai 2016, les dix-neuvième années, dépuis que l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) a mis fin aux 32 ans de dictature de Mobutu. Retour sur ce grand moment de l’histoire de la RDC.

C’était la fin du régime en place depuis le coup d’Etat du 24 novembre 1965. Et le début d’un nouveau régime, celui incarné désormais par M’Zee Laurent-Désiré Kabila en sa qualité de président de l’AFDL. Une nouvelle page de l’histoire du Congo venait 
de s’ouvrir.
Deux évènements renseignaient déjà sur la fin du régime du maréchal Mobutu. D’abord, le vendredi 16 mai 1997. Le ministre de la Communication et porte-parole du Gouvernement, dirigé à l’époque par le Premier ministre Likulia, le Pr Tryphon Kin-Kiey Mulumba, faisait état dans son compte rendu de l’échec des négociations d’Outenika (du nom d’un navire de guerre de l’Afrique du Sud qui abritait les discussions) entre le Maréchal Mobutu et Laurent-Désiré Kabila pour mettre fin à la guerre.
C’est l’ancien président sud-africain Nelson Mandela qui assurait la médiation de la rencontre. A en croire le ministre de la Communication, après l’échec des négociations, le maréchal Mobutu avait regagné la ville de Gbadolite. Or, à partir de Gbadolite, Mobutu et sa famille allaient en exil au Togo.
Le deuxième évènement, c’était la mort du général Mahele la nuit au camp Tshatshi. Celui qui devrait protéger la ville de Kinshasa, venait d’être abattu par les militaires de Mobutu, la fameuse Division spéciale présidentielle (DSP) de triste mémoire.
Quand la mort du Général Mahele précipite les choses
Tous les espoirs, en prévision de l’entrée des militaires de l’AFDL et, donc d’une possible guerre dans la capitale, reposaient sur le vice-Premier ministre en charge de la Défense, doublé de chef d’état-major général des Forces armées zaïroises (FAZ), le général Mahele.
C’est de la sorte qu’au terme de sa mort, les troupes de l’AFDL firent leur entrée dans la ville de Kinshasa le matin du samedi 17 mai 1997. Car, indique-t-on, la DSP ayant exécuté ce brave général, tout pouvait arriver.
Et, pour éviter le pire, l’AFDL ne devrait plus attendre. C’est de la sorte que le samedi, des cris de joie étaient poussés par la population en lançant « ba ye » (entendez : ils sont là !). Ce qui avait poussé les éléments de la Division spéciale présidentielle à entrer en débandade parce qu’eux aussi, étaient ciblés par l’AFDL. 
C’est ce qui pousse les observateurs à dire que la mort de Mahele avait sauvé les habitants de la capitale congolaise. Le général Mahele avait donné sa vie pour protéger la ville de Kinshasa.
Mais, comment l’AFDL avait-elle fait pour entrer aussi vite dans la ville de Kinshasa ? Il ressort du recoupement de plusieurs informations que les éléments de l’AFDL étaient déjà présents aux alentours de l’aéroport international de N’Djili lorsque le Maréchal Mobutu quittait Kinshasa pour Gbadolite. Mais, qu’ils avaient des instructions pour ne pas l’empêcher de prendre le chemin de l’exil. Sinon, ils étaient capables d’abattre son avion.
On comprend donc pourquoi le général Mahele avait dit au Maréchal Mobutu qu’il ne pouvait assurer sa sécurité. Mobutu avait compris que sa famille et lui ne pouvaient plus rester à Kinshasa. Il fallait partir sans demander ses restes.
C’est pour cela qu’il avait quitté Kinshasa pour récupérer certaines affaires à Gbadolite où son avion avait essuyé d’ailleurs quelques tirs pour, enfin, prendre le chemin de la ville de Lomé, la capitale du Togo. C’est dire à quel point l’assassinat du général Mahele avait réellement précipité les choses parce qu’il fallait faire vite.
Le témoignage d'un ancien élément de la Garde Civile
Sous couvert d’anonymat, un ancien élément de la Garde civile, une des forces de sécurité de Mobutu, nous a apporté son témoignage. Il a indiqué que les troupes de l’AFDL étaient entrées à Kinshasa quelques jours avant le départ du maréchal Mobutu. Avec ses collègues, ils s’occupaient des renseignements lorsque, le jeudi 15 mai 1997, ils aperçurent un mouvement bizarre. Des gens à bord d’un véhicule venaient de tuer des militaires sur la route de Maluku. Leur commandant leur donna l’ordre d’aller faire leur rapport au quartier général de la garde civile. Le général les écouta avant de leur prodiguer un sage conseil.
En fait, il leur demandait de rentrer chez eux pour prendre soin de leurs familles. Là où ils pensaient que des instructions allaient être données pour la poursuite des sujets suspects. Le 17 mai 1997 tomba un samedi. Jour mémorable pour la plupart des Congolais, désormais des ex-Zaïrois. Plus que des larmes de crocodile que le maréchal-Président avait versé le 24 avril 1990. C’était plutôt la fin de tout un régime. C’est ce jour là que les militaires de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) entrèrent dans la ville de Kinshasa. Mobutu et sa famille ayant, la veille, quitté Kinshasa pour Togo via Gbadolite (son fief situé dans la province de l’Equateur), plus rien ne s’opposait à l’imprévisible remise et reprise forcée. Plusieurs dignitaires du régime déchu traversèrent le fleuve pour se retrouver au Congo-Brazzaville en attendant de se refugier dans d’autres pays.

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