Réaction du G7, et le Front citoyen, la Dynamique de l’opposition et l’Alternance pour la République n’accepteront pas que le président de la RDC, Joseph Kabila prolonge son mandat au-delà du 19 décembre 2016. Les leaders de ces plates-formes de l’opposition l’ont affirmé lors d’une rencontre jeudi 12 mai à Lubumbashi, en réaction au récent arrêt de la Cour constitutionnelle relatif à l’article 70 de la constitution.

La Dynamique de l’opposition a tenu son meeting, quoiqu’interdit par le gouvernement provincial, dimanche 24 avril 2016 devant le Stade des Martyrs à Kinshasa. Les intervenants ont donné deux messages à l’assistance: élection présidentielle en novembre 2016 et alternance au pouvoir. Aucun incident n’a été signalé jusqu’à la fin de cette manifestation.
Les différentes interventions des leaders de la Dynamique de l’opposition étaient entrecoupées par des slogans du public, appelant à l’alternance politique en RDC. Ils ont maintes fois cité le nom du président Joseph Kabila, dont le dernier mandat constitutionnel doit expirer en décembre 2016.
Les élections doivent être organisées en novembre et il doit y avoir alternance au pouvoir, ont martelé les intervenants. A cette occasion, ces derniers ont également appelé à plus d’indépendance la Cour constitutionnelle, récemment saisie par la Majorité présidentielle en interprétation notamment de l’article 70 de la constitution qui limite le mandat du chef de l’Etat. L’arrêt rendu mercredi 11 mai par la Cour constitutionnelle, confirmant le maintien en fonction du chef de l’Etat actuel jusqu’à l’installation du nouveau élu, est un défi lancé au peuple congolais, a affirmé le président des Forces novatrices pour l’union et la solidarité (FONUS), Joseph Olenghankoy. Selon l’opposant, «il n’y aura aucune possibilité de glissement» du mandat de Joseph Kabila au-delà de l’échéance du 19 décembre 2016, date de la fin de son deuxième et dernier mandat constitutionnel.
Intervenant au cours du magazine Dialogue Entre Congolais de Radio Okapi juste après l’arrêt de la Cour constitutionnelle, Joseph Olengankoy a déclaré:
«C’est un défi contre l’ensemble de notre peuple. Le contraire nous aurait étonnés parce que la plupart des Cours africaines traitent souvent de questions politiques. Elles sont là pas vraiment pour [dire] le droit, mais pour faire le droit en fonction de la pensée, la parole et les actes de celui qui est au pouvoir.»
D’après lui, il appartient maintenant « au peuple congolais de déterminer comment il va faire pour arracher sa souveraineté.»
Le leader des FONUS a réitéré son opposition du maintien de Joseph Kabila au pouvoir au-delà de son dernier mandat constitutionnel:
«Il n’y aura aucune possibilité de glissement dans ce pays. La position [de la Cour constitutionnelle] peut être opposable à tous. Mais, cela ne donne pas l’autorisation à la Cour d’assassiner toute l’aspiration de notre peuple.» Le 19 décembre 2016 marque la fin du mandat du président Joseph Kabila Kabange. S’il va au-delà de cette échéance, «nous allons considérer cela comme un coup d’état. Et nous allons faire appel au peuple pour se ranger derrière toute l’opposition pour combattre ce coup d’état», a prévenu Gabriel Kyungu wa Kumwanza ex président del'assemblée provincial du Katanga.
Il s’exprimait au lendemain de la publication d’un arrêt de la Cour constitutionnelle confirmant le maintien en fonction du président arrivé fin mandat, jusqu’à l’installation effective de son successeur si l’élection présidentielle n’est pas organisée cette année.
«Ceci démontre clairement qu’on n’a pas touché au délai prescrit. Ceci suppose que la Cour constitutionnelle nous fait comprendre qu’effectivement le président de la République reste là jusqu’à l’entrée effective de son remplaçant. Cela suppose qu’on doit organiser les élections dans le délai. La Cour n’a pas parlé de prolongation», analyse le leader de l’UNAFEC.
«L’interprétation de l’interprétation»
«Personne n’a prolongé le mandat de qui que ce soit. La Cour a dit qu’au cas, où les élections n’est sont pas organisée, la constitution prévoyait que le président qui est en exercice continue jusqu’à l’élection du nouveau président […] Nous n’avons entendu rien d’autre», a-t-il affirmé.
Au Congo, la constitution a décidé qu’on entre dans une institution politique par une élection et on en sort par une autre. C’est au nom de ce principe, d’après lui, que les sénateurs et députés provinciaux sont en fonction, alors que leurs mandats ont déjà expiré et n’ont pas été renouvelés en 2011.
«Alors ‘prolongation de mandat’… Ça c’est de l’interprétation de l’interprétation. Cela n’est pas du tout intéressant ! Il n’y aura pas de coup d’état. Ça ce sont des mots qu’on utilise tout simplement pour amuser la galerie», a estimé Lambert Mende. Vital Kamerhe, président de l’Union pour la nation congolaise (UNC), a déclaré :
«Nous disons aux juges de la Cour constitutionnelle, ils sont neuf au total, qu’ils fassent attention, qu’ils ne se substituent pas à l’ensemble du peuple congolais pour donner au président de la République et sa Majorité présidentielle un référendum déguisé. Nous sommes donc venus pour dire au peuple: soyez vigilants! Mettre la pression sur la Cour constitutionnelle, mettre la pression sur le président de la République et sa Majorité présidentielle pour lui dire qu’il n’y a rien qui soit au-dessus de la Constitution, de la volonté du peuple.»

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