Tirs succèssive des missiles dela Corée du Nord : le leader nord-coréen a déclaré à l'occasion d'un congrès du Parti des travailleurs de Corée, organisé à Pyongyang, qu'il n'utiliserait l'arme nucléaire qu'en cas d'attaque et qu'il remplirait ses engagements de non-prolifération. Des propos relativement rassurants qui cachent mal ses récentes provocations.

Ce vendredi, Kim Il-Sung aurait eu 104 ans. Pour célébrer la naissance du fondateur du régime nord-coréen, Pyongyang pourrait tester de nouveaux missiles balistiques, qui mettent les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon à sa portée.
Plutôt qu'un gâteau ou un feu d'artifices, rien de tel qu'un tir de missile, un défilé militaire ou même un essai nucléaire pour célébrer un anniversaire... L'habitude semble bien ancrée en Corée du Nord, où Pyongyang devrait marquer l'anniversaire de la naissance du fondateur du régime nord-coréen, Kim Il-Sung, en lançant de nouveaux missiles balistiques à moyenne portée, peut-être dès vendredi.
Pyongyang ne manque jamais de célébrer le 15 avril et de démontrer sa puissance. L'essai "a clairement démontré au monde entier notre esprit invincible et notre puissance illimitée (...) en réponse à la pression malveillante et aux sanctions des forces ennemies", a encore lancé le dirigeant vendredi devant le congrès. Deux mois plus tard, en réaction à cette nouvelle provocation ainsi qu'à un tir de missile, l'ONU a adopté de nouvelles sanctionscontre la Corée du Nord qui s'est alors livrée à une nouvelle escalade verbale.
Menace d'attaque nucléaire sur Washington...
"Si les impérialistes américains bougent d'un pouce en notre direction, nous les frapperons immédiatement avec notre force nucléaire". C'est ainsi que la Corée du Nord menaçait les Etats-Unisen mars dernier, vidéo à l'appui. Sur une musique victorieuse, celle-ci montre un missile tiré par le régime isolé s'abattre sur Washington. Rien que ça.
...Et de guerre éclair à Séoul
Plus tôt, lors du même mois de mars, c'est cette fois la capitale sud-coréenne, Séoul, qui faisait l'objet des menaces de son voisin du Nord. L'agence officielle KCNA faisait état d'un projet de lancer un "blitzkrieg" pour " libérer toute la Coréedu Sud y compris Séoul".
Au-delà de l'adoption de nouvelles sanctions contre le pays, c'est cette fois un événement annuel qui provoquait la colère de Pyongyang. Chaque année, le régime montre ses muscles à l'occasion des manoeuvres militaires américano-sud-coréennes, qui étaient cette année les plus importantes jamais effectuées.
Avant le début des exercices militaires, la Corée du Nord menaçait le Sud et les Etats-Unis de "frappes nucléaires préventives et offensives" menées "à l'éveugle".
Un nouvel essai nucléaire en préparation?
Si ces provocations ne sont pas suivies d'effets, la Corée du Nord se livre malgré tout régulièrement à des tirs de missiles, et l'année 2016 n'y échappe pas. En janvier, peu après son essai nucléaire, le régime affirme ainsi avoir tiré un missile balistique tiré depuis un sous-marin.
Un mois plus tard, c'est cette fois un satellite qui aurait été placé en orbite grâce à un tir de fusée. Et en mars dernier, deux missiles balistiques de moyenne portée capables d'atteindre le Japonsont tirés. Si ces annonces sont à prendre avec prudence, quand certaines opérations ne sont pas des échecs, comme ce tir de missile qui s'est abîmé quelques secondes après son lancement, en avril, elles permettent malgré tout de renforcer la propagande intérieure du régime. Et la communauté internationale de se méfier un peu plus, à chaque provocation, des bonnes intentions affichées par Pyongyang, non sans raison: selon des experts, un nouvel essai nucléaire pourrait être en préparation.
+Plus d'actualité sur : Corée, la péninsule sous tension. Kim Jong-un, un homme de paix? Coutumier des provocations outrancières, le régime nord-coréen a affirmé ce samedi lors du premier congrèsen 36 ans du Parti des travailleurs de Corée, par la voix de son leader Kim Jong-un, que le pays ne ferait usage de ses armes nucléaires qu'en cas d'attaque par une autre puissance nucléaire. Le leader a également promis de "remplir fidèlement" ses engagements de non-prolifération et de faire pression pour une dénucléarisation mondiale.
Alors que les observateurs scrutent de très près de congrès exceptionnel, dans l'espoir d'y déceler les signes d'un changement de politique, ou les traits d'une nouvelle équipe dirigeante, ces propos peuvent-ils être interprétés comme une main tendue vers l'extérieur, alors que le pays le plus isolé du monde s'attire régulièrement les foudres de la communauté internationale en raison de son programme nucléaire? Entre essais et provocations, la Corée du Norda pourtant été fidèle à elle-même depuis le début de l'année 2016.
Le "son magnifique de la bombe H"
Le leader nord-coréen aurait-il rangé ses habits belliqueux? Pas si vite. Vendredi, lors du congrès, Kim Jong-un a tenu à féliciter les scientifiques qui ont "créé un événement miraculeux en faisant retentir le son magnifique et grisant de la première bombe H de notre république".
Il faisait ici référence à l'essai réalisé en janvier, présenté comme l'explosion d'une bombe à hydrogène. La plupart des experts doutent cependant que cet essai ait pu être celui d'une bombe H, arguant que l'énergie libérée était bien trop faible.

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