Dialogue au sein de classe politique en République Démocratique du Congo: la communauté internationale va assister le facilitateur Edem Kodjo

Une centaine de délégués de l’opposition et des organisations de la société civile se réuniront du 8 au jeudi 9 à Bruxelles sur invitation d’Etienne Tshisekedi, le président de l’UDPS. La rencontre vise à «sceller l’unité des forces acquises au changement», déclare Bruno Tshibala, porte-parole de l’UDPS. Les élections et le dialogue politique convoqué par le président Kabila seront aussi au menu de ce forum.
«Notre pays traverse une crise grave. Il y a tout un chaos qui se profile à l’horizon. Le président Tshisekedi a pris l’initiative de convoquer les forces politiques et sociales acquises au changement pour réfléchir sur la manière et stratégie à conjurer ce chaos», affirme Bruno Tshibala.
D’après lui, les participants devront réfléchir sur la manière de mettre fin à la crise «en passant le dialogue politique, tel que prévu par l’accord-cadre d’Addis-Abeba et la résolution [2277] du Conseil de sécurité de l’ONU.»
Les dissensions persistent au sein de l’opposition au sujet d’un dialogue politique en RDC en cette période. Certains acteurs politiques considèrent ce forum comme une opportunité pour parvenir aux élections apaisées dont la présidentielle devrait se tenir avant la fin de cette année au regard des prescrits de la Constitution, alors que d’autres y voient une démarche visant à consacrer «le glissement» du mandat du président Joseph Kabila au-delà du délai constitutionnel.
L’UDPS, partisane du dialogue, promet depuis plusieurs semaines la liste de membres de l’opposition qui doivent siéger au comité préparatoire du dialogue sans tenir parole.
«Nous allons à la conférence de Bruxelles pour parler de tout cela. Nous allons régler tous les problèmes. Au sortir de la conférence, le président Tshisekedi prendra une position par rapport à la question de la liste à transmettre au facilitateur», explique Bruno Tshibala.
Lundi, l’ONU, l’Union européenne, l’OIF et l’Union africaine ont convenu de mettre en place un groupe de soutien à la facilitation au dialogue. Ce groupe comprendra également les membres de la SADC et la CIRGL. La mise en place d’une telle structure figurait au nombre des préalables de l’UDPS pour aller au dialogue. Après le G7, l’Alternance pour la République (AR), un autre regroupement de seize partis de l’opposition et organisations de la société civile, jette son dévolu sur l’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, pour briguer la magistrature suprême en RDC. Ce dernier «est le ticket gagnant de la République», a déclaré le président de l’AR, le député Delly Sessanga, dimanche 1er mai à Kinshasa, lors de la sortie officielle de cette plate-forme.
L’Alternance pour la République est composée notamment de partis Envol de Delly Sessanga, MLP de Franck Diongo, ECCO d’Adam Bombole, ATD de José Makila, Scodé de Jean-Claude Muyambo, CNRP de Bernard Beya Mubiayi.
Delly Sessanga explique pourquoi sa coalition est favorable à la candidature de l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga à la présidentielle 2016:
«Après mille réflexions, et considérant l’expérience, la capacité à faire gagner le peuple, la popularité (…), nous avons décidé, en conférence des présidents, de présenter pour le scrutin à convoquer le 20 septembre 2016 la candidature de Moïse Katumbi.»
Le choix de l’ex-gouverneur comme candidat commun de l’opposition à l’élection présidentielle, « est une étape décisive que nous venons de franchir, pour garantir l’alternance démocratique» en RDC, a affirmé le député, avant de poursuivre : «Il (Katumbi) est le ticket gagnant de la République. La propulsion de sa personne à cette charge devra permettre au peuple congolais de pouvoir enfin se retrouver.» « Le choix d’un candidat unique de l’opposition n’est pas à l’ordre du jour », a affirmé jeudi 7 avril le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Bruno Mavungu à la presse à Kinshasa. Il a expliqué que l’essentiel est de travailler pour l’organisation des élections apaisées qui permettront une alternance sans heurt en RDC.
Pour Bruno Mavungu, l’UDPS d’Etienne Tshisekedi a beaucoup milité dans ce pays et il n’est pas prêt à hypothéquer l’avenir du peuple congolais dans une voie qui n’augure rien de bon.
La réaction de l’UDPS arrive après que le G7, le groupe de dissidents de la Majorité qui a basculé dans l’opposition, a désigné l’ancien gouverneur du Katanga comme son candidat à l’élection présidentielle.
Il a estimé que le plus important pour son parti est d’arriver à obtenir une alternance pacifique du pouvoir, insinuant au passage que les ténors du G7 à l’époque dans la Majorité Présidentielle ont changé les règles du jeu électoral en faveur de leur candidat.
«Ce sont les même gens qui ont travaillé pour priver au pays le deuxième tour [de l’élection présidentielle] parce que généralement les alliances se font au deuxième tour. Les alliances c’est bon pour gagner. Mais, si c’est pour gagner qu’on doit être ensemble, alors je dis la raison n’est pas suffisante», a déclaré Bruno Mavungu.

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