LA 4EME CONFERENCE DES GOUVERNEURS TERRITORIALE EN RDCONGO : JOSEPH KABILA POUR UNE NOUVELLE IMPULSION AUX PROVINCES! C’est à Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga, que le président Joseph Kabila a décidé de tenir la 4ème Conférence des gouverneurs de la Gouverneurs de la république démocratique du Congo. Démarrée hier lundi 13 juin, cette rencontre rassemble pour la première fois les 26 gouverneurs du pays, dont la majorité viennent de provinces issues du démembrement. Le choix de la ville de Lubumbashi n’est pas du tout anodin, révèle Evariste Boshab, le Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur et rapporteur de la conférence. Fief de la résistance au processus de démembrement prôné par le Législateur congolais, la capitale cuprifère a attiré l’attention du chef de l’Etat qui tient à donner une nouvelle impulsion à ces entités décentralisées, signale le ministre.

Dans son discours marquant l’ouverture des travaux, le chef de l’Etat congolais, s’adressant aux gouverneurs de provinces, a donné des orientations précises au sujet de grands problèmes qui concernent la nation, a fait remarquer Evariste Boshab.
UN DEFI AUX ANTI-DEMEMBREMENT
« M. Evariste Boshab a souligné, à cet effet, le caractère historique de cette conférence, étant donné que dans l’ancienne province du Katanga, « il y a eu une sorte de résistance au découpage territorial, tel que le constituant l’avait prévu ».
Selon une dépêche de l’Agence congolaise de presse, le rapporteur de la conférence s’est, par ailleurs, réjoui de constater qu’aujourd’hui, « il y a la cohésion entre la population et la haute direction du pays », se moquant de « certains notables qui pensent que leurs points de vue représentent celui de la population ».
« Vous vous êtes rendu compte que les 26 provinces sont effectives, à la grande satisfaction de toute notre population ! », a martelé Evariste Boshab, avant d’indiquer que chaque gouverneur de province a présenté, non seulement la carte postale de sa province, mais aussi ses atouts et les principales difficultés auxquelles elle fait face. « Le chef de l’Etat a dû écouter chacun des intervenants pendant deux heures, les laissant s’exprimer en toute quiétude », a souligné la rapporteur de la conférence.
LE GOUVERNEMENT A LA BARRE
Prévues jusqu’au mercredi 15 juin, ces assises rassemblent autour d’une même table le Président de la République, le Premier ministre Matata Ponyo et ses ministres, de même que les gouverneurs des 26 provinces. Ce mardi, les travaux vont se poursuivre en commissions, et mercredi, le chef du Gouvernement va répondre aux préoccupations des chefs des exécutifs provinciaux. Ce sera, selon Boshab, l’occasion d’assister « au débat entre le chef du gouvernement et les chefs des exécutifs provinciaux ».
Cette rencontre intervient au moment où la loi des finances 2016 est passée de 8 milliards à 6 milliards USD, alors que les gouverneurs de provinces se plaignent de manquer du financement pour appuyer le développement de leurs entités territoriales. Plusieurs observateurs redoutent que leurs revendications ne puissent trouver du répondant dans l’immédiat, au regard de la réduction du budget national.
LES REQUETES DES PROVINCES
Abordé par la presse locale quelques jours avant le démarrage des travaux, le gouverneur Julien Paluku du Nord-Kivu a estimé que « cette rencontre est une occasion pour que tous les problèmes qui bloquent le développement des entités soient évoqués ».
Le Nord-Kivu, par exemple, est confronté, depuis plusieurs années, à l’insécurité qui affecte sa politique de développement. Toute en s’attendant à une solution dans l’immédiat, Julien Paluku s’attend à voir l’agriculture devenir un pilier majeur du développement de sa province.
Pour Tony Bolamba de l’Equateur, l’électricité et l’eau potable ainsi que le déficit de l’agriculture sont les principaux défis à relever. Quant à la province du Haut-Lomami, c’est l’enclavement géographique qui freine le développement, soutient son gouverneur, Célestin Mbuyu. Il fait également allusion au problème de fourniture de l’énergie électrique, et s’attend aussi à voir l’agriculture, devenir le gage de développement de son entité.
DES ATTENTES INASSOUVIES
« Deux mois après l’élection des gouverneurs en effet, les gouvernements provinciaux peinent à se mettre au travail, faute de frais d’installation. Les cabinets des ministres provinciaux de plusieurs gouvernements ne sont pas encore constitués. Une situation qui est à la base de multiples navettes des gouverneurs à Kinshasa », commentent des sources onusiennes.
« Ces autorités provinciales disent se battre, en sillonnant les différents couloirs de l’exécutif national pour obtenir des financements. Pourtant, en mars dernier, lors d’une rencontre des anciens et nouveaux gouverneurs à Kinshasa, les priorités d’actions pour relancer les nouvelles provinces avaient été définies », rappelle la radio Okapi.
« D’après Julien Paluku, le porte-parole des gouverneurs, précise la radio, il s’agissait entre autres de l’ouverture des routes de desserte agricole et de la connectivité entre les différentes provinces. Mais, le décaissement des fonds de la part du gouvernement central n’a pas suivi ».
CONSOLIDER LA DECENTRALISATION
Placée sous le thème « La consolidation de la décentralisation comme facteur de développement et d’émergence », la conférence des gouverneurs est une première depuis que la RDC est passée de 11 à 26 provinces à la faveur d’un découpage territorial, prévu dans la Constitution congolaise.
Déterminés à assurer le succès de ces assises, des experts des gouvernements provinciaux et ceux du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation se sont réunis le dimanche 12 juin au gouvernorat de la province du Haut-Katanga pour préparer cette rencontre.

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