Le député Rémy Massamba succède à feu Kombo Nkisi à la 2ème Vice-présidence de l’Assemblée nationale. Crédité de 227 voix contre son collègue Alonga Toussaint, qui a obtenu 122 voix, au terme d’un scrutin à deux tours de l’élection organisée au siège de l’Institution parlementaire, le député Rémy Massamba prend le poste resté vacant par le feu Kombo Nkisi. Désormais, le fauteuil du 2ème vice-président de l’Assemblée nationale ne sera plus vide. La fumée blanche est donc finalement sortie de l’aile gauche de l’hémicycle. Rémy Massamba a été élu à ce poste. La sentence des scrutateurs a été prononcée hier mardi le 14 juin, au terme du second tour d’un vote secret, organisé dans la salle des Congrès du Palais du peuple. Sur un total de 352 députés ayant participé au scrutin, 227 ont exprimé leurs suffrages à Rémy Massamba. Par contre, son challenger Toussaint Alonga s’en est tiré avec 122 voix.

A l’issue du premier tour du vote, ce député de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), originaire du district de la Lukaya dans la province du Kongo central, s’est retrouvé en tête de lice 186 voix seulement. Toussaint Alonga, quant à lui, est venu au second rang des meilleurs perdants avec quelque 76 voix. D’où, l’inévitable deuxième tour du vote, car personne n’ayant gagné l’élection dès le premier tour. Il aurait fallu que le meilleur candidat obtienne la majorité simple pour être proclamé vainqueur. Pour le cas de figure, 400 députés ont voté. Sur cette base, la règle exige que le meilleur candidat remporte la moitié des suffrages, c’es-t-à-dire 200 voix, pour être proclamé vainqueur.
Hélas. Aucun des sept candidats en lice n’a réalisé ce record. Ils étaient au départ 12 candidats à concourir à ce poste, cependant, à quelques minutes du début du vote, 5 postulants se sont désistés. Parmi les cinq, deux ont déclaré se retirer de la course en faveur de Rémy Masamba. Il s’est agi de Serge Mayamba et d’Emmanuel Mbuela, tous deux fils Ne Kongo.
Dans le hall du Palais du peuple, certaines indiscrétions ont renseigné qu’une consigne de vote aurait été donnée aux députés ressortissants de l’ex-province du Bandundu ainsi qu’à leurs collègues de l’ancienne province du Bas-Congo, de voter pour Rémy Massamba. Partant, d’aucuns pensent que ce « mot de passe » soit la raison essentielle de désistement des deux autres fils Ne Kongo qui s’étaient eux aussi lancé dans la course.
Un exercice d’élégance démocratique
La victoire est souvent vecteur de vives émotions. Pas évident de trouver les mots qu’il faut pour dire exactement ce qu’on ressent. Mais Rémy Massamba a réussi à se dépasser, pour dire quelques mots à ses collègues électeurs. Pas de discours classique. Juste une courte allocution bien calibrée et adoptée à la circonstance. Ancien Secrétaire général de l’UDPS, Rémy Massamba sait bien le faire. Aussi, a-t-il salué la victoire de la démocratie au sein de l’hémicycle. « Je considère que mes collègues qui m’ont légué leurs voix me donnent une véritable leçon de démocratie, d’amitié et d’amour. Je mesure à sa juste valeur l’immensité de la tâche, Ô combien difficile et aussi exaltante qui m’attend », a-t-il déclaré, avant de poursuivre : « Je suis persuadé qu’ensemble, nous réussirons à relever les défis extraordinaires de représenter au mieux les institutions républicaines ».
Entendu que le deuxième vice-président de l’Assemblée nationale a, dans ses attributions, la charge des problèmes des députés nationaux, du Contrôle parlementaire, des relations avec la Cour des comptes et de la Caisse de secours, Rémy Massamba a promis de laisser les portes de son bureau ouverte. « Je vous assure de mon engagement renouvelé pour une démarche toujours constructive, marquée par la collaboration la plus franche au sein de notre bureau pour mériter la confiance dont vous venez de m’investir », serment de Rémy Massamba, hier devant ses collègues. A part l’élection des membres du bureau en début de législature, c’est la deuxième fois que les députés nationaux procèdent au vote.
Le premier vote a eu lieu en octobre 2015, pour combler les vides occasionnés par les démissions de leurs fonctions, de Charles Mwando Nsimba et de Norbert Ezadry, respectivement 1er vice-président et rapporteur de l’Assemblée nationale. Bien avant le scrutin d’hier, les actuels locataires de la salle des Congrès du Palais du peuple ont adopté trois projets de loi. Il s’agit de la loi portant révision du Code de la famille, du projet de loi de ratification de la Charte de la renaissance culturelle africaine et du projet de loi autorisant la ratification de l’Accord de financement RDC/BM au titre de projet éducation. Toutes ces lois ont été envoyées à la présidence de la république pour promulgation par le chef de l’Etat.

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