Les Nations Unies craignent la « burundisation » de la RDC dans les jours à venir ! Le Comité permanent inter-organisations des Nations Unies (IASC) basé à Genève (Suisse) a, dans son dernier rapport présenté au début de ce mois de juin, souligné que «la RDC présente de graves risques de violences électorales, pour la période allant de juin à décembre». Selon l’IASC, «le pays pourrait même vivre une situation similaire à celle du Burundi». Ce Comité est composé des agences de l’ONU, d’ONG et d’organisationsinternationalestelles que la Banque mondiale et le Mouvement de la Croix-Rouge.

Tshisekedi le président national del'UDPS rappelle à Eden Kodjo deux préalables majeurs!
Il s’agit de la libération des prisonniers politiques et la composition du panel des représentants de la communauté internationale, deux problèmes à résoudre avant de participer au Dialogue nationale prévu, dans quelques jours, à Kinshasa, en République Démocratique du Congo RDC. Edem Kodjo et le président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Ce dernier était entouré de plusieurs membres du Conseil des sages, issu de la toute nouvelle coalition des forces politiques et sociales dénommée » Rassemblement « .
Le facilitateur était venu s’assurer, selon ses propres termes, que » tout est mis en œuvre pour démarrer les travaux du comité préparatoire « . Revigoré par le succès des travaux du Conclave des forces politiques et sociales acquises au changement, Tshisekedi a réitéré à l’ancien premier ministre togolais certaines exigences qui tiennent lieu de préalables.
Il s’agit notamment de la libération des prisonniers politiques et d’opinion ainsi que la nécessité de renforcer le facilitateur par un panel des représentants des Etats-Unis d’Amérique, de l’Union Africaine, de l’Organisation des Nations Unies, de l’Union Européenne et de l’Organisation International de la Francophonie.
En effet, une semaine après le conclave tenu du 8 au 9 juin à Genval, en Belgique, par les Forces politiques et sociales acquises au changement, le facilitateur Edem Kodjo avait annoncé son intention de se rendre à Bruxelles pour s’entretenir avec Etienne Tshisekedi wa Mulumba.
Dans leur Acte d’engagement, les participants à cette assemblée avaient dit » Non au dialogue convoqué par l’ordonnance de Monsieur Kabila du 28 novembre 2015 « . Cette prise de position a semblé contrarier le facilitateur.
Au cours d’un point de presse qu’il a animé mardi 14 juin à Kinshasa, Kodjo a déclaré avoir lu la Résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Cette disposition demande expressément à toutes les parties » de rentrer dans le dialogue que je facilite actuellement « .
Instruits par les leçons d’un passé récent, les représentants des forces politiques et sociales évitent de tomber dans le » piège » tendu par le pouvoir. Un pouvoir qui ne fait guère mystère de sa volonté de voir tous les segments de la société congolaise participer à ce forum. » Nous ne sommes pas intéressés à participer à un congrès du PPRD « , entend-on dire.
Deux préalables majeurs
C’est dans cette ambiance qu’a eu lieu la réunion Tshisekedi-Kodjo. » On a noté quelques avancées « , a dit le Chargé de Relations extérieures avant d’ajouter qu’ » il y a encore deux problèmes majeurs qui doivent trouver solution avant que nos représentants puissent aller au Comité préparatoire « . Il y a d’abord, selon ce cadre de l’UDPS, la question relative à la composition du panel des représentants de la communauté internationale.
Félix Tshisekedi confirme que le panel qui doit accompagner le facilitateur doit être composé des envoyés spéciaux désignés dans le cadre de la crise congolaise par les Nations Unies. Report des élections : la ligne rouge
Dans son rapport, l’IASC souligne que «le très probable report des élections prévues en novembre 2016, la restriction des libertés politiques, ainsi que l’utilisation par le gouvernement des forces de sécurité pour maintenir l’autorité, ont abouti à un risque élevé de tensions politiques dégénérant en affrontements violents entre partisans de l’opposition et du gouvernement». «Au-delà de la capitale Kinshasa, la violence électorale pourrait s’étendre aux bastions de l’opposition, comme la ville natale de Moïse Katumbi, Lubumbashi », indique le rapport de l’IASC. «Le gouvernement est susceptible de limiter ou de couper les réseaux mobiles, de restreindre les droits de l’opposition et d’accroître l’intimidation et le harcèlement», ajoute encore l’IASC, qui prévient que de telles mesures pourraient pousser les opposants «à traverser le fleuve Congo » pour trouver refuge à Brazzaville.
Des déplacés en plus
Le rapport parle aussi des difficultés sur le plan humanitaire. Les experts des Nations Unies basés à Genève révèlent que dans le Grand Kivu, la RDC pourrait enregistrer de nouveaux cas des déplacés de guerre. Et cela avec des opérations militaires que les Forces armées de la RDC (FARDC) mènent contre les groupes rebelles qui opèrent dans cette partie du pays. Hormis la détérioration de la situation politique, le rapport évoque également une crise médicale avec une épidémie de choléra qui a connu 7 509 cas, pour 140 décès déclarés depuis janvier. «Un nombre élevé de cas est encore signalé dans le Sud-Kivu où la situation est particulièrement préoccupante en raison de la présence de camps de réfugiés du Burundi [et] il est probable que l’épidémie se propage à des endroits densément peuplés tels que Kinshasa», prévient le comité, qui juge les capacités de réponse humanitaire insuffisantes.

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