Les opérations militaires dela traque dénomée Sukula1, 2 et Salama en cours d'éxecution aux Kivu contre les groupes armés et les rébélles étraners en ces jours et les enjeux géopolitiques sous-jacents. D’entrée de jeu, le constat général qui se dégage de ce qui se passe actuellement au Nord-Kivu est que cette province est actuellement confrontée à un regain de violence, aux tenants et abi-outissants obscurs, qui ne dit pas son nom. Par voie de conséquence, on assiste de manière logique à l’enlisement des opérations Sukola 1 contre les présumés « ADF Nalu », débutée en janvier 2014 avec à la clé environ 700 civils sauvagement massacrés et de l’opération Sokola 2 débutée en février 2015 contre les rebelles rwandais des FDLR, que le Gouvernement congolais s’était empressé de déclarer, le 4 aout 2015, avoir neutralisés en réduisant leur nombre de 1500 à environ 390 (chiffre donné par le général Léon Mushale, Commandant de la 3ème zone de défense FARDC).

Pourtant, le 22 Juillet 2015, le Vice-Ministre de la Défense Nationale avait, dans un rapport au Conseil supérieur de la défense, fait état de 216 combattants FDLR neutralisés par les FARDC agissant seules.
La présente analyse tente de démontrer, avec certains éléments des détails militaires sur les troupes et l’armement déployés dans ces deux opérations, l’inefficacité de l’armée congolaise dans la lutte contre l’insécurité à l’Est du pays. Cet échec est imputable en premier lieu aux hautes autorités politiques et militaires congolaises, qui ne parviennent pas à pacifier cette partie du pays instable depuis plus de 20 ans. Ce, au point même de les considérer comme étant politiquement complices si pas auteurs dans le maintien de l’insécurité dans cette région de la RDC.
Le Général Marcel Mbangu Mashita, Commandant Ops SUKOLA 1, son Etat-Major et quelques officiers du Sous-secteur de BENI et du 3204ème régiment visitent le tronçon Opira-Mont ATOKAKA quelques heures après une embuscade ennemie. Photos FARDC_12 avril 2016
1. L’opération Sukola 1 contre les présumés « ADF » à Beni
a) La Situation militaire dans le Grand Nord
Depuis le lancement de l’Opération Sukola 1 en janvier 2014, soit exactement 2 ans, dans la région de Beni au Grand Nord du Nord Kivu, aucune preuve objective concrète ni des autorités militaires congolaises ni des chercheurs indépendants ou des experts nations unies et encore mois de la société civile congolaise n’est parvenue à démontrer de manière irréfutable que la série de massacres qui se déroulent à Beni est l’œuvre de ceux que l’opinion tend à attribuer aux rebelles ougandais des ADF/Nalu. Le dernier rapport du GEC [1] n’est pas parvenu non plus à identifier clairement les assaillants de Beni, allant même à identifier certains régiments ex-CNDP parmi les assaillants des populations de Beni.
Nos recherches individuelles ne sont pas non plus parvenues à étayer cette hypothèse. Ainsi, pour des raisons de rigueur et de réserve méthodologique,nous emploierons la terminologie « présumés ADF ». Nos analyses antérieures sur cette question ont suffisamment étayé des éléments contredisant ou mettant en doute cette attribution des massacres aux ADF Nalu, privilégiant plutôt la complicité des hautes autorités politiques et militaires congolais[2] .
1) L’effectif des ADF, évalués au départ à environ 750 combattants suivant le plan de manœuvre élaboré par le feu colonel Mamadou Ndala avant son assassinat, a été réduit à environ 300 hommes lorsque le feu général Bahuma a pris le commandement et mené les opérations Sokola 2 avec succès. Ces données ont été confirmées par plusieurs sources indépendantes et d’autres sources opérationnellesinternes FARDC avec lesquelles j’étais en contact. En effet, lors de la visite des Chefs d’Etats-majors généraux des FARDC et de l’UPDF, l’Armée ougandaise, à Madina, l’un des quartiers généraux des ADF repris à l’époque par le Général Bahuma, les autorités militaires des FARDC avaient publiquement déclaré que les ADF ont été défaits . Il ne restait plus au moins que trois cents individus en errance. Et que le reste n’était qu’une affaire de la Police.
2) Curieusement, après le décès inopiné du général Bahuma, on a constaté subitement un regain de violence dans la région et en même temps un changement de discours dans le chef des autorités congolaises en charge actuellement de l’opération Sokola 2 selon lequel les « ADF conservent toutes leurs capacités de nuisance « .
3) Selon une source militaire congolaise, depuis le début des opérations contre les « présumés ADF », les FARDC ont perdu environ 700 soldats. Ces chiffres n’ont jamais été démentis par les officiels militaires congolais.
b) Structure et composition des unités déployées dans Sukola 1
Selon des informations recueillies des sources militaires opérationnellesFARDC sur les unités déployées dans la région, l’opération Sokola 1 à Beni comprend les unités suivantes (données de mars 2016) :
La 31ème brigade commando des forces de réaction rapide (FRR) commandées par le général Kalonda (311 & 312 bataillon Unités de réaction rapide : URR) venues de Nyiragongo dans la région de Goma. Le 311ème bataillon commando est déployé sur l’axe Mbau – Kamango et le 312ème bataillon commando opère sur l’axe Oicha – Eringeti sous le commandement du colonel Tipi Ziri Zoro qui est le coordonnateur de ces 2 bataillons commando. Une brigade comprend en moyenne entre 2500 hommes en effectif théorique.
5 régiments d’infanterie :
3302ème, 3310ème et 3304ème (venus du Sud-Kivu); le
1009ème régiment d’infanterie venu de Kinshasa, le 905ème régiment d’infanterie venue de Dungu dans l’ex province orientale. Un régiment comprend environ une moyenne de 1200 hommes suivant l’effectif théorique. Soit un ensemble théorique de 6.000 hommes.
4 Brigades d’infanterie : La
3402ème brigade d’infanterie (ex-805ème régiment d’infanterie) dirigée par le
colonel Balinga et la 3408ème
brigade d’infanterie (ex-809ème régiment d’infanterie).

Commentaires