Nord-Kivu: la Société Civile menace la MONUSCO de plier ses bagages si elle n’instaure pas la paix à Beni-Lubero jusqu'au 30 juin 2016.

Dans un tête-à-tête entre les 4 coordinations de la Société Civile de Beni-ville, Beni-territoire, Butembo et Lubero et le responsable militaire de la MONUSCO en RDC samedi 11 juin 2016 à Beni, les coordinations de la société civile ont indiqué que « dans le cas contraire, la MONUSCO devra plier bagage pour que la population se prenne en charge ».
Le Général Derrick Mgwedi a répondu aux préoccupations des forces vives exprimées dans la lettre ouverte adressée au Président de la RDC le mois dernier. Une série des questions a été posée à cette autorité militaire au sein de la MONUSCO. La Société civile a voulu savoir par exemple pourquoi la MONUSCO n'a pas su protéger les civils pendant les massacres, pourquoi la MONUSCO qui dit accompagner la FARDC ne sait pas identifier l'ennemi, comment comprendre que la MONUSCO ne sait pas remplacer les indiens, les népalais et les Bangladais qui ont prouvé leur incapacité dans l'éradication des forces négatives.
Les forces vives de Beni Lubero ont voulu, aussi comprendre les causes qui poussent la Communauté Internationale à ne pas déclarer les massacres de Beni-Lubero comme un acte de génocide. Cette inquiétude va de paire avec l’insouciance de la même communauté qui ne veut pas faciliter les enquêtes internationaleset indépendantes sur les massacres dans la région. En réponse, le Général NGBWEGI s’est dit incapable de répondre à toutes ces questions séance tenante. Mais, il a promis revenir devant les Forces Vives après avoir consulté les autres responsables. De surcroît, le Général NGBWEGI a indiqué que le Congo ne sera pas sauvé par les étrangers mais plutôt par les enfants du Congo eux-mêmes.
Il a insisté sur l'exemple de Lumumba qui a libéré la RDC de la colonisation. « C'est le peuple qui se libère », a-t-il insisté. Il est revenu sur la complicité qui pèse sur certains militaires FARDC accusés dans la distribution des uniformes militaires à l'ennemi. Information nous livrée ce dimanche par Edgar MATESO, vice-président de la Société civile, coordination de Butembo. « Une campagne de manipulation et d’intoxication »
Le général Abdallah Waffy àl'époque du début des massacres dans la région de Beni a fermement, « condamné et dénoncé une campagne de manipulation et d’intoxication » de la population contre les Casques bleus de la Monusco, la Brigade d'intervation des Nations-Unies, présent dépuis des années dans cette partie dela province du Nord-Kivu, où, de plus en plus, on enrégistre une serie des carnages à répétition à partir de 2014.
Il affirme aussi que « le ministre de l’Intérieur, Décentralisation et Affaires coutumière, Richard Muyej, n’a jamais demandé à la Monusco de réduire son effectif en RDC », comme le soutiennent d’aucuns.
« Cela fait partie de la manipulation. Nous avons eu, dans le cadre stratégique, des réunions avec des membres du gouvernement et nulle part il a été demandé la réduction de la Monuco », a-t-il insisté.
« Si nécessaire, explique le général Waffy, « la réduction de la Monusco en RDC se fera en étroite collaboration avec la partie gouvernementale et d’une façon coordonnée, pour éviter qu’on retombe encore dans l’instabilité ».
Il estime qu’« au stade actuel, l’urgence pour la Monusco c’est plus d’engagement et de présence sur terrain que nous devons faire pour lutter contre l’ADF ».
« Nous sommes en train de revoir notre dispositif aussi bien avec les Forces armées de la RDC (FARDC) qu’à l’interne de la Mission. Et sur le plan stratégique, il faut créer une synergie avec les FARDC pour être efficace », a-t-il conclu.
Luba Ntambo plaide pour la réduction des effectifs militaires de la Monusco
Le 28 octobre 2014 à Kinshasa, le vice-Premier ministre en charge de la Défense nationale et des Anciens combattants, Alexandre Luba Ntambo, a plaidé pour la réduction des effectifs militaires de la Monusco, au cours d’une rencontre le Représentant spécial adjoint du secrétaire général des Nations Unies, Moustapha Soumare.
Il a soutenu que « ce procédé permettra de réaliser des économies financières, matérielles et préparer le retrait progressif des éléments militaires de la Monusco afin de ne pas laisser un vide sécuritaire ».
« Car, l’appui des partenaires et des Nations Unies au regard du budget actuel de la défense nationale conduirait ainsi à maintenir seulement des unités dans les opérations sur le terrain », a-t-il expliqué.
M. Soumare a promis de relayer ce plaidoyer auprès des partenaires internationaux de manière à les impliquer dans la démarche.
« C’est dans ce contexte qu’une réunion a été projetée entre la partie congolaise et la communauté internationale pour discuter de cette question sur base d’un document à adopter dans les tous prochains jours. Les deux personnalités ont, par ailleurs, eu un échange de vues sur le suivi de la réforme de sécurité dans le volet +défense+ et sur la mise en œuvre d’une force de réaction rapide capable d’assurer la relève après le retrait de la Monusco », a indiqué à la presse une source officielle.

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