Processus électoral : « pas l’affaire du Chef de l’Etat », selon Kyungu. Les stupéfactions de tous les modules sont le lot de qui se donne la peine d’observer le théâtre politique archi-mouvementé de la RDC. Trop de chicaneries, trop de lubies, trop d’énormités, trop d’insanités de la part de l’élite et des doyens de la classe politique qui devraient pourtant être modèles et conditionnés par la prospérité, la concorde, la cohésion nationale, la paix et la sécurité dans les murs congolais. Le processus électoral, non seulement il donne de la berlue aux Congolais indélicats, mais aussi dévoile la minorité politique aux allures sempiternelles des politicards populistes et instrumentalisés.

Quel n’a pas été l’effarement du peuple congolais, le lundi 27 juin courant, lorsqu’il a appris que Gabriel Kyungu a solennellement déclaré : « Nous ne voulons pas voir le Président de la République se mêler des élections ». D’après la radio Okapi qui a livré l’information, Gabriel Kyungu a aussi déclaré : « Il faut savoir que chacun a sa mission dans les structures de notre pays. Les élections c’est la CENI [commission électorale nationale indépendante] et non la présidence de la République. Nous refusons et nous ne voulons pas voir le Président de la République se mêler dans les élections. Il faut que ces élections soient organisées par la CENI sous l’œil vigilant de la communauté internationale ». D’après la source onusienne, l’ex-Président de l’assemblée provinciale du grand Katanga, réagissait à la déclaration du chef de l’Etat à Kalemie, appelant la population congolaise à participer à l’enrôlement des électeurs, prévu par la commission électorale à partir du mois de juillet.
Un problème de tact, d’ignorance ou question de défi
Il se trouve que la Constitution congolaise en vigueur stipule, en son article 69, que « Le Président de la République est le Chef de l’État. Il représente la nation et il est le symbole de l’unité nationale. Il veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des Institutions ainsi que la continuité de l’État. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de la souveraineté nationale et du respect des traités et accords internationaux. ». La Commission électorale nationale indépendante est, selon la même Constitution à son titre V, une institution d’appui à la démocratie. Etant donné l’attribution et la prérogative constitutionnelle du Chef de l’Etat, il doit aussi assurer le fonctionnement régulier de la CENI. C’est autant dire et démontrer que si le Chef de l’Etat parle ou se mêle des élections, c’est de son plein droit et dans ses attributions constitutionnelles. Entre le Chef de l’Etat et Gabriel Kyungu, le délinquant ou le confusionniste trivial est ce dernier car il a renié au premier un droit que la Constitution lui reconnaît. L’aura-t-il fait par manque de tact, par ignorance ou par défi ? C’est plus par défi car il est dans les vulgarités congolaises où l’insolence notoire est la règle du jeu ou le style de vie.
Pourtant, les propos du Chef de l’Etat n’avaient rien d’anticonstitutionnel
On aurait compris l’initiative de Gabriel Kyungu de répondre au Chef de l’Etat si celui-ci aurait prononcé quelque incongruité à Kalemie abordant les questions électorales. Selon le média onusien, Joseph Kabila a dit : « Les vieux, les jeunes, les mamans et papas doivent se préparer pour les opérations d’enrôlement des électeurs au mois de juillet prochain». Comment, dès lors, expliquer toute la flamme dans la réplique du prétendu « Baba » wa Katanga? La seule explication qui tienne la route n’est que celle de bravade ou de provocation scabreuse. Un analyste a estimé que le G7 dont fait partie le baba katangais de même que l’opposition dite radicale faisaient sa fortune politique en incriminant Joseph Kabila de court-circuiter le processus électoral. Maintenant que publiquement il a fait une déclaration le montrant tout à fait en faveur de la tenue très prochaine des élections, Gabriel Kyungu et sa bande se sont mis dans tous leurs états au point que le plus hardi et impulsif d’entre eux a osé opposer cette outrecuidance aux propos du Raïs congolais.
Il n’y a pas non plus d’explication rationnelle à ces autres propos du protagoniste. En effet, selon notre source, l’opposant a affirmé que « Le Rassemblement (nouvelle plateforme créée après le conclave de Genval) constate que cette nouvelle n’est pas un cadeau du Président de la République, mais plutôt un droit. Nous savons qu’il y a une structure qui est en place, c’est la CENI. Nous attendons le calendrier électoral, l’enrôlement ». Il n’y a que la bassesse qui peut expliquer cette extrapolation et exagération dans l’argumentation de l’opposant. Joseph Kabila n’a jamais dit que ses déclarations visaient à démontrer que l’annonce du début de l’opération d’enrôlement des électeurs était son cadeau. Il a annoncé la nouvelle, car il veille à ce que la CENI fonctionne normalement et qu’il est au courant de tout ce qui se passe dans les institutions du pays. Le président de la CENI a déjà lancé la balle dans le camp des politiques qui doivent la lui renvoyer pour que le calendrier soit établi. Il n’ y a que le G7 et toutes les autres plateformes politiques de son espèce qui bloquent la tenue du dialogue où seront abordés essentiellement tous les questionnements électoraux.
Egal à lui-même dans les abjections, Gabriel Kyungu est allé jusqu’à dire, parlant de la fin de l’opération de l’enrôlement, qu’elle peut se terminer en juillet 2017. Balançant ainsi un sarcasme vain sur leur fausse accusation que l’actuel Raïs congolais J Kabila.

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