RDC : vers une possibilité d'un référundum ? Joséph Kabila est sur la trace de son amie du Congo Brazza Dénis Sasungweso dossier à suivre ? Henri Mova Sakani, secrétaire générale du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) a émis la possibilité d'organiser un référundum pour que Joseph Kabila reste au pouvoir.

Trois pistes s’offrent au président Joseph Kabila pour assurer son maintien au pouvoir : le dialogue national qui pourrait débuter mi-novembre, un référendum qui modifierait la Constitution et le glissement du calendrier électoral, déjà en cours. Explications. L'idée de ce référundum a été évoquée à Kinshasa, lors d'une manifestation célébrant, samedi, l'anniversaire du Président Kabila.
Cette décision viendrait défier les opposants du président mais aussi les pays occidentaux qui demandent au chef de l'Etat à ne pas briguer de troisième mandat alors que le second doit prendre fin en décembre 2016.
Durant plusieurs mois des troubles provoqués par un possible report des élections présidentielles - prévues en novembre prochain - ont émaillés la République Démocratique du Congo. Fin 2016, la Constitution congolaise oblige Joseph Kabila à passer la main et à quitter le pouvoir. Le chef de l’Etat ne peut pas effectuer plus de deux mandats consécutifs. Seulement voilà, en Afrique, plusieurs présidents cherchent à briguer un troisième mandat : Sassou Nguesso, Kagame ou Nkurunziza, en défiant ou en modifiant la Constitution. A Kinshasa, l’opposition suspecte Joseph Kabila de vouloir rester dans son fauteuil après 2016, notamment en retardant volontairement le cycle électoral. En pleine crise politique, un dialogue national a été convoqué par Joseph Kabila pour trouver une porte de sortie et un calendrier consensuel. Calendrier qui devait en fait être proposé par la Commission électorale (CENI), seule organisme habilité dans ce domaine. Mais entre-temps, le président et le vice-président de la CENI, tous deux proches de la majorité présidentielle, ont démissionné. De quoi mettre en colère l’opposition, qui accuse ainsi le pouvoir de bloquer le fonctionnement de la Commission afin de faire glisser les élections.
Un dialogue mi-novembre
En attendant, un dialogue national se met péniblement en place. Après plusieurs mois d’atermoiement, la majorité aurait réussi à se mettre d’accord avec le principal parti d’opposition, l’UDPS, pour le faire s’asseoir à la table des discussions. Le dialogue pourrait se tenir à partir du 15 novembre à Kinshasa ou à dans la ville de Muanda avec pour facilitateur international, la Monusco, ou bien Saïd Djinnit, l’envoyé spécial des Nations unies dans les Grands Lacs. Après multiples rebondissements, l’UDPS a donc fini par accepter le dialogue après avoir d’abord nié toute discussion avec le camp Kabila, et retiré ses représentants du pré-dialogue. Ce « rapprochement » vers la majorité présidentielle a été mal perçu au sein même de l’UDPS, connu pour son intransigeance vis à vis de Joseph Kabila.
Partage du pouvoir ?
Que va-t-on discuter dans ce dialogue ? La présidence congolaise parle essentiellement de se mettre d’accord sur les élections, alors que l’UDPS, en plus des élections, compte bien évoquer « l’imperium » de leur leader, Etienne Tshisekedi, qu’il considère comme le vainqueur des élections chaotiques de 2011. Mais si Félix Tshisekedi, chargé des relations extérieures du parti, a bien prévenu qu’il ne participera pas au dialogue pour « partager le pouvoir » et « prendre des postes », c’est bien le risque que dénoncent les autres partis d’opposition comme le MLC ou l’UNC. Certains accusant même Félix Tshisekedi de vouloir négocier un poste de Premier ministre.
Si le dialogue échoue, il y a le référendum
Le dialogue pourrait également être le lieu où le chef de l’Etat cherche à trouver un consensus autour d’une modification de la Constitution. Un changement du texte fondamental qui pourrait lui permettre de briguer un troisième mandat. Selon un observateur de la vie politique congolaise, « Joseph Kabila va essayer de négocier son maintien au pouvoir pendant le dialogue, mais s’il échoue, il brandira la menace d’un référendum déjà prêt dans les cartons ». Deux députés de la majorité ont en effet déposé récemment un projet de loi permettant d’organiser des référendums en RDC « sur tous les sujets ». Mais personne n’est dupe à Kinshasa. Comme au Congo-Brazzaville voisin, un référendum pourrait modifier la Constitution et permettre à Joseph Kabila de se présenter à la prochaine présidentielle. Un scénario cocasse puisque le gouvernement affirme déjà ne pas pouvoir organiser les scrutins prévus dans le calendrier électoral… faute d’argent. Mais dans le nouveau budget voté dernièrement à l’Assemblée, une ligne budgétaire a été ajoutée pour l’organisation d’un possible référendum. « Il y aurait donc de l’argent pour un référendum et pas pour des élections » ironise notre observateur. La fois passé, deux députés de la Majorité Présidentielle ont initié ce week-end, à Kinshasa, une proposition de loi portant organisation du referendum en RDC. Selon ses auteurs, ce texte de loi vise à doter la RDC d’un cadre juridique dans ce domaine. En réaction, les acteurs del’opposition dénonce, une nouvelle manœuvre politique pour permettre au président Kabila de rester, au pouvoir au-delà de 2016.

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