Situation à Buleusa toujours, sous haute tension communautaire, en térritoire de Ritsuru, dans la province du Nord-Kivu, àl' Est dela République Démocratique du Congo.

À Buleusa, la situation humanitaire et, sécuritaire reste très tendue. Cause, plu de 3 000 déplacés hutus ont trouvé refuge dans une position de l’armée congolaise suite à l’incendie d’un de leurs sites par des membres de la communauté Kobo qui les accusent d’être complices des rebelles hutus rwandais des FDLR.
Les Casques bleus sud-africains sont tendus, encore en train d’installer leur camp provisoire à l’entrée de la localité. Ils disent avoir été attaqués la semaine dernière par des miliciens alors qu’ils transportaient de la nourriture destinée aux déplacés. De son côté, la communauté Kobo accuse la Monusco d’avoir tiré sur des civils qui manifestaient.
Pour la troisième fois depuis 15 jours, les Casques bleus et les affaires civiles de la Monusco ont distribué des rations alimentaires aux déplacés qui étaient à nouveau à court de vivres. L’image est pour le moins insolite : un camion militaire onusien, des Casques bleus sud-africains qui déchargent des rations alimentaires et un agent des affaires civiles de la Monusco qui s’occupe de compter les cartons. « Ce sont des haricots verts et des sardines, du riz et de la farine de maïs », explique à RFI l’un d’entre eux.
Les déplacés qui n’ont pas mangé depuis 48 heures se pressent autour des cartons : « On ne mange pas, il n’y a rien dans nos champs. Pour nous, vivre ici c’est grave, car il manque la sécurité. » Six personnes sont mortes, depuis six jours, sur environ cinq mille retournés et déplacés de Buleusa, en groupement d’Ikobo (Nord-Kivu).
D’après le responsable de ce site de déplacés, parmi ces personnes décédées, il y a un enfant de onze ans qui souffrait de malnutrition et deux autres du paludisme dont un vieillard de 75 ans.
Il a indiqué qu’au moins 140 déplacés, blessés lors des tensions ethniques, ne bénéficient pas encore de soins médicaux. Le responsable du site des déplacés de Buleusa en appelle à l’implication des autorités provinciales et nationales.
En plus de maladies et blessures, a-t-il révélé, ces déplacés, regroupés autour du campement des FARDC, vivent dans des conditions hygiéniques déplorables.
«Ces milliers de personnes dorment à la belle Etoile. Elles sont confrontées à toutes les intempéries, leurs abris ayant été incendiés lundi dernier par les autochtones. Ils ne disposent ni d’eau potable, ni de latrines ; et font face à un manque criant de nourriture. Car depuis la dernière distribution mercredi dernier, de l’aide alimentaire, ils n’ont plus rien reçu», a souligné le président de ces déplacés.
Pour sa part, le vice-gouverneur du Nord-Kivu, Feller Lutahichirwa a assuré que le gouvernement provincial travaille actuellement avec les humanitaires pour trouver une solution en faveur de ces déplacés.
Il a toutefois précisé qu’un site d’identification de tous les retournés et déplacés sera construit dans les tous prochains jours. Le vice-gouverneur du Nord-Kivu, Feller Lutaichirwa exhorte les Bakumbule et Banyabwisha, deux communautés en conflit de la localité de Buleusa, en groupement Ikobo, de vivre en paix.
Il a lancé cet appel, vendredi 1er avril, en tête d’une délégation mixte gouvernement provincial du Nord-Kivu et Monusco en visite dans cette contrée du Nord-Kivu en proie aux conflits inter-ethniques.
«Nous nous rendons compte des problèmes qui persistent, des suspicions communautaires. Parmi les problèmes identifiés, il y a la globalisation parce que lorsqu’un membre de telle communauté pose un problème, ceci est attribué à toute la communauté. Au niveau du gouvernement provincial, on va envisager les mécanismes de renforcement de cohabitation et de la stabilisation», a indiqué Feller Lutaichirwa.
Le vice-gouverneur du Nord-Kivu a annoncé la descente, dans les jours à venir, d’un auditeur supérieur pour procéder à l’investigation des faits afin de poursuivre les auteurs de crimes commis dans la localité de Buleusa.
«Nous allons nous appuyer sur l’opportunité que nous offre nos partenaires onusiens et les autres organisations. Et, Buleusa va être un point de stabilisation qui va impacter sur tous les autres villages du groupement Ikobo» a-t-il assuré.
Pour les représentants de la communauté Bakumbule, le retour sans identification des déplacés Banyabwisha en provenance de Miriki, en territoire de Lubero, après les massacres de leurs frères et l’incendie de leurs maisons par les FDLR, en janvier dernier, pose problème.
Les membres de la communauté Bakumbule soupçonnent également certains de ces déplacés Banyabwishad’être de connivence avec les rebelles FDLR. De leur côté, les membres de la communauté incriminée disent être originaires du territoire de Walikale. Ils ajoutent qu’ils doivent vivre à Buleusa et ne doivent pas être discriminés, ni considérés comme des marionnettes des FDLR.
En vue de soutenir le processus de réconciliation entre ces deux communautés et favoriser la paix, le représentant spécial-adjoint du Secrétaire général de l’Onu en RDC, Mamadou Diallo a promis pour très bientôt une assistance humanitaire.

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