Une traversée de l'Atlantique éprouvante à bord de Solar Impulse. VIDÉO- Bertrand Piccard a posé l'avion solaire à Séville, ce jeudi 23 juin, un peu moins de trois jours après avoir quitté New York. Une première! En moins de trois jours, exactement en 71 heures et 8 minutes, Bertrand Piccard, l'un des deux pilotes de Solar Impulse 2, a traversé l'Atlantique avec un avion électrique, alimenté uniquement par les rayons du soleil et «sans une goutte de carburant». Il a posé Solar Impulse 2 à Séville, à 7h40, ce jeudi matin, après avoir décollé de l'aéroport JFK lundi. C'est mieux que ce qui était prévu. Au moment du décollage, le temps de vol avait été estimé entre 90 et 110 heures. Mais poussé par les vents, l'appareil peut dépasser les 100 km/h, par rapport au sol, et faire des pointes à 140 km/h.

Bertrand Piccard, psychiatre et aventurier suisse, issu d'une famille d'inventeurs et d'explorateurs, n'a pas pu reproduire le même trajet entrepris par Charles Lindbergh pour la première traversée de l'Atlantique il y a quatre-vingt-neuf ans, qui aurait pu le conduire au Bourget après avoir décollé de New York. Pour cause de météo capricieuse au-dessus de la France, l'équipe de Solar Impulse 2 a dû renoncer à l'aéroport parisien et à la ville de repli dans l'Hexagone, Toulouse. Dès la fin de la semaine dernière, le centre de contrôle de Solar Impulse à Monaco, avec le soutien d'ingénieurs et des météorologues, avait pris l'option de la capitale de l'Andalousie. «Vous m'avez fait passer par le trou d'une aiguille entre les nuages», a remercié Bertrand Piccard, en s'adressant à ses collègues qui l'ont aidé dans sa navigation.
La traversée de l'Atlantique n'a pas été de tout repos. Au-dessus de l'Archipel des Açores, un peu plus de 40 heures après son décollage, le pilote a dû rester aux commandes pour traverser les turbulences, «les plus fortes que j'ai rencontrées», explique Bertrand Piccard. Et à 8.000 mètres d'altitude, «il y a eu une panne du GPS», faisant croire que l'avion était posé au sol. De ce fait, le pilote a manqué plusieurs de ses siestes réparatrices de 20 minutes chaque heure de vol de nuit. Arrivé à Séville, Bertrand Piccard a blagué de sa fatigue, expliquant que les sept avions de voltige de la patrouille d'Espagne, qui l'ont accompagné lors son atterrissage, «l'ont gardé éveillé».
Il a été accueilli par André Borschberg, l'autre copilote, avec lequel il alterne les trajets aux commandes de l'appareil. Le cockpit étroit de Solar Impulse ne peut emporter qu'une seule personne. L'ensemble des équipements et des éléments de l'appareil ont été conçus pour être les plus légers et les plus résistants possible, pour limiter le poids des batteries embarquées. «Chaque vol est un succès immense», souligne André Borschberg, qui reprendra le manche à balai pour la traversée de la mer Méditerranée, qu'il veut traverser dans un couloir dans un vol qui devrait durer 2 jours et le conduire à survoler huit pays. Compte tenu des zones de conflits, André Borschberg pourrait poser l'appareil au Caire, en Égypte.
Il ne reste que deux étapes dans ce tour du monde, entamé le 9 mars 2015, à Abou Dhabi (Émirats Arabes Unis), mais interrompu à Hawaï pendant plus de neuf mois, à cause d'un problème sur les batteries.
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