Après un interview del' ex gouverneur du Katanga, sur Rfi, en République Démocratique du Congo, le gouvernement sort du silence et renvoie l'opposant Moïse Katumbi "à ses études"

Parlant de son retour au pays sur Rfi : Moïse Katumbi joue avec le feu. Selon une source du gouvernement centrale du Congo Kinshasa, publié jeudi 07 juillet 2016, lors de point de presse dela hébdo. Le gouvernement de Kinshasa a renvoyé jeudi "à ses études" l'opposant Moïse Katumbi, reprochant son "ignorance" à ce candidat à la présidentielle censée avoir lieu cette année en République démocratique du Congo.
M. Katumbi "devrait retourner à ses études", a déclaré le porte-parole du gouvernement Lambert Mende lors d'une conférence de presse à Kinshasa, "devant l'ignorance, on doit éprouver une certaine gêne, sinon de la pitié".
Sous la menace d'un procès pour atteinte à la sûreté de l’État, M. Katumbi a argué être malade pour quitter la RDC en mai, avec l'accord des autorités judiciaires. En juin, il a été condamné par un tribunal à trois ans de prison ferme dans une affaire de fraude immobilière. Ses avocats ont interjeté appel.
"Le même parquet qui m'avait autorisé à sortir du pays m'a condamné injustement", a déclaré mardi à la chaîne française TV5, M. Katumbi, richissime homme d'affaires et ex-allié politique du président congolais Joseph Kabila.
M. Mende s'est gaussé de cette déclaration, affirmant que même de petites gens savent que "si le parquet instruit et poursuit, seul un tribunal condamne".
Le Congo est sorti de deux guerres l'ayant dévasté entre 1997 et 2003 par une transition politique ayant consacré en 2006 le pouvoir de M. Kabila lors des premières élections libres organisées dans le pays depuis son indépendance en 1960.
La RDC est retombée dans la crise politique avec la réélection contestée de M. Kabila en novembre 2011, et sa partie orientale reste déchirée par la violence de conflits armés qu'elle subit depuis plus de vingt ans.
Alors que la majorité annonce clairement qu'il n'y aura pas de présidentielle cette année, faute de moyens, M. Kabila a appelé toutes les composantes politiques et sociales congolaises à un dialogue en vue d'"élections apaisées" mais retardées.
La majeure partie de l'opposition - dont M. Katumbi - accuse M. Kabila de chercher à violer l'interdiction constitutionnelle qui lui est faite de se représenter, et refuse de participer à ce dialogue.
Devant l'impasse qui semble se profiler, les bailleurs de fonds et les chancelleries qui soutiennent à bout de bras les efforts de redressement du pays s'inquiètent d'un retour au chaos.
Reprochant aux grands dirigeants de l'opposition de rejeter "toute recherche d'un compromis par le dialogue", M. Mende les a invités à "revenir à la raison avant qu'il ne soit trop tard pour (le) peuple" congolais. Selon notre source, Moïse Katumbi semble perdre de vue qu’il avait reçu l’autorisation du Procureur général de la République de se faire soigner à l’étranger et que la découverte d’armes, le dossier de stellionat et autre accusation sont toujours d’actualité.
Dans un langage à la limite puéril reposant sur des arguments mal agencés pour un soi-disant futur président de la République démocratique du Congo, le condamné Moïse Katumbi affirme retourner dans les tout prochains jours à Kinshasa. Qui défie qui ?
Reconnaissant avoir quitté le pays sur décision de justice pour des soins appropriés à l’étranger, l’ancien gouverneur du Katanga crache pince sans rire sur cette même justice, s’exposant à des conséquences les plus fâcheuses au moment où l’épée de Damoclès reste au-dessus de sa tête.
Et lorsque les tireurs de ficelles accordent une forte audience à des déclarations tapageuses de ceux qui veulent coûte que coûte mettre du feu au Congo avec le recrutement de mercenaires, les spécialistes en rapports d’amenuisement d’espace politique et de libertés fondamentales devraient déjà tailler leurs plumes.
La Rdc est un pays de droit. Et ce n’est pas en se cachant derrière un statut d’opposant que l’on se tape l’exonération de toute poursuite judiciaire, même pour des infractions de droit commun comme c’est le cas de spoliation d’un immeuble.
Moïse Katumbi qu’attend la justice congolaise de pied ferme pour plus d’un dossier, vient d’annoncer qu’il va rentrer au pays car sa conscience est tranquille. Coup de chapeau à celui que d’aucuns n’accordaient plus la moindre chance, le croyant parti pour de bon afin de sauver sa peau de futur président de la Rd Congo, et échapper de belle manière aux poursuites judiciaires. Par une citation directe, M. Emmanouil Alexandros Stoupis avait assigné M. Katumbi devant le tribunal de Paix de Kamalondo où il est condamné à 36 mois de prison, arrestation immédiate et 1 million de dollars US de dommage-intérêts. Cela, pour faux et usage de faux dans une affaire d’un immeuble querellé. Et la partie Stoupis en voudraient 5 millions.
En outre, ce verdict est tombé un mois seulement après que le candidat déclaré prématurément à la prochaine présidentielle, ait été inculpé pour atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat, et placé sous mandat d’arrêt provisoire par le Parquet général de la République.

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