En République Démocratique du Congo : le lancement des travaux préparatoires au "dialogue national" est fixé au 30 juillet 2016 d'après une source d' EDEN KODJO le (facilitateur) !

Le facilitateur de l'Union africaine (UA) pour le "dialogue national" en République démocratique du Congo a annoncé samedi que les travaux préparatoires seraient lancés le 30 juillet.
"Le 30 juillet, nous lancerons les travaux du comité préparatoire" au dialogue nationale en RDC, a déclaré l'ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo à la presse à Kinshasa.
Le comité a pour mission de "préparer l'ordre du jour du dialogue", élaborer "un règlement intérieur du dialogue qui va suivre [et] résoudre toutes les questions logistiques et matérielles" liées à son organisation, a-t-il indiqué, sans préciser le lieu où se tiendront ces travaux prévus pour une semaine au maximum.
Le "dialogue national" mettra autour d'une même table les délégués de la majorité au pouvoir, ceux de l'opposition et de la société civile.
Fin novembre, le président congolais Joseph Kabila avait annoncé son intention de convoquer un "dialogue national inclusif" en vue d'"élections apaisées" en RDC.
La majeure partie de l'opposition avait d'abord boudé ces pourparlers, y voyant un "piège" tendu par M. Kabila pour tenter de prolonger son mandat au delà de son terme légal.
"Tout le monde est maintenant dans les bonnes dispositions pour aller au dialogue proprement dit" qui durera entre deux et trois semaines, a estimé M. Kodjo.
Pour le facilitateur, ces assises vont permettre "l'organisation dans le cadre de la Constitution congolaise d'élections libres, régulières, transparentes et crédibles".
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001, son mandat prend fin le 20 décembre et la Constitution lui interdit de se représenter.
Mais le climat politique est très tendu, l'opposition suspectant M. Kabila de vouloir se maintenir au pouvoir. Un arrêt récent de la Cour constitutionnelle a autorisé le chef de l’État à rester en fonction si l'élection présidentielle censée avoir lieu cette année n'était pas organisée. Or il sera très difficile d'organiser ce scrutin dans les temps. Zeid Ra’ad Zeid Al-Hussein, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme
Notre Invité Afrique de ce vendredi 22 juillet est le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme. Zeid Ra’ad Zeid Al-Hussein a terminé jeudi, une visite de quatre jours en République démocratique du Congo, la première depuis le début de son mandat. Le haut-commissaire s’est rendu dans les Kivus, à Goma, Bukavu, pour terminer par Kinshasa la capitale. Il répond aux questions de Sonia Rolley.
RFI : Au vu de la restriction de l’espace politique que vous dénoncez, la multiplication des violations des droits de l’homme à caractère politique, pensez-vous qu’il peut y avoir un dialogue ou même des élections crédibles dans le pays ?
Zeid Ra'ad Zeid Al-Hussein : Je pense qu’il sera extrêmement difficile d’avoir un dialogue qui ait du sens. Un dialogue crédible ne peut se dérouler que quand toutes les parties pourront exprimer leur sentiment, sans risque de représailles ou d’être emprisonnées. Donc, même si je soutiens l’appel du président à un dialogue inclusif, il est inconcevable qu’il puisse se tenir sans que les conditions ne changent. J’ai reçu l’assurance de la part des chefs des différents services de sécurité qu’ils respectent les droits de l’homme. Et ma réponse a été que, quand je verrai dans les marchés, les rues, les différentes villes du pays, une ouverture de l’espace politique, je serai le premier à me féliciter de ces déclarations. Mais pour le moment, non, je ne pense pas que la restriction de l’espace politique actuelle permette un dialogue viable tel que requis.
Quelles sont les mesures que vous avez recommandées aux autorités pour permettre l’ouverture d’un dialogue crédible ? Vous avez notamment évoqué la libération de prisonniers.
Effectivement et les autorités avec lesquelles j’ai parlé ont dit qu’elles accueilleraient favorablement une liste de noms que nous allons leur soumettre. Nous nous sommes également concentrés sur un certain nombre de problèmes comme le besoin de ne pas faire un usage excessif de la force dans le contrôle de la foule et notamment l’utilisation d’armes létales. Et ils nous ont parlé d’une nouvelle réglementation sur le contrôle des masses. Comme je le dis, nous avons bien accueilli les déclarations qui nous ont été faites, mais on ne pourra réellement s’en féliciter que quand il y aura un réel changement.
S’il n’y a pas ce changement que vous souhaitez, est-ce que vous seriez favorable à des sanctions ciblées contre des responsables des services de sécurité ?
Je suis bien placé pour en parler puisque j’étais à la tête du comité de sanctions pour la RDC, tous les moyens, dans le respect de la loi, qui peuvent permettre de changer les comportements, doivent être envisagés. Nous aimerions plutôt avoir un dialogue positif, persuader, mais si les droits de l’homme sont violés et qu’on pense que des pressions sous forme de sanctions ciblées sont nécessaires, je n’ai aucune objection, et parfois je pense même que c’est nécessaire.

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