En République Démocratique du Congo, l'actuel facilitateur du "dialogue" nationale EDEN KODJO rejette en bloc les accusations de l'opposition politique en le qualifiant, intoxications mensongère !

Edem Kodjo, facilitateur de l'Union africaine (UA) pour le "dialogue national" en République démocratique du Congo
L'ex-premier ministre togolais Edem Kodjo a estimé mardi "injuste" sa récusation comme facilitateur de l'Union africaine (UA) pour le "dialogue national" en République démocratique du Congo par une coalition d'opposition congolaise.
Dimanche, le "Rassemblement", une coalition d'opposition congolaise présidée par l'opposant historique Étienne Tshisekedi, a récusé le facilitateur, en déplorant "la précipitation avec laquelle M. Kodjo a lancé, unilatéralement, l'invitation pour les travaux préparatoires du dialogue, au lendemain de la publication des ordonnances (signées par le président Joseph Kabila et accordant des grâces à certains détenus, ndlr) qui ne satisfont pas aux exigences de libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques et d'opinion".
"C'est injuste de jeter l'opprobre sur le facilitateur, ce sont des élucubrations qui n'ont pas de fondement", a réagi M. Kodjo à l'issue d'une rencontre à Kinshasa avec les délégués de la majorité, d'une frange de l'opposition et de la société civile.
"Je met au défis quiconque de signaler un seul acte du facilitateur qui pourrait être interprété comme destiné à soutenir le président Joseph Kabila", a-t-il ajouté, saluant le soutien de l'UA et d'autres institutions congolaises à son égard.
"Nous allons poursuivre les démarches pour obtenir l'adhésion d'un maximum des participants" à ce dialogue, a dit M. Kodjo.
Lundi, l’Église catholique de la RDC a appelé la majorité et l'opposition à cesser de faire "monter les enchères", au risque de retarder la convocation des assises, convoquées fin novembre par M. Kabila et censées conduire à des "élections apaisées" dans un pays au climat politique tendu.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001, son mandat s'achève le 20 décembre, mais la Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat. L'opposition soupçonne le chef de l’État de chercher à tout faire pour s'accrocher au pouvoir en retardant la tenue de la présidentielle censée se tenir cette année mais devenue improbable. L’information fait l’objet de larges commentaires dans les chancelleries diplomatiques à Kinshasa, dans les milieux socio politiques de l’ensemble du pays et dans tous les pays qui suivent de plus près la situation de crise dans laquelle se morfond désespérément le peuple congolais : l’opposition agissante en RD Congo refuse la facilitation du dialogue politique inclusif confiée au Togolais Edem Kodjo par l’Union Africaine (UA).
D’après des sources dignes de foi proches du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement restés fidèles aux résolutions du conclave de Genval en Belgique présidés par Etienne Tshisekedi , la décision prise après mûres réflexions de récuser Kodjo est irrévocable.
Et pour cause ? Ce dernier a cessé d’inspirer confiance à cette partie au dialogue politique inclusif prôné par l’organisation des Nations Unies, conformément à la résolution 2277 du conseil de sécurité.
Comme le laisse voir l’agitation suscitée par la décision des forces politiques et sociales acquises au changement au sein de l’énorme machine du pouvoir, Edem Kodjo apparait comme un pion majeur de l’échiquier que celui-ci entendait mettre en action le moment venu pour faire pencher la balance du dialogue politique inclusif en préparation du coté de la majorité présidentielle.
En effet, dans le camp du rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, on a bon sujet de se demander pour quelles raisons Kodjo a précipité le lancement des travaux de la commission préparatoire du dialogue, alors que cette besogne concerne les deux parties à ce forum.
Une suspicion légitime
Dans le camp du rassemblement de l’opposition, on a de bonnes raisons de chercher à comprendre pourquoi Edem Kodjo a pris l’ initiative de cette dangereuse fuite en avant juste au lendemain des ordonnances présidentielles qui ne satisfont pas aux exigences de libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques et d’opinion , alors que cette condition avait fait l’objet d’un consensus entre les parties en présence.
Il y a lieu de noter que la décision du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement relève d’une suspicion légitime pleinement justifiée, dont la communauté internationale doit tenir compte dans les analyses de la situation, mais aussi et surtout dans ses prises de positions face à cette même situation.
Mais pour la majorité présidentielle, le fait pour le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement de récuser le facilitateur Edem Kodjo relève de sa volonté de freiner l’élan du pays vers la résolution la crise actuelle à travers la tenue du dialogue politique inclusif.
Le rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement réplique à ces insinuations de la majorité au pouvoir en rappelant que l’opposition est prête à aller au Dialogue.

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