L'Europe soupçonne Google d'abus de position dominante dans la publicité en ligne.

Il s'agit de la troisième enquête de la commission européenne sur les pratiques supposées anticoncurrentielles du géant américain.
Jamais deux sans trois? La Commission européenne a officialisé, jeudi 14 juillet, le lancement d'une nouvelle enquête sur les pratiques supposées anticoncurrentielles de Google. Elle porte sur le secteur de la publicité en ligne, une activité cruciale pour le géant du Web. La Commission «a informé Google, dans une communication des griefs, de son avis préliminaire selon lequel l'entreprise a abusé de sa position dominante en limitant artificiellement la possibilité, pour les sites web tiers, d'afficher les publicités contextuelles émanant de concurrents de Google», peut-on lire dans un communiqué. Cela signifie que l'Europe s'en prend plus particulièrement aux espaces publicitaires sur des sites tiers gérés par Google en tant qu'intermédiaire, au travers de la plateforme «AdSense for Search», et non pas les publicités ciblées qu'il affiche sur son moteur de recherche. Google a annoncé qu'il allait examiner la communication des griefs et qu'il y répondrait «dans les prochaines semaines». La Commission européenne lui accorde deux mois et demi au maximum pou réagir.
Trois enquêtes parallèles
L'Europe s'en prend à un domaine crucial pour Google. La publicité est au cœur du modèle économique de l'entreprise américaine: elle a représenté plus de 90% de son chiffre d'affaires en 2015. En France, Google fait déjà l'objet d'une enquête de l'Autorité de la concurrence, sur le ciblage des internautes dans le cadre de la publicité en ligne.
Il s'agit de la troisième initiative européenne du genre visant le géant américain. Google fait déjà l'objet de deux enquêtes de la Commission européenne. La plus récente porte sur des soupçons d'abus de position dominante avec Android, son système d'exploitation mobile. L'autre, lancée en 2010, porte plus particulièrement sur les pratiques de Google concernant son comparateur de prix Google Shopping. Cette dernière enquête a été close l'année dernière, Bruxelle accusant officiellement le géant américain d'abus de position dominante. La Commission européenne a réitéré cet avis jeudi, en publiant une nouvelle communication des griefs à ce sujet. Elle «a renforcé (...) sa conclusion préliminaire selon laquelle Google a abusé de sa position dominante en favorisant systématiquement son service de comparaison de prix dans ses pages de résultats», d'après son communiqué. La Commission européenne peut en théorie imposer à Google une amende équivalente à 10% de ses revenus actuels, soit environ 6 milliards d'euros.
Avec cette nouvelle enquête, la Commission européenne se montre plus agressive contre Google. Cette nouvelle stratégie est le fait de Margrethe Vestager, commissaire européenne à la Concurrence depuis fin 2014. «Si nos enquêtes concluent à la violation, par Google, des règles de l'UE en matière de pratiques anticoncurrentielles, la Commission a le devoir d'agir pour protéger les consommateurs européens et l'exercice d'une concurrence équitable sur les marchés européens», a-t-elle commenté lors d'une conférence de presse.
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