L'opposant homme d'affaire politique en République Démocratique du Congo, Moïse Katumbi sera emprisonné s'il rentre au pays selon (ministre) national dela justice !

La semaine dernière, le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, en visite en République démocratique du Congo, s'était inquiété de la restriction de l'espace politique, allant même jusqu'à estimer qu'un dialogue politique dans ses conditions ne pourrait pas être crédible. Ils avaient notamment demandé la libération de prisonniers et finalement seuls 6 militants du mouvement citoyen la Lucha, qui devaient sortir de prison mi-août, ont bénéficié d'une grâce présidentielle. Que répond le gouvernement congolais à ces critiques ? L'opposant congolais Moïse Katumbi, candidat déclaré à l'élection présidentielle, sera emprisonné s'il revient en République démocratique du Congo, a déclaré lundi le ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba.
M. Katumbi, ancien allié devenu opposant du président Joseph Kabila et candidat à la présidentielle censée se tenir cette l'année, a été condamné le 22 juin à trois ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière, un mois après son départ à l'étranger, officiellement pour se faire soigner.
"Si M. Katumbi rentre en RDC, il sera acheminé en prison, telle est la loi", a déclaré le ministre à l'AFP, réfutant une condamnation politique.
"Il ne s'agit pas spécialement d'une disposition inventée contre lui", a insisté M. Thambwe.
Richissime et populaire homme d'affaires, M. Katumbi est passé dans l'opposition en septembre 2015 en même temps qu'il démissionnait de ses fonctions de gouverneur du Katanga (province du sud-est de la RDC démantelée depuis lors), tout en accusant M. Kabila de chercher à violer la Constitution pour se maintenir au pouvoir.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001. Son mandat arrive à son terme le 20 décembre et la Constitution lui interdit de se représenter, mais l'opposition le soupçonne de manoeuvrer pour rester quand même à son poste.
Le 5 juillet, Moïse Katumbi avait annoncé son intention de rentrer "le plus vite possible" en RDC pour "poursuivre la lutte pacifique" pour le respect de la Constitution.
A la cour d'appel de Lubumbashi (capitale du Katanga), l'opposant est sous la menace d'un autre procès pour atteinte à la sûreté de l’État, la justice l'accusant d'être lié à un réseau de "recrutement de mercenaires" américains pour déstabiliser le pays.
M. Katumbi est considéré comme l'un des principaux artisans du "Rassemblement", un regroupement d'opposition créé en Belgique en juin, opposé à toute prolongation du mandat du président Kabila. Le parti de l'opposant historique en République démocratique du Congo, Étienne Tshisekedi, a annoncé lundi à Kinshasa le retour au pays de son chef le 27 juillet, après près de deux ans de convalescence à l'étranger.
L'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) "vient de confirmer le retour au pays d'Étienne Tshisekedi wa Mulumba", a déclaré Bruno Mavungu, secrétaire général de ce parti lors d'une conférence de presse.
M. Tshisekedi "arrive à Kinshasa le mercredi 27 juillet 2016 à 11 heures. Toutes les dispositions ont été prises en concertation avec le gouverneur de la ville de Kinshasa" pour le retour du vieil opposant, a-t-il ajouté sous les applaudissements des centaines de militants.
M. Mavungu a invité la population de Kinshasa à "se mobiliser massivement" pour réserver au président de l'UDPS "un accueil délirant, [mais] dans le calme et la discipline".
M. Tshisekedi, octogénaire et en convalescence à Bruxelles, avait quitté la RDC le 16 août 2014 à bord d'un avion médicalisé.
Maintes fois annoncé, le retour de M. Tshisekedi a toujours été reporté. Cette fois-ci, l'état d'avancement des préparatifs présage d'un retour certain du vieil opposant.
Ce retour interviendra à quelques jours du lancement des travaux préparatoires au "dialogue national" en RDC, selon le calendrier publié par le facilitateur de l'Union africaine, l'ex-Premier ministre togolais, Edem Kodjo.
Dans un communiqué publié dimanche à Bruxelles et signé par M. Tshisekedi, le "Rassemblement" d'opposition congolaise présidée par l'opposant avait récusé M. Kodjo, estimant trop rapide le début des travaux.
Fin novembre, le président congolais Joseph Kabila avait annoncé son intention de convoquer un "dialogue national inclusif" en vue d'"élections apaisées" en RDC, où le climat politique est tendu.
Samedi, M. Kodjo avait estimé que "tout le monde est maintenant dans les bonnes dispositions pour aller au dialogue proprement dit".
M. Mavungu a indiqué que l'UDPS participerait à ce dialogue national tout en demandant que "les choses soient bien faites", une allusion entre autres à la libération de plus de prisonniers politiques.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001, son mandat prend fin le 20 décembre et la Constitution lui interdit de se représenter.
L'opposition soupçonne le chef de l’État de vouloir se maintenir au pouvoir au-delà de son mandat. Un arrêt récent de la Cour constitutionnelle a autorisé M. Kabila à rester en fonction si l'élection présidentielle censée avoir lieu cette année n'était pas organisée.

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