RDC: 56 ans d’indépendance pour quel changement? Réflexion d' ONG GADHOP dela province du Nord-Kivu, sur un bilan discutable après indépendance.

56 ans d’indépendance en RDC, c’est assez pour que les mentalités puissent changer dans le sens du renforcement de patriotisme pour le pays. Ce devrait pourtant être une période de rejet catégorique des antivaleurs par le refus de l’exploitation du congolais par son semblable, sous une sorte de néo colonialisme.
56 ans après, derrière les tristes mémoires du scandale du caoutchouc rouge, des dures labeurs et des inoubliés fouets flamands ou wallons, les congolais continuent pourtant de compter les morts, surtout dans la partie orientale. Dans plusieurs contrées, les violations des droits humains sont en voie d’être considérées comme faisant partie du « normal » par le fait de l’impunité notoire contre les auteurs de ces violations. On impose aux victimes de cet arbitraire de tolérer et d’accepter cet état de chose. Les défenseurs des droits humains, sont victimes des menaces à cause de leur activisme. Le clientélisme bat recors dans la « république » et les détournements des deniers publics profitent de cette impunité qui règne en absolu. Pendant ce temps, l’injustice se porte bien en ce jour dans nombreux endroits de la République où, des administratifs, sous couverts de l’insouciance de leur hiérarchie, se nourrissent de l’ignorance des innocents citoyens du Congo profond.
La démocratie de nom, n’a pas reflété un mode de gestion caractérisée par les valeurs morales et sociales susceptibles de transformer la société congolaise en un poumon économique de l’Afrique centrale. Les espoirs fondés sur les institutions légalement établies par les élections pendant 10 ans, ont été vains car le commun de mortel en RDC observe avec amertume que la RDC recule vers les pratiques de la deuxième république imposant les cultes de danses et de distraction aux partisans de la majorité au pouvoir.
Une tendance au culte de la personnalité, 56 ans après l’indépendance
En cette période de la célébration des festivités du 56èmeanniversaire de l’indépendance du Congo, on peut regarder sur la chaîne nationale la chorale du roi en train d’exhiber les danses pour louer son seigneur. Pendant que le nombre des morts continue à augmenter à Beni, Lubero, Rutshuru, Masisi, Ituri etc, et dans certains quartier de Kinshasa même, la Capitale, une classe chante et danse au rythme du roi vainqueur et éternel au slogan « WUMELA= REIGNE A JAMAIS » . Si les compatriotes morts en 1959 et 1961 ont été considérés comme martyres de l’indépendance, ceux de l’Est de la RDC, en Territoire de Beni auront-ils le même statut ou sont des simples victimes ?
En effet, depuis octobre 2014, des innocents sont égorgés, machetés, fusillés, enlevés et ou violés par des « ADF », dans une zone comprise entre un groupement : BAMBUBA KISIKI que l’armée peut encercler pour rassurer sa population. Depuis plusieurs mois, des voix s’élèvent pour dénoncer une complicité des pays voisins et des fils du pays. Alors, les victimes attendent et veulent voir qu’un gouvernement agira pour rétablir la paix.
Dans un pays qui se veut démocratique, les attentes sont encore plus fortes : que les dirigeants respectent les textes qu’eux-mêmes ont aidé à être mis en place. La nation a besoin des personnes qui réfléchissent à temps plein sur les questions essentielles du développement, du rétablissement de la paix durable et de personnes prêtes à accepter l’alternance au pouvoir sportivement malgré le miel et le lait qui s’y trouvent.
En ce 56èmeanniversaire de l’indépendance, la classe au pouvoir a intérêt à montrer à la population que la volonté est là, celle de garantir la démocratie et l’ouverture à chacun, d’accéder par des voies légales à la jouissance de la RES PUBLICA en qualité de fils et filles de ce géant de l’Afrique Centrale.
Commémorons l’indépendance en réfléchissant sur ces paroles : « Ne Jamais trahir le Congo » et du serment prêté « Respecter strictement la Constitution » et pas quelques dispositions seulement.

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