En République Démocratique du Congo, dispersion à coups de gaz lacrymogènes d'un meeting d'opposants Gabriel Kyungu Wa Kumwanza a été signalé dans l'après midi du lundi 29 août 2016, à Lubumbashi, dans la partie Sud-Est du pay. La police a dispersé lundi à coups de gaz lacrymogènes des participants à une réunion publique organisée à Lubumbashi par l'opposition contre la convocation à partir du 1er septembre du dialogue national destiné à préparer des élections en République démocratique du Congo, a constaté un journaliste de l'AFP. !

Le maire de Lubumbashi avait d'abord autorisé la manifestation sous condition qu'elle se tienne loin du centre des affaires, mais "ce matin, il nous a imposé de tenir le meeting dans un endroit clôturé", a déclaré à l'AFP le député Christian Mwando porte-parole du Rassemblement dans l'ex Katanga.
"Avec plus de mille personnes, la parcelle ne pouvait contenir tout le monde" et "la police a chargé", s'est-il plaint.
Auparavant, des véhicules de police avaient sillonné les rues de l'arrondissement invitant la population "à ne pas se rendre à une manifestation interdite par les autorités".
Convoqué fin novembre 2015 par le président Joseph Kabila, le dialogue est censé conduire à la tenue d'"élections apaisées".
Le Rassemblement a réitéré "son refus" de participer aux travaux, "faute d'éléments nouveaux", selon le député Christophe Lutundula, l'un des responsables de cette coalition à l'issue d'une audience lundi auprès des évêques catholiques de la RDC. Mardi dernier, une partie de l'opposition avait pris part au lancement des travaux préparatoires du dialogue.
Le climat politique est tendu en RDC à mesure qu'approche la fin du mandat du président Kabila, le 20 décembre.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter. Mais l'opposition soupçonne le chef de l’État de manœuvrer pour s'accrocher à son poste, quitte à reporter la présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l'année. La tenue du scrutin dans les temps est aujourd'hui hautement improbable. Le climat se tend. On assiste à une recomposition de l’échiquier politique entre les tenants d’une ligne ferme sur le respect de la Constitution et ceux qui sont prêts à transiger en participant au Dialogue. Dans cette dramaturgie, le régime du Président Kabila a fait de Moïse Katumbi son ennemi public numéro 1.
Kinshasa ne ménage pas ses efforts pour tenter d’entraver le retour au pays du très populaire dernier Gouverneur de l’ex-Katanga. Celui-ci pourrait ainsi faire face à un énième procès, cette fois-ci pour de prétendus impayés de droits de douane sur les matériaux ayant servi à la construction du Stade Mazembe à Lubumbashi.
« L’opposant numéro 1, c’est lui ». Plus de doute en effet. Le régime du Président Kabila a désigné Moïse Katumbi comme son opposant le plus dangereux. Il est « l’homme à abattre », confirme un analyste politique kinois. Au sens figuré comme au sens… propre ? En tout cas, pour les autorités de Kinshasa, l’objectif est clair : il faut à tout prix empêcher Katumbi de revenir au pays, après que celui-ci a été contraint à un exil forcé. Et pour ce faire, tous les coups sont permis. Après avoir été, en l’espace de deux mois, victime d’une agression à la seringue infectée, mis en cause dans une obscure affaire de recrutement supposé de mercenaires étrangers (à laquelle il n’a pas été donné suite) et condamné dans le cadre d’un dossier rocambolesque d’expropriation immobilière – qui a permis à la Justice de prononcer son inéligibilité –, l’acharnement dont est victime cette figure très populaire en RDC s’avère sans relâche.
« Il s’agit à tout prix de faire taire le nom de Moïse Katumbi ; voire, espèrent les autorités, d’effacer son nom de la mémoire des Congolais », décrypte un professeur en sciences politiques de l’UniKin. Au départ, il s’est donc agi de bannir le nom de Moïse Katumbi lors des retransmissions des matchs du TP Mazembe. Puis, les autorités ont pris la décision de ne plus retransmettre purement et simplement les matchs du TPM (pourtant, champion d’Afrique en titre). Mais cela étant apparemment encore insuffisant à leurs yeux, les médias proches de Katumbi, notamment les télévisions, ont à leur tour été fermés (Nyota, Mapendo, etc.) Jusqu’où ira le pouvoir dans son entreprise d’acharnement ? A-t-il une limite ? », s’interroge notre professeur en sciences politiques, inquiet face à ce qui apparaît comme un rétrécissement des libertés publiques dans son pays.
Fermeture programmée du Stade Mazembe ?
Les limites, manifestement, semblent sans cesse repoussées. Car les « manœuvres du pouvoir » n’ayant pas entaché la popularité de Moïse Katumbi, il est question aujourd’hui de faire fermer…, le Stade du TP Mazembe à Kamalondo ! Une source interne au sein des services de sécurité nous rappelle que « cette semaine, à l’occasion du match victorieux du TP Mazembe contre les Tanzaniens de Young Africans en Coupe de la Confédération, les supporters n’ont cessé de clamer des slogans à la gloire de leur ‘Préso’, Katumbi. La police a tiré des gaz lacrymogène sur des centaines de jeunes qui s'étaient rassemblés devant le siège dans la deuxième ville de RDC du parti Envol, membre du Rassemblement, une coalition de forces d'opposition autour de l'opposant historique Étienne Tshisekedi, selon le correspondant de l'AFP à Lubumbashi.
Les manifestants ont réagi en jetant des pierres sur les policiers et ont barricadé les artères d'un arrondissement contestataire de la commune Kenya.

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