Facebook drague les chercheurs européens, pour avancer dans l'intelligence artificielle : Le réseau social va donner 26 super calculateurs de dernière génération à des laboratoires de recherche européens pour stimuler les avancées en matière d'intelligence artificielle. Crédit : AFP. Futur moteur de la croissance mondiale, l'intelligence artificielle est l'un des domaines d'excellence de la recherche européenne. Les géants du net l'ont bien compris et ont commencé depuis quelques mois à développer en Europe des structures de recherches dédiées à l'IA et au Deep Learning, ces techniques inspirées du fonctionnement du cerveau permettant aux machines d'apprendre automatiquement. !

Un peu plus d'un an après avoir ouvert son troisième laboratoire de recherche en intelligence artificielle à Paris, Facebook continue d'investir en Europe pour stimuler les progrès des chercheurs en la matière.
Le groupe américain a annoncé lundi 29 août le lancement d' un programme de dons de serveurs à plusieurs établissements de recherche du continent - dont trois français - pour les aider dans leurs travaux sur l'intelligence artificielle, notamment dansla vision par ordinateur, le traitement et la compréhension du langage humain. Facebook avait annoncé en février qu'il donnerait 25 serveurs, équipés chacun de huit processeurs graphiques puissants et permettant des calculs très complexes, dont quatre iraient à l'Université technique de Berlin (TU). Il va finalement en distribuer 26. Outre ceux destinés à la TU Berlin, les 22 autres serveurs attribués lundi sont destinés à 15 groupes de recherche actifs dans neuf pays. Depuis quelques jours vous avez peut-être vu circuler sur les réseaux sociaux des images étranges, affublées d'un hashtag (mot-clé) #deepdream.
Deep Dream est un programme d'intelligence artificielle mis au point par les ingénieurs de Google. Ces derniers travaillent à lareconnaissance d'imagespour, entre autres, améliorer la pertinence des recherches dans Google. Le 17 juin dernier ils ont publié un billet intitulé : " Inceptionnisme : plus loin dans les réseaux neuronaux".
Dans ce post ils expliquent comment ils ont réussi, dans leurs recherches, à faire analyser une image mais surtoutgénérer des formes par l'ordinateur. Pour que l'intelligence artificielle puisse mieux reconnaître ce qui compose une image, les ingénieurs ont commencé par lui montrer des millions de photos. Des serveurs à l'ENS, l'INRIA et l'Université Pierre et Marie Curie
En France, Facebook a sélectionné le groupe Thoth de l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria), à Grenoble. Des serveurs iront également à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm à Paris, ainsi qu'au laboratoire de recherche de l'université Pierre-et-Marie-Curie de Paris (Lip6). "On a reçu énormément de candidatures, des dizaines et des dizaines" et le choix s'est fait en fonction de la pertinence des projets et d'une certaine "diversité géographique", a indiqué à l'AFPYann LeCun, titulaire de la chaire "informatiques et sciences numériques" du Collège de France et à la tête de l'unité de recherche de Facebook sur l'intelligence artificielle.
La prestigieuse université anglaise de Cambridge, l'Université catholique de Louvain, l'École polytechnique fédérale de Zurich, l'Université technique de Munich et l'Institut de physique et de technologie de Moscou ont également été sélectionnés. "Les bonnes idées apparaissent un peu partout, le plus souvent les plus créatives par les plus jeunes. Il s'agit de les mettre en oeuvre, de démontrer qu'elles marchent à grande échelle, qu'on peut les appliquer à des problèmes nouveaux, et ça demande quelque fois (...) des moyens de calculs plus gros" dont ne disposent pas toujours les laboratoires publics, a relevé le chercheur, considéré comme l'un des meilleurs spécialistes au monde du Deep Learning.
Plusieurs millions de millions de calculs par seconde
Conçus par Facebook en collaboration avec Nvidia, ces super ordinateurs coûtent 50.000 euros pièce. Baptisés Big Sur, ils comportent chacun pas moins de huit cartes graphiques associées à des GPU Teslan. Basés sur le même type d'architecture que les calculateurs dédiés au jeu vidéo, ils sont capables d'atteindre une puissance de calcul exceptionnelle (plusieurs millions de millions de calculs par seconde) et permettent ainsi de réduire profondément le temps requis pour l'apprentissage automatique.Ces machines coûteront 1,3 million de dollars au groupe américain, a précisé une porte-parole. Facebook va également fournir des logiciels, envoyer des chercheurs pour assister les travaux des institutions choisies, et coopérer avec elles tout au long du projet.
Officiellement, Facebook n'attend aucune contrepartie des établissements sélectionnés. Yann LeCun dit vouloir nouer des relations avec les chercheurs, pour "savoir sur quel genre de technique ils travaillent et leur faire part des types de problèmes auxquels on s'intéresse", ainsi que "prendre leurs étudiants en stage" voire"les embaucher quand ils finissent leurs études pour les meilleurs". L'unité dirigée par Yann LeCun, dont l'un des trois laboratoires est installé à Paris, travaille notamment à la mise au point d'un assistant virtuel, avec qui on pourra dialoguer. Elle a mis en ligne jeudi le code source de trois systèmes permettant de délimiter et reconnaître automatiquement les objets présents sur une image.
Comme Facebook, Google à installé ces derniers mois plusieurs structures de recherche en intelligence artificielle en Europe, le Google Deep Mind à Londres et le Google Research Europe, dédié au machine learning, à Zurich.

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