Facebook s’apprête à contourner les bloqueurs de publicité. De plus en plus utilisés par les internautes sur leurs navigateurs, les bloqueurs de publicité mènent la vie dure aux éditeurs de contenus, qui déplorent un manque à gagnerconsidérable. Mardi 9 août, Facebook a, à son tour, déclaré la guerre à ces programmes, en annonçantque ses publicités s’afficheront désormais même s’ils sont activés. Pour cela, Facebooka modifié la façon dont les encarts publicitaires sont programmés, pour que les bloqueurs de publicité ne soient pas capables de les distinguerdes autres types de contenu, explique le site spécialisé TechCrunch. !

La grande guerre contre des bloqueurs de publicité.
L’arrivée, la semaine dernière, des bloqueurs de publicité dans iOS 9 d’Apple a ravivé un débat qui dure depuis plusieurs années sur le rôle des bloqueurs. Tour d’horizon. Les internautes souhaitant se débarrasserde la publicité en ligne devraient donc continuerde la voirsur Facebook, du moins sur leur ordinateur. Mais, en contrepartie, le réseau socialpromet qu’il sera plus facile pour eux de la contrôler.« Si vousne voulez pas voir de publicité à propos de certains sujets comme les voyages ou les chats, vous pouvez retirerces sujets de vos préférences publicitaires », explique l’entreprise dans un communiqué.
Le menu « préférences publicitaires »n’est pas nouveau : les utilisateurs y ont accès à la liste de leurs « centres d’intérêt », grâce auxquels Facebook affiche de la publicité ciblée. Des outils que Facebook a décidé d’étendre, en permettant par exemple aux internautes de ne plus voir les publicités des entreprisesqui les ont ajoutés à leur liste de clients.
Le business des bloqueurs de publicité
Facebook a profité de cette annonce pour tacler les bloqueurs de publicités, en expliquant que certains acceptent de débloquerdes publicités contre rémunération.« Plutôt que de payerces entreprises pour débloquer nos publicités – comme certaines d’entre elles nous l’ont proposé par le passé – nous préférons que ce soient les utilisateurs qui aient le contrôle », assure le réseau social… Même si ceux-ci n’auront plus la possibilité de purement et simplement s’en passer.
Facebook doit rendredes comptes mardi à la Commission nationale de l’informatique et des libertés ( CNIL), l’autorité française chargée de la protection des données personnelles. En février, elle a reproché à Facebook entre autres d’exploiter les données personnelles de ses utilisateurs pour leur proposerde la publicité ciblée sans base légale, et sans consentement direct de l’internaute. Crystal, Purify, Peace : en quelques heures à peine, les trois premiers bloqueurs de publicité pour les téléphones et tablettes d’Apple, se sont hissés dans le top 5 des applications les plus téléchargées sur l’AppStore d’ Apple.
Ces logiciels tirent tous parti d’une nouvelle fonctionnalité d’iOS 9 – la nouvelle version du système d’exploitation des iPhoneet iPad. Elle permet désormais de créeret d’intégrer des bloqueurs de contenus (images, sons, vidéos) dans le navigateur Safari et les applications qui l’utilisent. Pour la première fois, il est donc possible de bloquerl’affichage de publicités sur les téléphones d’Apple, comme le proposent déjà depuis plusieurs années des modules pour navigateurs sur PC et Mac.
L’arrivée des bloqueurs de publicité sur les terminaux Apple a fait beaucoup de bruit ; en premier lieu car de très nombreux éditeurs de sites se sont plaints de cette arrivée sur l’un des derniers supports où ils pouvaient encore afficherdes publicités sans risque de blocage.
Comment fonctionnent les bloqueurs de pub ?
En 2002, le danois Henrik Aasted Sørensen préfère, plutôt que de réviserun examen universitaire, tenterde joueravec un nouveau navigateur Web : Phoenix, qui deviendra Firefox. Celui-ci offrait déjà la possibilité de programmerdes extensions, des petits modules apportant des fonctionnalités supplémentaires au logiciel.
Une extension s’attaquait déjà aux images publicitaires, mais Sørensen a innové en étudiant la source de l’image : le serveur d’où elle provient. Si elle a pour origine un ordinateur identifié comme appartenant à une régie publicitaire, son programme, nommé « Adblock », la rend invisible aux yeux de l’internaute. Chaque utilisateur devait constituerlui-même son filtre en établissant sa propre liste de serveurs de publicité. Le succès fut au rendez- vouset le code source rendu public, permettant à tous de l’améliorer.
Wladimir Palant a découvert l’extension en juin 2003. Il a contribué à une innovation majeure : au lieu de télécharger l’image puis de la rendreinvisible, il empêche directement le téléchargement. L’affichage de la page visitée est plus rapide, et la quantité de données échangées est réduite.
En 2005, un autre développeur, Michael McDonald, créé une nouvelle version du logiciel Adblock, qu’il nomme Adblock Plus. Il y ajoute deux fonctionnalités cruciales : la possibilité de laisserpasser des publicités sélectionnées et celle de télécharger un filtre par défaut. En clair, tous les navigateurs dotés de l’extension disposent de la même liste de publicités bloquées et autorisées – ces dernières sont dites « sur liste blanche » ouwhitelist.
Pourquoi Adblock Plus est-il la bête noire des publicitaires ?
Le programme a du succès. Cela tient à son architecturemême, très simple : la plupart des utilisateurs se contentent d’installer l’extension et de laisser les réglages par défaut d’Adblock Plus. En clair, ils se fient au choix de l’éditeur d’Adblock Plus sur les régies publicitaires inscrites sur lablacklist, la « liste noire » des publicités bloquées.

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