JO de Rio: le Washington Post a recours à un robot pour seconder ses journalistes 09/08/2016 à 21h12 Depuis les tribunes du stade Maracana, à Rio de Janeiro, les journalistes travaillent avant la cérémonie d'ouverture des JO, le 5 août 2016. - Garbiel Bouys - AFP. De plus en plus de médias ont recours à des robots-journalistes pour écrire des articles. !

Celui-ci du Washington Post aura pour mission de récupérer des données et de les intégrer à des modèles d'articles pré-existants, qui pourront être publiés quasi en temps réel. Une première pour une compétition sportive de cette importance.
25.000 journalistes. Comme souvent, le nombre de professionnels accréditéspour relater les exploits des athlètes des JO de Rio est impressionnant. Mais cette année, un média américain, le Washington Post, s'est aussi adjoint les services d'un robot, baptisé Heliograf, pour couvrir l'évènement.
Il s'agit d'un logiciel d’écriture automatisée dont le journal se sert depuis les primaires américaines de 2016, mais qui fait en ce mois d'août sa première apparition publique, rapporte le site Columbia Journalism Review (CJR), de l’école de journalisme de la prestigieuse université de Columbia.
Capable de produire des articles quasi en temps réel
Le nom de ce robot-journaliste vient de l’héliographe, une invention du XIXe siècl, qui utlisait la lumière du soleil et des miroirs pour transmettre le Morse plus vite que le télégraphe. La version XXIe siècle dont se sert le Washington Postutilise quant à elle du du code et des données pour transmettre des articles quasiment en temps réel.
Comment s'y prend-il? Le robot récupère des données, comme une série de scores et de décomptes, qu'il s'agisse de sport ou d'élections, et les intègre à un modèle pour en faire un article. En d'autres termes, les données sont utilisées pour compléter les blancs dans un article déjà écrit, explique Jeremy Gilbert, directeur des initiatives stratégiques auWashington Post.
L’outil a cependant été conçu avec une certaine dose de flexibilité, afin de pouvoir s’adapter aux situations qui ne correspondraient pas aux modèles existants. Par exemple, si un score est trop important pour entrer dans les limites du possible établies par les développeurs, une notification sera envoyée en interne, et un journaliste en chair et en os se penchera le cas.
Heliograf va produire trois types d’articles pendant les JO, détaille le CJR: des articles sur les gagnants des médailles d’or d’argent et de bronze pour chaque compétition, le décompte des médailles par pays et enfin le programme du jour. Il délivrera ensuite ces articles à un robot Twitter créé spécialement pour l’occasion, et au blog-live duWashington Post, où ils seront intercalés avec les articles des reporters du journal, détaille le CJR.
Un outil pensé pour les présidentielles américaines
Ce n'est pas la première fois que des médias américains testent de nouveaux joujous high-tech. L'agence de presse américaine Associated Press se sert de robots pour générer des articles sur des résultats financiers depuis 2014 et y a maintenant recours pour couvrir la ligue universitaire de baseball, rapportait Tech Crunchen juillet.
Par ailleurs, lors des conventions du parti républicain et du parti démocrate, leWasghington Postdisposait d’un robot sur roulettes qui retransmettait des vidéos en direct, souligne le CJR. Au même moment, le site Buzzfeed utilisait un robot Facebook Messenger pour collecter l’information et CNNrelayait l'actualité auprès des adolescents via Kik bot, un chatbot (ou agent conversationnel, en français) discutant avec les utilisateurs.
Et l'expérience ne doit pas s'arrêter là: Heliograf a été pensé pour les élections présidentielles américaines, et les JO servent en quelque sorte de test avant le vrai lancement en novembre.
Les salariés du Washington Postdoivent-ils alors craindre pour leur poste? Pas pour l'instant, à en croire Joey Marburger, directeur des produits au sein du quotidien. "Nous le voyons plus comme un outil qu’un robot", explique-t-il. "Cela permet aux reporters, aux éditeurs et aux producteurs de creuser de plus gros sujets, des histoires plus originales."

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