La tenue des élections en République Démocratique du Congo, dépend de l'enrôlement des électeurs (président). Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila. Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, a déclaré jeudi que les élections se tiendraient après l'opération d'enrôlement des électeurs, lancée le 31 juillet par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Un groupe international d'experts a accusé, dans un rapport publié vendredi, les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) d'être "responsables" des retards du processus électoral dans ce pays où la présidentielle censée se tenir cette année est devenue improbable.
"Le gouvernement est responsable de nombreux retards artificiels dans le processus électoral, qui ont rendu impossible le respect de la Constitution et la tenue d’élections équitables et transparentes avant la fin de l’année", lit-on dans ce rapport du Groupe d'étude sur le Congo(GEC).
Interrogé par l'AFP, le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende a jugé "insensée" cette accusation. "L'heure n'est plus à chercher à jeter des anathèmes sur les uns", a-t-il ajouté.
Dans ce rapport intitulé, "Congo: une bataille électorale périlleuse", ce centre de recherche de l'Université de New York (NYU) demande au gouvernement congolais de "déclarer clairement que Joseph Kabila ne sera pas candidat" à la présidentielle et qu'il "ne changera pas les articles verrouillés" de la Constitution pour se maintenir au pouvoir.
"Nulle part dans la Constitution, il n'est fait mention de déclaration de non candidature", a répondu M. Mende, accusant le GEC de "chercher la petite bête".
Le président Kabila dirige la RDC depuis 2001, son mandat s'achève le 20 décembre et la Constitution lui interdit de se représenter, mais l'opposition le soupçonne de manœuvrer pour reporter la présidentielle.
La RDC traverse une crise profonde depuis 2011, à l'issue d'élections marquées par des fraudes massives ayant reconduit M. Kabila et sa majorité à la tête du pays.
Fin novembre 2015, M. Kabila a convoqué un "dialogue national" en vue d'"élections apaisées", mais le démarrage effectif de ces pourparlers censés réunir autour de la table la majorité, l'opposition et la société civile tarde.
Jeudi, l'envoyé de l'Union européenne pour la région des Grands Lacs a appelé Kinshasa à libérer des détenus politiques, comme le réclame l'opposition, pour faciliter ce dialogue.
Le climat politique est tendu en RDC où M. Kabila entretient le flou sur son avenir politique. Cependant, une récente décision de la Cour constitutionnelle l'a autorisé à rester en fonction si la présidentielle n'était pas organisée dans les temps. Une éventualité fort probable, la commission chargée d'organiser le scrutin n'ayant commencé à enregistrer les électeurs que le 31 juillet. Or ces opérations doivent durer 11 mois. Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue ougandais Yoweri Museveni, à Kasese en Ouganda, M. Kabila a indiqué que l'enrôlement des électeurs est un processus "qui prendra du temps, jusqu'à ce que nous ayons un fichier électoral".
"Dès que ce fichier est disponible alors un calendrier électoral sera publié", a-t-il déclaré .
"C'est comme ça que les élections sont organisées. Donc, soyez attentifs, car lorsque la date sera fixée par la CENI, je serai le premier à l'annoncer", a souligné le chef de l'Etat congolais.
MM. Kabila et Museveni ont eu jeudi un entreien à Kasese et ont de la question de l'insécurité causée par les rebelles ougandais des ADF dans l'est de la RDC, où plus de 600 personnes ont été tuées par des ADF depuis octobre 2014.
Selon le président de la CENI, Corneille Nanga, l'opération d'enrôlement pourra prendre environ 16 mois, tandis que l'opposition congolaise revendique la tenue des élections dans le délai constitutionnel.
Le deuxième mandat de Joseph Kabila se terminera à la fin de cette année. L'opposition l'accusent de vouloir tarder le processus électoral en vue de rester au pouvoir au-delà de son mandat. Après le rassemblement de l’opposition congolaise, jeudi 4 août, les représentants du groupe de soutien à la facilitation internationale devait rencontrer la majorité. C’est finalement le sénateur Léonard She Okitundu, l'une des figures de la majorité, qui a été chargé ce vendredi de donner la position de son camp à l'envoyé spécial des Nations unies pour les Grands lacs, Said Djinnit, et le patron de la Monusco, Maman Sidikou.
L’objectif de cette visite était de mettre fin au blocage entre majorité et opposition pour lancer dans les prochains jours un dialogue national inclusif. « Le temps presse », a déclaré ce vendredi l’envoyé spécial des Nations unies pour les Grands lacs.
Le groupe de soutien, composé de représentants de l'Union européenne, de l'Union africaine, de l'Organisation internationale de la francophonie, des Nations unies et des deux organisations sous-régionales, CIRGL et SADC, avait prévu de rencontrer ce jeudi le rassemblement et la majorité. Mais le parti présidentiel et ses alliés avaient fait savoir qu’ils ne voyaient pas l’opportunité de cette discussion. « Le problème vient de l’opposition, nous, on est prêts à aller au dialogue », avait dit à RFI un des responsables de la majorité.
Finalement, en début d’après-midi, les représentants des organisations internationales pensaient avoir décroché un rendez-vous.

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