Le mariage entre WhatsApp et Facebookest consommé. Plus de deux ans après le rachat de l'application de messagerie instantanée par la société de Mark Zuckerberg - pour un total de 22 milliards de dollars - les premières vraies synergies se mettent en place. !

WhatsApp a mis à jour ce jeudi sa politique de confidentialité. Objectif : intégrer les nouvelles fonctionnalités récemment déployées, mais surtout poser les conditions du partage de données avec Facebook, et de la monétisation de l'application.
Dans un billet posté sur le blog officiel de la société, WhatsApp affirme que, dans les prochains mois, elle va« tester des méthodes de communication entre les gens et les entreprises », tout en promettant« une expérience dénuée de bannières de publicités de tiers et de spams ».Avant d'ajouter :« Que vous soyez contacté par votre banque concernant une opération potentiellement frauduleuse, ou que vous soyez informé par une compagnie aérienne que votre vol est retardé, nous sommes nombreux à obtenir ces informations autre part, même par SMS ou téléphone. Nous voulons tester ces fonctionnalités dans les prochains mois. »Des projets qui ressemblent fortement à ceux de Messenger, l'autre messagerie de Facebook, qui a développé une plate-forme de « bots », permettant aux marques de dialoguer automatiquement avec les utilisateurs. Des tests ont déjà lieu pour monétisercette plate-forme.
Sur les réseaux sociaux, certains ont ressorti un autre billet de blog, datant de 2012 et intitulé« Pourquoi nous ne vendons pas de pub ». WhatsApp y affirmait :« N'oubliez pas que lorsqu'il s'agit de publicité, le produit, c'est vous, l'utilisateur. »Ces derniers mois, ses dirigeants s'étaient montrés prudents sur la monétisation. Il faudra donc convaincre le milliard d'utilisateurs de WhatsApp à travers le monde que ces futures fonctionnalités ne sont pas vraiment des publicités... Délicat, d'autant que la concurrence est vive avec Snapchat, Wechat ou encore Telegram.
Autre point sur lequel WhatsApp va devoir convaincre : le partage de données avec Facebook. Avec cette nouvelle politique de confidentialité, la messagerie pourra transmettre le numéro de téléphone de l'utilisateur au réseau social.« En connectant votre numéro de téléphone avec les systèmes de Facebook, ce dernier peut vous offrir de meilleures suggestions d'amis et vous montrer des publicités plus pertinentes », se justifie la société. Ce croisement de données ne concerne pas les applications tierces. Mais il pourrait attirer l'attention des autorités de régulation. Pour avoir croisé les données de ses différents services, Google avait ainsi été condamné par la Cnil à une amende de 150.000 euros, début 2014. WhatsApp, en tout cas, affirme que ces changements ne remettent pas en cause le cryptage par défaut de ses messages, mis en place en avril.

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