Les activités ont repris ce jeudi 25 août 2016 à Butembo, ville du territoire de Lubero, située dans la partie Nord de Goma, chef lieu dela province du (Nord-Kivu) àl'Est dela République Démocratique du Congo. D'après une source dela Radio-Okapi, certains commerces ont rouvert ainsi que le marché central de Butembo et la galerie commerciale GTB. Cependant, un dispositif de la police et des FARDC est toujours visible à certains endroits stratégiques de la ville, rapportent des sources locales. La veille, la ville a été paralysée suite aux échauffourées qui ont éclaté entre les forces de l’ordre et un groupe des jeunes manifestants. Ces derniers ont brûlé vives deux personnes qu’ils soupçonnaient de venir créer l'insécurité dans la région, avant que les forces de l’ordre ne viennent tirer des coups de feu en l’air pour tenter de les disperser. La situation est restée confuse et les commerces n’avaient par ailleurs pas fonctionné. En séjour dans la ville depuis mardi à cause de tensions, le vice-gouverneur du Nord-Kivu Feller Lutahichirwa a qualifié cette situation de « criminalité juvénile, alimentée par des manipulations et intoxications des jeunes par des tierces personnes, à travers notamment les réseaux sociaux». Il indique avoir pris des mesures pour contrer « cette chasse à l’homme initiée par certains jeunes du milieu contre des non-originaires ». A en croire le vice-gouverneur du Nord-Kivu, cinquante-sept personnes sont déjà aux arrêts à la suite de ces manifestations. Feller Lutahichirwa a par ailleurs réuni mercredi le Comité urbain de sécurité qui regroupe les responsables de la mutuelle Nande (Kighanda), les confessions religieuses ainsi que les Forces vives, ont indiqué des sources locales. D’après elles, tous les participants à cette rencontre ont condamné les actes de criminalité observés ces derniers jours à Butembo. Le vice-gouverneur du Nord-Kivu a estimé que la situation actuelle à Butembo est inacceptable, promettant des sanctions exemplaires avec la plus grande rigueur aux personnes interpellées qui seront reconnues coupables de ces crimes, ont rapporté les mêmes sources. De leur côté, les responsables religieux ont promis de s’engager dans la sensibilisation en faveur de la paix.

Si vous voyez des personnes suspectes ne vous rendez pas justice, alerter plutôt les agents de l'ordre à ces numeros: 0971302730: colonel Richard de la police
0997812851: polongoma commandant adjoint de la police. 0998298461: Maire de la Ville
0998660933 ou 0994364034: Agence Nationale de Renseignements Antenne de Butembo
Voilà les numéros à contacter en cas de suspicion.
Arrêtez les actes de justice populaire chers bubolais, nous avons seulement le travail de suivre tout mouvement suspect, le reste du travail c'est pour les services de sécurité et de Renseignements.
# NON_A_LA_JUSTIC E_POPULAIRE. Pour lutter contre l’insécurité et pallier la passivité des forces de l’ordre, certains habitants de Butembo ont donc décidé de se faire justice eux-mêmes, quitte à faire sombrer la ville dans un nouveau cycle de violences. Selon notre Observateur, la situation est devenue hors de contrôle. Alors que les attaques se multiplient depuis deux ans à Beni au Nord-Kivu – la dernière, le 13 août, a fait une cinquantaine de morts -, un couvre-feu a été instauré depuis une semaine dans la ville voisine de Butembo. Lynchages arbitraires, barricades et défiance envers les autorités : cette décision a rapidement suscité la colère des habitants, qui ont décidé de prendre eux-mêmes en main la sécurité de la ville.
Cinq jours après le massacre du samedi 13 août à Beni, une manifestation anti-gouvernementale a été organisée dans la ville pour dénoncer l’inaction des autorités face aux violences. Celle-ci a été violemment réprimée par les forces de l’ordre et, dès le lendemain, le ministre de l’Intérieur congolais, Évariste Boshab, a annoncé la mise en place d’un couvre-feu de 19 h à 6 h du matin dans les deux villes de Beni et Butembo. Une dépêche de la Radio Moto Beni-Butembodiffuse une vive dénonciation du chef de la religion islamique dans la région au sujet de la prétention de Ministre congolais de l’Information et porte-Parole du gouvernement, Monsieur Lambert MENDE, que l’Imam de Butembo a été arrêté comme étant une figure terroriste islamiste ADF. Le Cheik ABDELAZIZ BIN KIBANGU lui-même déclare que le présumé ADF arrêté à Butembo n’est ni musulman ni habitant de Butembo. Ci-après l’intégralité de cette réaction:
La communauté Islamique de Butembo a réagi samedi 20 août à la déclaration du porte-parole du Gouvernement Congolais au sujet d’une arrestation mercredi 17 août, d’un présumé Imam de la mosquée de Butembo. Dans un point de presse de ce samedi 20 août, le Cheikh ABDELAZIZ BIN KIBANGU, Représentant Régional Adjoint chargé de Culte en région Islamique de Butembo et Lubero a déclaré que la personne arrêtée samedi 13 août dernier à Butembo, le nommé KASSIMU, serait un croyant qui n’est ni Imam ni habitant de Butembo.
De surcroit, c’est la communauté Islamique de Butembo qui avait alerté les autorités locales pour venir mettre la main sur cet homme. ABDELAZIZ BIN KIBANGU a précisé que l’Islam en tant que religion prône la paix, la sécurité et le développement de tout l’homme et tout homme.
« En Islam, nous reconnaissons trois catégories de droits : les droits de Dieu le Créateur, les droits des humains et les droits envers soi-même. 1. A la suite du message de la nonciature et du communiqué de la CENCO, nous déplorons la situation dramatique qui continue à endeuiller notre diocèse de Butembo-Beni : les massacres de Beni ville et territoire ainsi que les morts en ville de Butembo. En ce moment, nos pensées vont tout d’abord vers toutes les victimes ainsi que leurs familles respectives. Nous présentons sincèrement nos condoléances chrétiennes à toutes les familles éplorées. Nous joignons nos prières à celles des fidèles et de tant d’hommes de bonne volonté pour appeler au respect absolu de la vie humaine.
2. Au nom du commandement de Dieu : « Tu ne tueras pas » (Ex 20,13) et du droit de tout individu à la vie (Cf Charte internationale des droits de l’homme Art.3), les auteurs des meurtres de Butembo et des massacres de Beni que nous dénonçons avec véhémence doivent être identifiés et soumis à la rigueur de la loi en vigueur dans notre pays.
3. Nous lançons un appel paternel et fraternel aux uns et aux autres à cesser immédiatement ces actes ignobles et à méditer profondément ces paroles de l’enseignement de Jésus-Christ qui nous dit de « ne pas faire à autrui ce que nous ne voulons pas qu’on nous fasse » ; ce qui revient à dire que » tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux » ( Mt 7,13).
4. Enfin, nous exhortons toutes les autorités politiques et administratives, militaires et policières, ainsi que les représentants des confessions religieuses et de la société civile de nos Villes et Territoires du Grand Nord à définir, à partir d’une analyse participative, franche et réaliste de la situation sécuritaire, des mesures susceptibles d’apaiser et de rassurer les esprits, afin de les mobiliser pour la construction effective et durable de la vraie paix, don de Dieu.

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