Les autorités du Congo-Kinshasa, ont refusés mardi 09 août 2016 le renouvellement de visa d’Ida Sawyer, chercheuse d'ONG HRW d'origine américaine. !

Selon les analystes politique nationaux et internationaux, Kinshasa n’aime pas les experts américains trop critiques. Dans un communiqué de Human Right Watchparvenu à Radio Okapi, le directeur exécutif de cette ONG américaine, Kenneth Roth, a déclaré que la décision du gouvernement« est une tentative de museler les rapports sur la répression brutale du gouvernement de ceux qui soutiennent la limitation des mandats présidentiels ».
« Le gouvernement devrait faire preuve de sérieux sur l'amélioration des droits humains en libérant tous les prisonniers politiques et en permettant aux défenseurs des droits congolais et internationaux, y compris Sawyer, de poursuivre leur travail vital », a ajouté Kenneth Roth.
#RDCtente d'étouffer rapports contre la répression violente du gvt en forçant la chercheuse @hrwà quitter le pays pic.twitter.com/7PtaL4g3Av
— HRW en français (@hrw_fr) 9 août 2016
Pas de polémiques
Interrogé par Radio Okapi, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, indique que « c’est le travail de la DGM d’accorder ou de renouveler ou de refuser le visa aux personnes qui leur en font la demande ».
« Le gouvernement n’a pas à avoir une position particulière dans ce cas », ajoute Lambert Mende.
Certaines personnes estiment que la RDC a refusé le visa à Ida Sawyer parce qu’il a des « choses à cacher ».
« Nous ne savions pas qu’elle était venue ici pour découvrir des choses qui se cacheraient », répond Mende, qui ajoute :
« Je laisse ces gens libres de définir ces choses-là. Nous savons que les services d’immigration ont refusé le visa de travail à un sujet étranger. Pour nous, ce sont des choses qui arrivent régulièrement. Tout comme les étrangers refusent régulièrement le visa de travail ou de séjour à des sujets congolais. Nous ne voyons vraiment rien à polémiquer la dessus ». Les autorités congolaises ont refusé mardi 9 août de renouveler le visa de la chercheuse Ida Sawyer de l’ONG américaine Human Rights watch. Elle devra quitter Kinshasa dès ce soir. Sur son compte twitter, la correspondante de RFI à Kinshasa, Sonia Rolley indique que la Direction générale des migrations (DGM) a indiqué qu’Ida Sawyer avait deux visas « qui se chevauchaient ». Ida Sawyerest au Congo depuis 2008. Elle disposait d'un visa d'établissement valable jusqu'en 2019. Il a été annulé en début du mois de juillet par la DGM, ajoute Sonia Rolley.
#RDC: @ida_sawyer @hrwdisposait d'un visa d'établissement valable jusqu'en 2019, annulé par la DGM début juillet à son retour à Kinshasa
— Sonia Rolley (@soniarolley) 9 août 2016
Ida Sawyer avait alors obtenu un visa qui courait jusqu’en début août. C’est quand elle a voulu renouveler son visa que les services de migration ont refusé. « Indésirabilité » : c’est pour ce motif que le chercheur américain Jason Stearns a été expulsé, jeudi 7 avril, de Kinshasa. Son tort ? Officiellement, il lui est reproché d’avoir donné des informations erronées à la Direction générale de migration concernant son lieu de résidence dans la capitale congolaise.« C’est normal qu’il soit expulsé. C’est une infraction grave. En principe, il devrait même êtrearrêté pour espionnage », estime un haut responsable de l’ armée.
Le directeur du Groupe d’étude sur le Congo (GEC), qui travaille sur la République démocratique du Congo (RDC) depuis quinze ans, reconnaît avoircommis« par accident (…) deux erreurs mineures de procédure »au niveau de l’administration. « Mais je doute que ces irrégularités soient la raison de mon expulsion. Les officiels de l’immigration m’ont parlé plutôt de “raisons de souveraineté” et sur le document de renvoi la cause citée était “indésirabilité” »,poursuit-il.
« Pour fairela confusion »
Il semblerait que soit plutôt le rapport préliminaire du GEC, intitulé « Qui sont les tueurs de Beni ? », publié le 21 mars, qui ait été jugé « indésirable » par Kinshasa. Le document dresse un portrait des auteurs présumés des massacres qui ont fait quelque 500 morts depuis octobre 2014 dans le territoire de Beni, situé dans la province du Nord-Kivu (est), chroniquement instable depuis plus de vingt ans. Il conclut, comme un rapport de l’ONU sorti en mai 2015, que la majorité des responsables appartient à la rébellion musulmane ougandaise des Forces démocratiques alliées (ADF) ou à des groupes armés alliés, et met en cause certains militaires congolais.
Le rapport est« totalement diffamatoire », peste le ministre de la défense, Crispin Atama Tabe.« Certains groupes armés utilisent frauduleusement la tenue des forces régulières,justifie-t-il.La RDC ne produit pas de tenues militaires. Rien n’empêche les souteneurs des groupes armés de (…) ravitaillerces bandits pour créerla confusion »,lance-t-il, sans citerde complices potentiels. Le haut responsable de l’armée congolaise renchérit, affirmant que Jason Stearns a fait preuve de« malveillance »ou a été« manipulé ». Ce que réfute l’intéressé.« Notre rapport préliminaire est basé sur plus de six mois de travailsur le terrain et plus de 110 témoignages.

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