Présidentielle au Gabon : polémique dans la presse gabonaise d'après un communiqué d'aujourd' hui 30 août 2016 du Parti Socialiste français. !

Malgré la consigne de la commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) de ne pas publier des résultats partiels et de ne pas donner non plus les tendances, les camps des deux principaux candidats affirment chacun avoir remporté le scrutin ou être sûr de le gagner.
D'abord le camp Bongo a, hier soir, dans une déclaration du porte parole indiqué qu'il y avait des informations qui permettaient de dire qu'Ali Bongo allait l'emporter.
Ce à quoi le camp Ping a répondu en faisant remarquer qu'il y a eu violation de la consigne de la Cenap.
La situation dans la ville est globalement calme.
Les routes sont quasiment désertes.
Les forces de l'ordre restent toutefois visibles dans certains endroits de la capitale.
Les observateurs que nous avons pu rencontrer estiment que le vote s'est bien déroulé.
Au lendemain du vote de l'élection présidentielle gabonaise, le président sortant Ali Bongo et son principal adversaire Jean Ping ont chacun revendiqué leur victoire. Les résultats officiels ne sont pas attendus avant mardi.
Une guerre des chiffres s’est ouverte dimanche 28 août au Gabon. Les partisans du président sortant gabonais, Ali Bongo, et ceux de son adversaire et opposant Jean Ping, ont tous les deux clamé dimanche leur victoire à l'élection présidentielle organisée la veille tout en s'accusant mutuellement de fraude électorale.
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Les deux candidats dénoncent des fraudes
Lors d'un rassemblement organisé à son siège de campagne de Libreville, Jean Ping a distribué à ses partisans des chiffres témoignant selon lui de sa large victoire contre Ali Bongo qui a succédé à son père Omar, mort en 2009 après avoir dirigé le pays pendant quarante-deux ans. "Les tendances générales nous donnent vainqueur de cette importante élection présidentielle", a-t-il déclaré à ses partisans et à des journalistes. "Ce jour est historique pour notre pays et en dépit des nombreuses irrégularités enregistrées ici et là, vous avez su déjouer les pièges de la fraude congénitale de ce pays.
Réagissant aux déclarations de son adversaire, Ali Bongo lui a conseillé de se garder de toute proclamation avant l'officialisation des résultats. "Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué", a-t-il déclaré. "Quoi qu'il en soit, je suis confiant", a-t-il ajouté.
Les résultats officiels attendus mardi
Quelques minutes auparavant, son porte-parole Alain Claude Bilie By Nzé déclarait à la presse qu'Ali Bongo était en tête dans cinq des neuf provinces que compte le Gabon. Intervenant sur une chaîne publique, il a également déclaré : "même si aucun chiffre officiel ne peut être dévoilé à ce stade, nous sommes, à la lumière des informations que nous recevons, en mesure de dire que notre candidat [...] revendiquera la victoire". Selon Alain Claude Bilie By Nzé, des "fraudes massives" ont été observées au cours du scrutin, notamment dans des bastions de l'opposition.
La presse gabonaise s'enflammait mardi, à quelques heures de l'annonce des résultats de la présidentielle, à propos d'un communiqué du Parti socialiste français (PS, au pouvoir) estimant qu'"une alternance (au Gabon) serait signe de bonne santé démocratique et un exemple".
Dans ce communiqué publié dimanche soir et reproduit mardi par des journaux gabonais d'opposition qui se félicitent de sa teneur, le PS indiquait qu'il serait d'une "extrême vigilance" à l'heure des résultats ajoutant, "voilà plus d'un demi-siècle que la famille Bongo gouverne le Gabon. Une alternance serait signe de bonne santé démocratique et un exemple".
Alors que les camps du président sortant Ali Bongo Ondimba, et de son principal rival Jean Ping, ex-cacique du régime du défunt Omar Bongo revendiquent tous les deux la victoire, le quotidien national gabonais L'Union dénonce une "intervention scandaleuse et délirante dans les affaires intérieures du Gabon" du parti au pouvoir dans l'ancienne puissance coloniale.
"Ces spécialistes du Gabon des bords de Seine" appellent "à éloigner la famille Bongo du pouvoir, sauf que le principal adversaire du Président a fait lui-même partie de cette famille, puisqu'il est le père des enfants de la grande soeur" d'Ali Bongo, ajoute L'Union.
A contrario, la presse d'opposition exultait: "Le parti socialiste français reconnaît la victoire de Ping", titre ainsi en une La Loupe.
Les Echos du Nord juge de son côté que "pour le PS en France, BOA (Bongo Ondimba Ali) est battu. L'emploi du conditionnel dans le texte est tout simplement une convenance diplomatique".
En 2009, l'opposition gabonaise avait accusé le président français d'alors, Nicolas Sarkozy (droite) d'avoir pesé pour l'élection d'Ali Bongo après le décès d'Omar Bongo qui avait dirigé le pays pendant 41 ans. L’opposition avait violemment contesté cette élection, notamment à Port-Gentil, la capitale économique du pays où le consulat de France avait été incendié.

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