Vital Kamerhe Kaningini le président National d'un parti politique connue, sous le nom del'UNC Union pour la Nation Congolaise, en République Démocratique du Congo, change de ligne pour jouer la carte de l’apaisement avec le pouvoir. Le divorce couve entre Vital Kamerhe et les autres leaders de l’opposition alignés derrière Étienne Tshisekedi. L’ancien président de l’Assemblée nationale a décidé de jouer la « carte de l’apaisement » avec le pouvoir « pour éviter l’enlisement de la crise politique en cours » en RD Congo, confie l’un de ses proches. À l’en croire, cette nouvelle position de Kamerhe a été saluée le 20 juillet par le président Denis Sassou Nguesso,qui l’a reçu à Brazzaville. « Les deux hommes étaient en froid depuis plus d’une année : DSN ne prenait plus les appels de Kamerhe », rappelle un autre collaborateur du président de l’UNC. !

Contrairement à Tshisekedi et à Moïse Katumbi, qui récusent le facilitateur Edem Kodjo,Kamerhe ne voit plus d’inconvénient à ce que l’ancien Premier ministre togolais, entouré du groupe de travail du dialogue politique, conduise ces pourparlers. Pour lui, rien ne justifie plus aujourd’hui le refus d’aller discuter avec le camp Kabila. Quid de la libération des prisonniers politiques et de l’arrêt des poursuites visant l’opposant Moïse Katumbi ? « Ils constitueront l’un des points à l’ordre du jour du dialogue », tranche un élu de l’UNC. Vital Kamerhe se dit «prêt à participer au dialogue national». l’opposant Vital Kamerhe annonce être « prêt à participer au dialogue national ». Il rejoint donc avec son parti, l'Union pour la nation congolaise, la ligne adoptée par le Rassemblement, l’organe créé par les principales forces d’opposition le mois dernier à Genval, dans la banlieue de Bruxelles. Cette ligne, c’est la participation au dialogue national « tel que prévu par la résolution 22 77 [de l’ONU] », mais à certaines conditions telles que l'organisation de l'élection présidentielle dans les délais constitutionnels et la libération de tous les prisonniers politiques. Lors du conclave de Genval, Vital Kamerhe s’était fait remarquer par son absence. Désormais, les divergences ont donc été aplanies au sein de l’UNC.
Au fond, il n’y avait pas de problème, mais il y avait au niveau du parti certaines agitations. La Constitution protège aussi Kabila, selon Kamerhe
« La Constitution [de la RDC] est très claire : elle demande aux Congolais d’empêcher à un individu ou à un groupe d’individus qui veulent s’accaparer le pouvoir par la force », a-t-il ajouté, soulignant que la Loi fondamentale congolaise est par ailleurs « équilibrée » puisqu’elle protège également le chef de l’État en exercice contre un éventuel coup d’État.
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— Lydie D. Omanga (@LydieOmanga) 26 Janvier 2016
Vital Kamerhe s’est par ailleurs inscrit en faux contre toute stratégie de « certains opposants » qui promettent la Cour pénale internationale (CPI) au président sortant. Pour lui, l’opposition doit en effet rassurer Joseph Kabila qu’il y a bien une vie après la présidence de la République.
« Entre Katumbi et moi, il n’y a pas de problème »
Et l’après Kabila, l’opposition y pense déjà. Moïse Katumbi, ancien gouverneur de l’ex-Katanga, a même lancé l’idée des primaires pour choisir un candidat commun face au camp de la majorité actuelle au pouvoir. Une idée que ne rejette pas Vital Kamerhe, même si le leader de l’UNC considère qu’il faut d’abord se battre ensemble pour « débloquer le processus électoral ».
« Mais entre Katumbi et moi, il n’y a pas de problème », s’est empressé d’affirmer Vital Kamerhe, rappelant que tous les deux font partie de la plateforme Front citoyen 2016, opposée à tout « glissement » du calendrier électoral.
Sera-t-il prêt à s’effacer pour laisser le statut de candidat de l’opposition à Katumbi ? Kamerhe a affirmé n’avoir « pas d’obsession présidentielle mais de l’ambition ». « Le peuple congolais ne va pas nous pardonner si nous n’arrivons pas à lui donner un candidat unique de l’opposition. Cela ne veut pas dire un homme fort qui va avaler tous les autres », a-t-il conclu. Opposé à un nouveau dialogue politique préconisé par le président Joseph Kabila, l'opposant Vital Kamerhe a promis mardi soir, au cours d'un débat initié par le think tank français Synopia, qu'il mobiliserait les Congolais pour exiger le départ du chef de l'État, soupçonné de vouloir se maintenir au pouvoir. Il a fait une grande concession mais a posé un préalable: le schéma 2277 ou rien, il était pourtant parmi les premiers à appeler au dialogue avant de se rétracter et se radicaliser en réclamant le respect de la Constitution et la tenue des élections dans les délais constitutionnels.
Le tout premier à prévenir, à évoquer le terme « glissement » en soupçonnant Kabila de vouloir se maintenir au-delà de son mandat constitutionnel, il a été de tous les rendez-vous destiné à créer un front de lutte avec un discours virulent contre son ancien mentor.
Alors que la Communauté internationale appelle les parties au dialogue et que les Etats-Unis d’Amérique viennent de voter une loi envisageant des sanctions contre les acteurs politiques de l’Opposition et de la Majorité au pouvoir qui mènent des actions tendant à obstruer la tenue de ce forum, Vital Kamerhe, président national de l’UNC, qui tergiversait encore, a décidé de mettre un peu d’eau dans son vin… non sans poser un préalable majeur.
Tous au dialogue. Les avis changent peu à peu. C’est le cas de Vital Kamerhe, président national de l’UNC. Cet homme, qui ne jure que par l’organisation des élections et le départ de Kabila en décembre 2016 sans passer par un quelconque arrangement politique y compris la tenue du dialogue, vient d’accepter l’idée de dialoguer.

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