Chérubin Okende: «Le compromis sur l’ordre des scrutins ne résout pas le problème d’alternance» Le président du Front social des indépendants républicains (FSIR), Chérubin Okende, estime que l’accord trouvé entre la majorité présidentielle (MP) et l’opposition présente au dialogue sur l'ordre des scrutins ne résout pas la question d’alternance en 2016. Les participants au dialogue ont levé l'option que le cycle électoral débute par la présidentielle pour se terminer par les locales. !

«Le compromis sur les séquences des élections à prioriser ne résout pas le problème d’alternance imposée par la constitution au sommet de l’Etat», a-t-il affirmé jeudi 15 septembre à Radio Okapi.
Le FSIR qui a quitté la MP pour basculer dans l’opposition est d’avis que les opposants qui siègent au dialogue ne font que consacrer le glissement et endossent la responsabilité de la non-tenue de la présidentielle le délai constitutionnel.
Chérubin Okende a également estimé que les opposants -présents au dialogue- font preuve « de boulimie du pouvoir » et manifestent leurs ambitions de conduire le pays à la transition pour se partager des postes.
Pour sa part, le président du Mouvement du 17 mai (M17), Augustin Kikukama pense que les opposants présents au dialogue se sont fait piéger.
Le président de ce parti du centre redoute que le dialogue en cours ne débouche sur une transition de trente-six mois.
«Les seize mois qu’on a donnés, c’est pour enrôler les électeurs mais il n’y a pas encore le mécanisme parlementaire sur les lois qui doivent être votées pour accompagner ces élections. C’est après avoir voté ces lois que la CENI peut faire un calendrier donc on n’est pas loin de trente-six mois», a souligné Augustin Kikukama.
Il a par ailleurs jugé anormal de confier la responsabilité d’organiser les élections au même gouvernement qui n’a pas pu les organiser dans le délai constitutionnel.
* Un événement insolite s’est produit hier, lorsque Vital Kamerhe, le co-modérateur pour le compte de l’opposition au dialogue politique national et inclusif, a annoncé le retrait de l’opposition des travaux en commission. Selon lui, la priorité doit être accordée à la tenue de la présidentielle et des législatives nationales. Une position que ne partagent pas la Majorité Présidentielle, les personnalités politiques et la société civile
*Pour sa part, la Majorité Présidentielle à travers Emmanuel Shadari, estime que ceci ne veut pas dire que l’opposition est partie du dialogue. C’est tout simplement une technique de négociation et l’opposition doit prendre des moments de réflexion pour harmoniser ses vues. Ça se passe ainsi dans tous les forums et lorsqu’il y a des divergences, il faut chercher une voie de sortie, en vue de trouver des solutions, explique-t-il
La matinée à la Cité de l’Union africaine a débuté par la poursuite des travaux en commission, suspendus le samedi par les trois commissions mises en place, notamment la commission Confiance et équité, la commission Sécurité et Election.
Cependant, un événement insolite s’est produit dans les après-midi, lorsque Vital Kamerhe annonce par surprise le retrait de l’opposition des travaux en commission. Raison avancée selon lui, la priorité doit être donnée à la tenue de la présidentielle et les législatives nationales. Et ce, pendant que les travaux se poursuivent en commissions, où tous les délégués en ce, y compris les personnalités qui donnent d’ailleurs leurs points de vue et sont satisfaites de l’évolution des travaux dans leurs groupes thématiques respectifs.
« Nous voulons dire d’abord à l’opinion nationale et internationale que nous avons dit nous tous ici présents. Quand nous avons pris la décision de participer au dialogue, c’était uniquement pour appliquer la Résolution 2277 ; éviter le chaos à notre pays. Mais nous avions précisé dans notre message que cette situation a été savamment créée par la Majorité au pouvoir et nous ne saurons endosser cette responsabilité. Mais au nom de l’intérêt général, nous avons accepté de venir discuter avec les amis pour désamorcer la crise », déclare-t-il.
Pour l’opposition, la crise c’est la non-tenue de l’élection présidentielle dans le délai constitutionnel, c’est-à-dire l’application de l’article 73. Ceci étant pour l’opposition, le 19 septembre la Ceni devrait convoquer le scrutin présidentiel. Mais pour ne pas entrer dans l’impasse aux conséquences imprévisibles, l’opposition avait décidé de dialoguer sans franchir les lignes rouges. Lesquelles consistent dans le respect de la Constitution. Et la Majorité présidentielle n’a jamais dit le contraire.
Cependant, Vital Kamerhe indique que leur présence au dialogue est pour l’alternance au pouvoir. « Le temps que nous devons passer pour le calendrier doit être pour le besoin de tenir en priorité la présidentielle ; nous avons dit que nous sommes venus ici, non pas pour passer notre temps inutilement. Mais, aujourd’hui, les amis de la Majorité viennent nous proposer qu’on commence par les élections locales », ce que l’opposition refuse, en raison des groupements, dit-elle fictifs, sans population et qui se chevauchent partant de la décentralisation actuelle. Pour elle, c’est un chemin sans issue, raison pour laquelle elle suspend sa participation aux travaux en commission.
A la question de savoir pourquoi l’opposition a peur des élections locales, la réponse de Vital Kamerhe était non équivoque : la question a été mal posée, estime-t-il.

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