"Contrôle des manifestations" en RDC: l'ONU préoccupée par l'emploi d'"armes létales" selon une source del' (AFP, du 14/09/2016). Les Nations unies s'inquiètent de l'utilisation d'"armes létales" par les forces de l'ordre congolaises "dans le contrôle des manifestations", a déclaré mercredi un responsable onusien en République démocratique du Congo après des heurts mortels entre civils et policiers dans le pays. "Nous sommes très préoccupés par l'utilisation des armes létales dans le contrôle des manifestations" contre le pouvoir "par les forces armées ou par la PNC" (Police nationale congolaise), a indiqué José-Maria Aranaz, directeur du Bureau conjoint de l'ONU aux droits de l'Homme en RDC (BCNUDH), lors d'une conférence de presse à Kinshasa. !

Les tensions politiques se sont accrues à travers la République démocratique du Congo, alors que des dirigeants politiques et religieux, des militants, des étudiants ainsi que d'autres personnes se sont prononcés contre les changements proposés à la constitution et d’autres propositions qui permettraient au Président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir plus longtemps que les deux mandats consécutifs actuellement autorisés. Les autorités gouvernementales ont cherché à faire taire la dissidence au moyen de menaces, de violences et d’arrestations arbitraires. Dans l'est de la RD Congo, des dizaines de groupes armés restent actifs. Un grand nombre de leurs commandants sont à la tête de forces qui se sont rendues responsables de nombreux crimes de guerre pour lesquels peu d’entre elles ont dû rendre des comptes. Des militaires de l'armée congolaise ont également été responsables de violations contre la population civile qu'ils sont censés protéger.
Mercredi 14 septembre, les rues de Kinshasa ont vu défilé des gens anti-émeutes de la police. Les Kinois les ont vu sur le Boulevard du 30 juin notamment. Le spectacle de la police a été aussi vu sur le Boulevard Lumumba. Selon Charles Bisengimana, ce défilé a été fait pour «rassurer» les kinois. Mais pour les opposants pas de doute, cette parade de la police dans les principales artères de la capitale à pour but d’intimider la population. Dans certains quartiers de l’est, selon des témoins, les véhicules de la police ont été hués.
À l’approche de grandes manifestations, la police montre ses biceps.
M. Aranaz répondait à une question sur les heurts entre forces de l'ordre et habitants qui avaient éclaté vendredi à Kasumbalesa, dans le sud-est de la RDC.
Ce jour-là, les habitants de cette ville frontalière de la Zambie s'étaient révoltés contre l'insécurité après le meurtre d'un commerçant.
Le BCNUDH a documenté au moins sept morts : "six civils tués par les armes létales", et "un policier qui a été asphyxié par la population", a précisé M. Aranaz.
Vendredi, un officier de police sur place avait déclaré à l'AFP que trois personnes avaient été tuées par "des balles perdues", ajoutant que ses hommes n'étaient "malheureusement pas équipés de gaz lacrymogènes" pour contenir une foule "très menaçante" ayant blessé plusieurs policiers à coups de pierres.
L'ONU fait part de son inquiétude alors que le climat politique se crispe davantage dans le pays, à mesure qu'approche la fin du mandat du président Joseph Kabila, le 20 décembre.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter, mais il ne donne aucun signe de vouloir abandonner ses fonctions alors que la présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l'année apparaît aujourd'hui impossible à tenir dans le temps.
Mercredi, une coalition de partis réunis autour de l'opposant historique Étienne Tshisekedi, a appelé à manifester dans tout le pays le 19 septembre pour exiger le départ de M. Kabila le 20 décembre et lui signifier son "préavis" de trois mois.
Le Rassemblement de forces politiques et sociales acquises au changement, une coalition de l’opposition, dénonce « l’intensification des actes de restriction de l’espace politique » et la multiplication « des atteintes aux droits de l’homme et aux libertés publiques ».
Cette plateforme de l’opposition l’a fustigé, mardi 13 septembre, au cours de sa conférence de presse, à Kinshasa.
«Le Rassemblement constate que le régime de Kabila poursuit sa politique de provocation et de répression par l’intensification des actes de restriction de l’espace public et aux multiplications des atteintes aux droits de l’homme et aux libertés publiques», a souligné Bruno Tshibala, secrétaire général de l’UDPS, membre du Rassemblement.
Il a cité le cas Charles Mwando Nsimba, « qui a été empêché dans sa liberté d’aller et venir de se rendre à Kalemie, par ailleurs sa circonscription électorale ».
Selon le Rassemblement de l’opposition, l’avion qui transportait le président du G7 aurait été détourné de sa destination initiale par la seule volonté de l’autorité provinciale du Tanganyika. Cet appareil avait finalement atterri à l’aéroport de Bukavu (Sud-Kivu).
«Cette énième atteinte aux droits de l’homme souligne le manque de volonté à la décrispation politique », a poursuivi Bruno Tshibala.
Par ailleurs, le Rassemblement dit réitérer son appel au peuple congolais d’exiger à la commission électorale de convoquer le scrutin présidentiel le 19 septembre prochain, conformément à l’article 73 de la Constitution.
Les dirigeants les plus anciens d’Afrique sont d'excellents exemples de cette tendance. Teodoro Obiang Nguema Mbasogo de la Guinée équatoriale, José Eduardo dos Santos de l'Angola, et Robert Mugabe du Zimbabwe — tous au pouvoir depuis plus de 35 ans — ont modifié leurs constitutions dans le but de rester au pouvoir, le plus long temp possible selon les rapports des ONG nationaux, et Internationaux, en travers le monde.

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