Dix neuvième anniversaires dela mort del'ancien président dela République du Zaïre, àl'époque dela deuxième république sous, le maréchal Mobutu Sésé-Séko est qui est mort le 07 septembre 1996 à Rabat la capital du Maroc ! Le mercedi 07 septembre 2016 ! Cela fait 19 ans, jours pour jours, celui ci a disparu. Cette mort en exil était l'épilogue d'une lente agonie. Aujourd'hui, le jugement des Congolais oscille entre indulgence, regret d'un orgueil perdu et souvenir cauchemardesque d'une dictature à bout de souffle. Le maréchal Mobutu n'aura pas survécu à la perte de son pays en mai 1997. Il s'éteint en exil au Maroc à la suite d'un cancer. Sa mort et son enterrement se font dans une discrétion qui contraste fort avec l'exercice du pouvoir qui le caractérisait. Ce jour-là : le 7 septembre 1997, Mobutu s’éteint loin du Zaïre. 19 ans, Dix neuf années déjà que sa dépouille, rongée par le cancer, s’en est allée reposer au fond d’une sépulture d’exil à Rabat, au Maroc. 19 années pendant lesquelles son ombre, sa toque, ses lunettes fumées, sa canne sculptée, sa gestuelle et sa voix métallique n’auront cessé de hanter ses concitoyens. Beaucoup de Congolaisont avec celui qui les dirigea de 1965 à 1997 une relation qui s’apparente au syndrome de Stockholm. Il fut leur dictateur, mais ils ont fini, après sa disparition, par tout (ou presque) lui pardonner. De Mobutu, ils ont effacé l’image d’un homme assimilé dans le monde à l’archétype de la mal-gouvernance à l’africaine. Ils ont oublié le chaos sécuritaire des dix dernières années de son règne, la corruption, l’asphyxie économique, l’article 15, la police politique, les disparitions, l’agonie d’un pays saigné à blanc, pour ne retenir qu’une seule chose : la nostalgie d’un orgueil perdu. Et il est vrai qu’au cours des décennies 1970 et 1980, à l’époque de l’« authenticité » et du boom du cuivre, de l’abacost et des pagnes obligatoires, de la rumba triomphante et des exploits des Léopards, les Zaïroisavaient la conviction de vivre dans un grand pays courtisé, différent des autres, dont le chef d’État savait s’imposer par sa seule présence lors des sommets internationaux. À eux que la colonisation avait infantilisés, Mobutu avait su donner une estime de soi, une manière d’être et de vivre, un soin à paraître reconnaissables entre tous. Il avait su cimenter le sentiment national en les faisant rêver sur leur richesse potentielle, lui qui martelait à longueur de discours que le Zaïre était un « scandale géologique ». Indulgence Bien sûr, tout cela n’était qu’un mirage, car l’éléphant aux pieds d’argile, dépecé de l’intérieur par cette catastrophe que fut la zaïrianisation, ne pouvait que s’effondrer, à l’image d’une armée de parade qui ne gagna aucune guerre mais dont le maréchal était si fier, avec ses Mirage et ses C-130 aux ventres aussi rebondis que ceux de ses généraux. De ces temps d’illusion, où il était permis de croire que l’on pouvait gagner sa vie sans travailler en multipliant les « coups » en haut comme en bas de l’échelle sociale, est pourtant née une identité qui a jusqu’ici résisté à la destruction de l’État.

Règne sans partage ? Mobutu a dominé la vie poitique au Zaïre.
En réalité, Mobutu n’était plus le « maître du Zaïre » depuis ce jour d’avril 1990 où il avait annoncé, la larme à l’oeil, la voix brisée par l’émotion, la fin du parti-État, le Mouvement populaire de la révolution (MPR), à la manière d’un père qui abandonne son enfant.
On a dit et écrit, un peu trop facilement, que « l’Homme seul » (ainsi l’avait surnommé, au tout début des années 1960, un de ses amis, le journaliste belge Francis Monheim) avait régné sans partage. Mobutu Sese Seko fut un homme à poigne. C’est incontestable. Mais en réalité, il n’était plus le « maître du Zaïre » depuis ce jour d’avril 1990 où il avait annoncé, la larme à l’oeil, la voix brisée par l’émotion, la fin du parti-État, le Mouvement populaire de la révolution (MPR), à la manière d’un père qui abandonne son enfant. Dès lors, les rangs se fissurent, des proches collaborateurs de longue date s’émancipent et basculent dans l’opposition. Les temps sont durs, tellement durs que, pendant les travaux de la Conférence nationale souveraine, le Léopard est vilipendé. Touché dans son amour-propre, il quitte Kinshasa, le centre du pouvoir, et s’exile à Gbadolite. Erreur fatale, sans doute, car il ne contrôlera plus rien, en réalité. Tout le reste, six ou sept années durant, ne sera plus que gesticulations, manoeuvres dilatoires, querelles byzantines face à une opposition faussement radicale et ivre de mots. Mobutu, miné par un cancer de la prostate, n’était plus Mobutu, la bête politique. On le verra sur des images restées célèbres lorsqu’un notable de Gbadolite le supplie de regagner Kinshasa afin de « reprendre le pouvoir ». En vain.
Chassé-croisé zaïrois
Sa fuite du Zaïre fut rocambolesque. Pressé par les troupes du Mzee, Laurent-Désiré Kabila, le léopard quitte Kinshasa le 16 mai en toute hâte pour son fief : Gbadolite. Le 17 mai, le Zaïre vit un chassé-croisé historique. Les troupes de l’AFDLentrent dans Kinshasa, alors plongé dans un calme sidérant. La veille, dans les profondeurs de la forêt équatoriale, à Gbadolite, l’avion de Mobutu décolle tout en essuyant des rafales tirées par des soldats de la rébellion.
Quelques heures plus tard, l’ex-homme fort zaïrois atterrit à Lomé, accueilli par un de égaux sur le plan de la longévité au pouvoir : Gnassingbé Eyadéma. L’escale à Lomé n’est pas trop longue. Le 23 mai, un autre exil l’attend.
Le maréchal-fondateur devenu paria
L’ancien relais et homme de confiance des Occidentaux en Afrique, pendant la Guerre froide, est désormais perçu comme un paria.
L’accès à sa demeure de villégiature, à Roquebrune-Cap-Martin, sur lafrench rivieralui est refusé par les autorités françaises. Mobutu n’ira donc pas se soigner et couler de vieux jours sous le soleil de Provence.
Son salut vient du souverain chérifien, Hassan II, qui l’invite à Rabat. Mobutu Sese Seko est très affaibli par la maladie, un cancer de la prostate diagnostiqué en 1989, mais non-soigné. Ce n’est qu’en 1996 que Mobutu a entamé un traitement, le conduisant à quitter son Zaïre natal à plusieurs reprises pour les cliniques suisses et françaises. Le crépuscule de l’autocrate se fait en quelque sorte au ban des « grands hommes », sa mort ne suscite que peu de réactions dans les chancelleries, notamment occidentales.
Aujourd’hui, la tombe de l’ancien homme fort du Zaïre jouxte les sépultures anonymes de compatriotes migrants, morts noyés dans la méditerranée.
Et bien que la question du rapatriement en terre congolaise de la dépouille du chantre de la zaïrianisation soit régulièrement abordée, pour l’heure aucune disposition concrète ne laisse entrevoir une inhumation de Mobutu dans son pays natal.
Loin, très loin des bords du fleuve Congo et de sa ville natale de Lisala, le maréchal-fondateur zaïrois, désormais en exil, rend son dernier souffle le 7 septembre 1997 sur les côtes marocaines à Rabat. Mobutu n’aura pas fait long feu après la perte de « son pays ».
Cela faisait des années que Mobutu était gravement malade, atteint d’un cancer de la prostate. Le Zaïre des dernières années de son règne est à l’image de sa santé. Le pays est enlisé dans un processus de démocratisation depuis 7 ans et en proie à une foudroyante rébellion, l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) de Laurent-Désiré Kabila, qui a causé sa chute.
Le gargantua de la gloire, le monarque qui usait parfois de la troisième personne pour parler de lui-même, l’Ubu roi du Zaïre est enterré lors d’une cérémonie qui paraît bien étonnante comparée à ses trente années de règne. Une semaine après son décès, le 13 septembre, dans la plus simple discrétion Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Zabanga (en français : le guerrier tout-puissant qui grâce à son endurance et son inflexible volonté vole de victoire en victoire et sème la désolation sur son passage), est inhumé dans le carré européen du cimetière de Rabat en présence de sa famille et de ses plus proches qui l’ont suivi dans son exil.

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