En RDCONGO: heurts entre policiers et manifestants à quelques heures de l'ouverture du "dialogue" dans l'avant midi de ce jeudi 01 septembre 2016 d'après une source del'AFP présent à Kinshasa la capitale dela République Démocratique du Congo. !

Des heurts ont éclaté jeudi à Kinshasa entre des policiers et des manifestants, à quelques heures de l'ouverture du dialogue national initié par le gouvernement congolais, censé sortir la République démocratique du Congo de l'impasse électorale où elle est plongée.
A 10h00 (9h00 GMT), des tables cassées et autres pierres jonchaient la chaussée et les abords de la Foire internationale de Kinshasa située entre les quartiers Limete et Lemba (dans le centre de la capitale congolaise).
Ce décor témoigne de la violence de l'altercation qui a opposé les agents de la police anti-émeute et les "commandos de jeunes", a déclaré à l'AFP un habitant du quartier, Patrick Mulumba, cloitré chez lui.
Pendant près d'une heure, des échanges des tirs de gaz lacrymogènes de la police et de jets de pierre ont perturbé les activités et la circulation dans la commune de Lemba, connue comme le "quartier latin de Kinshasa".
Des manifestants scandaient des slogans hostiles au président congolais Joseph Kabila qui a convoqué un "dialogue national" fin novembre en vue d'"élections apaisées" dans le pays, et contre l'ex-Premier ministre togolais, Edem Kodjo, facilitateur désigné de l'Union africaine pour ce forum, a ajouté un pompiste sous couvert d'anonymat.
Des manifestations ont également été signalées au Rond-point Ngaba, non loin de l'Université de Kinshasa et sur l'avenue de l'Enseignement (proche du palais du peuple, siège du Parlement) où sont concentrés les sièges des partis politiques d'opposition, selon plusieurs témoignages.
Des centaines des jeunes en colère s'y trouvaient encore, selon un journaliste de l'AFP.
Convoqué fin novembre 2015 en vue d'"élections apaisées", ce dialogue voulu "inclusif" s'ouvre jeudi à 15h00 (14h00 GMT) et réunira la majorité et quelques partis d'opposition.
Le "Rassemblement", une coalition des forces politiques et sociales autour de l'opposant historique Etienne Tshisekedi, lui, conditionne sa participation à une série de préalables dont la libération des prisonniers politiques et d'opinion, l'arrêt des poursuites contre l'opposant Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle.
Les transports en commun se faisaient plutôt rares à Kinshasa, et les arrêts de bus étaient bondés dans les quartiers contestataires. "Que cherchent-ils encore? Qu'ils aillent au dialogue au lieu de nous distraire", a protesté Berthe Nzinga, fonctionnaire de l'État qui affirme avoir mis plus d'une heure dans l'attente d'un bus à cause des manifestations.
Le climat politique est tendu en RDC en mesure qu'approche la fin du mandat du président Kabila fixé au 20 décembre.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter mais l'opposition le soupçonne de chercher à s'accrocher au pouvoir au-delà du terme de son mandat.
À compter de ce jeudi, un «dialogue national» censé aider à l'organisation de l'élection présidentielle en novembre s'ouvre sans le principal mouvement de l'opposition démocratique qui dénonce une «provocation».
Selon la Constitution de la RDC, le plus grand pays francophone d'Afrique, la prochaine élection présidentielle doit se tenir le 27 novembre prochain. Alors qu'il termine son deuxième mandat, le président Kabila n'a pas le droit de se présenter à sa succession, la Constitution limitant à deux mandats la charge présidentielle. Invoquant divers prétextes - manque de moyens financiers, nécessaire actualisation des fichiers électoraux notamment -, le pouvoir, par l'intermédiaire de la Commission Électorale Nationale Indépendante, ne semble pas pressée d'organiser cette élection. L'opposition dénonce depuis plusieurs mois des manœuvres visant à maintenir au pouvoir Joseph Kabila.
C'est dans ce contexte que la majorité présidentielle, accompagnée par le médiateur de l'Union Africaine, le togolais Edem Kodjo, a annoncé, en novembre 2015, l'organisation d'un «dialogue national».
Après 15 jours de comité préparatoire boycotté par la majeure partie de l'opposition, une feuille de route en 11 points a été rendue publique. Elle annonce le démarrage du «dialogue national» ce 1er septembre 2016.
La question de la crédibilité de ce dialogue se pose. En 2011, lors de la dernière élection présidentielle à laquelle Kabila fils pouvait légalement être candidat, il n'avait pas été question d'un quelconque «dialogue national».
Libération des prisonniers politiques
L'opposition démocratique, réunie dans le «Rassemblement», mouvement né le 10 juin 2016 et présidé par l'opposant historique à la famille Kabila et ancien premier ministre de Mobutu, Etienne Tshisekedi, a posé des conditions préalables à sa participation au dialogue: le respect des délais constitutionnels, la libération des prisonniers politiques et l'arrêt du harcèlement judiciaire contre les opposants politiques, et notamment contre l'ancien gouverneur du Katanga, le très populaire Moïse Katumbi. Loin de satisfaire à cette dernière condition, le harcèlement judiciaire contre ce candidat àl'élection présidentielle.

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