Encore 10 jours de plus pour couvre-feu que doivent supporter les habitants de Butembo ville selon le communiqué du Maire. Le maire a été clair, ça ne vient pas de lui, dit-il, mais de sa hiérarchie qui maîtrise mieux la situation sécuritaire et qui a estimé que ça ne va pas encore. Ah, C'est quand même trop quand le motif n'est pas clair, ça serait très peu si c'était un besoin exprimé par les bénéficiaires. !

Cette insécurité permanente alimente plusieurs théories. Certains pensent que la violence vise à contraindre la population d’abdiquer et d’abandonner leurs habitations et contrées pour des intérêts obscurs dont les plus en vue sont l’exploitation des ressources pétrolières dans le parc national de Virunga ou l’annexion des riches territoires abandonnés au Rwanda et à l’Ouganda, comme ne cessent de le dénoncer plusieurs organisations de la société civile locale et certaines personnalités, dont Monsieur Boniface Musavuli.
En effet, intervenant dans une émission de vendredi 20 avril 2016 à la télévision catholique KTO émettant dans la ville de Paris en France, Boniface, Coordonnateur du DESC, a soutenu que le climat d’insécurité quasi permanente dans la partie orientale découle d’une politique mise en place au niveau de la région par les régimes de Kampala, Kigali et Kinshasa et ayant pour objectif l’annexion des riches provinces de la RDC après l’extermination des populations locales hostiles (Nande, Hunde, Nyanga, Kano, Mbumba, Pakombe, Bila, Lendu, Ngiti, etc…) et, à défaut, le déversement d’une partie de la population rwandaise, principalement de la communauté Hutu dans plusieurs entités congolaises à l’Ouest des localités rwandaise et ougandaise de Ruhengeri, Gisenyi, Bwera et Bundubungyo.
D’autres sources dans la région indiquent la dégradation de la situation serait liée à l’existence des milices locales tribales, notamment la milice Bambuba, sous la conduite d’un certain Pascal Undebi, alliée à d’autres groupes et, qui serait hostile à l’occupation des terres par les nande.
Le vice premier ministre de l'intérieur evariste boshab est attendu à Goma ce dimanche, il pourrait aussi arrive à Beni et Butembo, le Lundi et le Mardi prochain pour remettre la dotation à la police de cette partie de la province du Nord-Kivu.
Depuis la clôture en mars 2008 de la conférence de Goma sur la paix, la sécurité et le développement des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, la partie orientale de la RDC n’a cessé de demeurer au centre des préoccupations à différents niveaux. Le programme de stabilisation censé promouvoir un climat de paix et sécurité n’est évoqué que pour inaugurer la construction des bâtiments (administration, police, école, centre de santé, etc..) pendant que son objectif principal, celui de ramener la paix et la sécurité pour les populations, est toujours conjuguer au futur, en terme d’objectif à atteindre à l’issu d’un processus.
Certaines langues avancent même qu’il n’existe pas à travers le monde, un pays dont la paix est entièrement acquise, allusion faite, notamment aux attentats terroristes dans certains pays, même ceux considérés de puissance planétaire. Pareil comportement laisse cependant perplexe certains analystes qui essayent de se donner à une comparaison dans l’agissement des pouvoirs publics de différents pays lorsqu’ils se trouvent être confrontés à une menace certaine ou supposée susceptible à se produire sur leurs territoires. C’est partant de cette comparaison d’agissement que l’on s’interroge sur le sens de la stabilisation lancé avec la Conférence de paix de Goma en janvier 2008 et inaugurée avec la signature de l’accord du 23 mars 2009 à Goma.
Mais voilà, sept ans après la paix et la sécurité se font toujours attendre au point d’être considérées comme une manne qui viendrait du ciel, si pas une denrée rare pour les populations civiles. Pour preuve, après que le général Mushale ait déclaré, le 26 avril 2016 sur les ondes de la radio Okapi, sa satisfaction dans les opérations contre les éléments ADF et FDLR et, ce à la suite de l’accalmie observée dans la région au courant du mois de février 2016, la région a connu de nouveau une dégradation brutale de l’environnement sécuritaire avec les massacres survenus dans les villages de Mimibo et Mutsonge dans la localité de Baungatsu-Luna, Byena et Tingwe proche de l’agglomération d’Eringeti, groupement de Bambuba-Kisiki, secteur de Beni-Mbau en territoire de Beni au Nord-Kivu mais aussi à Kasoko-Biakato en territoire d’Irumu, province de l’Ituri, respectivement le 04 et 06 mai 2016, lesquelles attaques ont été, comme d’habitude, attribuées aux éléments ADF et faisant une vingtaine des victimes parmi les civils et des dizaines autres emportés dans la brousse, au grand dam des forces onusiennes et congolaises déployées à quelques mètres du lieu des crimes. Ces tueries en répétition associée aux enlèvements et kidnappings, notamment ceux du 03 mai 2016 de trois chauffeurs du Comité International de la Croix et Croissant rouge (CICR) et d’autres exactions généralement commis par des éléments armés vêtus en tenue militaire de l’armée congolaise, sur la route Kisheshe-Kibirizi, en provenance de la localité de Bamba, secteur de Bwito en Territoire de Rutshuru et sur le tronçon Goma-Butembo, principalement aux alentours de la localité Kaseghe au Sud de Lubero, dénotent un déficit dans le processus de stabilisation de la partie orientale.

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