L’ambassadeur du Congo-Kinshasa à Bruxelles rappelé par Kinshasa RDC: L’ambassadeur du Congo-Kinshasa à Bruxelles rappelé Depuis plusieurs semaines, la représentation diplomatique du Congo démocratique à Bruxelles est dirigée par un ministre-conseiller en qualité de chargé d’affaires ad intérim. L’ambassadeur se trouve à Kinshasa. Une manière pour les autorités congolaises de manifester leur "mauvaise humeur". En cause, une résolution votée par le Parlement belge en juillet dernier. Une démarche jugée comme une "ingérence" dans les affaires "domestiques" du Congo-Kinshasa.Depuis le mois de mai 2014, le gouvernement fédéral belge est dominé par les nationalistes flamands de la N-VA (Nieuw Vlaamse Alliantie). Un parti décomplexé à l’égard des anciennes colonies belges. Chef de la diplomatie du Royaume, le libéral francophone Didier Reyders voit sa marge de manoeuvre se rétrécir. La N-VA veuille au grain. !

Depuis plusieurs semaines, l’ambassadeur du Congo-Kinshasa à Bruxelles, Dominique Kilufya Kamfwa, se trouve dans la capitale congolaise. "Le diplomate était appelé en consultation mais il n’est pas exclu qu’il soit rappelé définitivement", commente une source au ministère des Affaires étrangères à Kinshasa.
Que lui reproche-t-on? Rien, apparemment. "Par le rappel de l’ambassadeur Kilufya, Joseph Kabila dont le mandat à la tête du pays expire le 19 décembre prochain voudrait manifester sa colère contre les ingérences de la Belgique en général et du Parlement belge en particulier dans les affaires intérieures du Congo", précise la source.
Notons que le gouvernement congolais dont le budget est constitué à 50% des "apports extérieurs" compte sur des "pays amis" pour apporter leur contribution au financement des élections.
Respect de la Constitution
Fin juillet 2016, la Chambre des représentants (députés) du royaume de Belgique dont le bureau est présidé par le N-VA Siegried Bracke a voté une résolution réclamant "la tenue d’élections au Congo-Kinshasa dans le respect de la Constitution".
Rédigée par des parlementaires appartenant tant à la majorité qu’à l’opposition, ladite résolution insiste également sur le respect des délais constitutionnels fixés pour la tenue de l’élection présidentielle.
L’article 70 de la Charte fondamentale promulguée le 18 février 2006 par "Joseph Kabila" stipule que "le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois". L’actuel chef de l’Etat a été "élu" en 2006 et en 2011.
L’article 73 précise : "Le scrutin pour l’élection du Président de la République est convoqué par la Commission électorale nationale indépendante, quatre vingt-dix jours avant l’expiration du mandat du président en exercice."
Dans cette résolution, les parlementaires belges demandent au gouvernement du Royaume "de geler l’aide bilatérale directe au Congo si la date des élections prévue par la Constitution n’est pas respectée".
Mieux encore, ils exhortent l’exécutif fédéral à appliquer des "sanctions ciblées" (interdictions d’entrée sur le territoire et gels d’avoirs) à l’encontre d’auteurs de violences et de violations des droits de l’homme, à l’image des mesures prises par les Etats-Unis. Le parlementaire Els Van Hoof (CD&V) avait eu à l’époque ces mots : "Le Congo glisse dans une impasse politique.
L’insatisfaction grandit dans l’opposition et dans la société civile, mais aussi auprès de la population. Le régime y répond en limitant de plus en plus souvent l’espace démocratique", a fait remarquer Els Van Hoof (CD&V).
Coût des élections
"La main qui donne est toujours au-dessus de celle qui reçoit", dit l’adage. En prévision des élections générales au Congo-Kinshasa,Apollinaire Malumalu, alors président de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) s’est rendu, en janvier 2014, à Bruxelles. But : rappeler aux "partenaires extérieurs" d’apporter leur contribution au financement de ces consultations politiques.
Après une entrevue avec le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, le président de la
CENI est reçu le 21 janvier 2014 à la Commission des Affaires extérieures de la chambre et du sénat belges.
Dans son mot introductif, Malumalu indiquera que le Congo-Kinshasa va organiser des élections urbaines (conseillers urbains, maires), municipales (conseillers municipaux et bourgmestres) et locales (conseillers de secteur et chefferie) à partir du mois de février 2015.
Les élections provinciales, l’élection présidentielle et les législatives devraient avoir lieu en novembre 2016. La proclamation des résultats interviendra au mois de décembre. Coût : 750.212.788 $ US. Plusieurs mois plus tard, cette somme sera revue à la hausse pour atteindre 1,2 milliard $.
Après la promulgation de la loi électorale et la publication du calendrier global des élections en février 2015, le ministre Reynders publia un communiqué "encourageant" les autorités congolaises à adopter un "budget crédible et raisonnable".
Sans oublier de prévoir un "plan de décaissement". Il invita les principaux acteurs politiques à contribuer à la tenue d’élections "transparentes,libres et justes".
Et de souligner, au passage, "l’importance de garantir l’expression du pluralisme, d’assurer un espace politique ouvert et de respecter les principes démocratiques parmi lesquels la liberté d’expression, la liberté d’information et le droit d’association".
Depuis que la N-VA a remporté les législatives belges en mai 2014, le gouvernement du Royaume a adopté une attitude de défiance à l’égard du régime de "Joseph Kabila".
Le ministre Didier Reynders qui n’a jamais fait mystère de sa sympathie vis-à-vis du "raïs" est littéralement "surveillé".
Pour mémoire, en juin 2006, soit un mois avant le premier tour de l’élection présidentielle,Didier Reynders alors ministre des Finances s’était rendu à Kinshsa pour remettre un "cadeau d’anniversaire"au président-candidat.

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