Le Dialogue national entre les membres dela majorité, et ceux del'opposition politique en République Démocratique du Congo tire à sa fin, àl'avantage de tout les participants. Les participants travaillent sur le texte final de l’accord politique qui devra inclure la formation d’un gouvernement d’Union nationale. Entre-temps, Amnesty International accuse Kinshasa de mener une répression systématique contre les opposants. Un gouvernement d’union nationale sera mis sur pied pour préparer la tenue des élections, a annoncé mercredi le ministre congolais de la Justice Alexis Thambwe à la tête des représentants du pouvoir au dialogue national. Selon Reuters, opposants et membres de la majorité au pouvoir ont accepté le principe en même temps qu’ils se sont mis d’accord sur la tenue couplée des différentes élections. "Le gouvernement sera réformé. Nous mettrons en place un gouvernement que nous co-gérerons entre la majorité présidentielle,l’opposition et la société civile ", a déclaré M. Mwamba cité par Reuters. !

Les négociateurs du "dialogue national" congolais ont annoncé mercredi à Kinshasa avoir trouvé un accord sur la "séquence des élections" à venir en République démocratique du Congo, mais sans fixer de date
Cet accord doit permettre la reprise des travaux de ce forum jeudi après-midi. La délégation de l'opposition avait suspendu sa participation au dialogue lundi en faisant valoir une divergence de vue "non négociable" avec la majorité sur la priorité à accorder à l'élection présidentielle.
Aux termes de l'accord, "la présidentielle, les législatives nationales et les législatives provinciales (…) se dérouleront exactement le même jour", a déclaré à la presse le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, comodérateur du dialogue pour le compte de la Majorité présidentielle.
"Nous avons retenu d’un commun accord que la séquence présidentielle, législatives nationales et provinciales (…) doit se passer le même jour", a confirmé Vital Kamerhe, comodérateur de la frange minoritaire de l'opposition ayant accepté de dialoguer avec le pouvoir.
Les deux parties ont indiqué qu'elles laisseraient le soin à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de fixer la date à laquelle se tiendront ces scrutins en fonction du temps nécessaire à la constitution de listes électorales fiables.
Avant la suspension des travaux, la délégation de l'opposition insistait pour "tenir en priorité la présidentielle". La majorité, au contraire, affirmait qu'il faudrait tenir cette élection après l'organisation de tous les autres scrutins en retard.
Le "dialogue national" est censé trouver une voie de sortie à la crise politique liée à la non-tenue attendue de la présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l'année et devant permettre de trouver un successeur au président Joseph Kabila, dont le mandat expire le 20 décembre et à qui la Constitution interdit de se représenter.
Sur l'avenir du chef de l’État (au pouvoir depuis 2001), M. Thambwe a déclaré à la presse que celui-ci resterait en fonctions au-delà du 20 décembre comme l'y autorise un arrêt rendu en mai par la Cour constitutionnelle.
"Il n'y a aucun doute là-dessus", a-t-il dit, ajoutant que la majorité était favorable à la constitution d'un gouvernement élargi à des membres de l'opposition.
M. Kamerhe, a laissé entendre pour sa part, que la question du maintien de M. Kabila après le 20 décembre n'avait pas encore été tranchée mais que la responsabilité de la non-tenue de la présidentielle dans les temps prévus par la Constitution incombait au gouvernement et que celui-ci devait par conséquent "tomber".
Avant l'annonce de l'accord, la Lutte pour le changement (Lucha), mouvement de jeunes indignés né dans l'est du pays et se présentant comme non partisan, avait présenté son "ultime solution" pour permettre la tenue de la présidentielle avant la fin du mandat de M. Kabila.
En l'absence de fichier électoral fiable, la Lucha propose que l'identification et l'inscription des électeurs ait lieu en même temps que le vote, sur "un ou deux jours".
S'adressant à la "classe politique", la Lucha a dit espérer qu'elle saurait saisir sa proposition comme une "dernière occasion" de "revenir sur la voie de la sagesse" plutôt que d'entraîner le pays dans une période incertaine de suspension du cadre constitutionnel, mais son appel n'a pas été entendu par les participants au dialogue.
Rassemblée autour de l'opposant historique Étienne Tshisekedi, la majeure partie de l'opposition a appelé à manifester dans tout le pays lundi 19 septembre pour exiger la convocation des électeurs aux urnes, et le départ de M. Kabila le 20 décembre.
She Okitundu : « au terme du dialogue, il y aura une gestion consensuelle du pays ».
Rapporteur de la Majorité présidentielle au dialogue politique en cours à Kinshasa, le sénateur Léonard She Okitundu revient sur les dernières avancées de ces pourparlers et sur l'éventuel "accord politique" qui pourrait être conclu dans les heures suivantes.
Qui sera le prochain Premier ministre en RD Congo ?
Pour Justin Bitatkwira, membre de l’opposition au dialogue joint par VOA Afrique, même ceux de sa famille politique qui boycotte le dialogue seront tenus de signer l’accord global qui sanctionnera la fin des travaux qui doit intervenir incessamment.
Mais les groupes d’opposants radicaux, parmi lesquels l’UDPS et alliés, le MNLC et les alliés de Moïse Katumbi, eux, attendent encore ce qu’ils appellent un "vrai dialogue inclusif " et demandent au peuple de se prendre en charge à partir du 19 septembre, date prévue pour la convocation du corps électoral, qui ne se fera pas selon la CENI.
La tension est donc au rendez-vous. Mais déjà Amnesty international dénonce dans un rapport une répression systématique du pouvoir contre les opposants.
"Les autorités congolaises se servent des institutions publiques pour empêcher les personnes opposées au maintien au pouvoir du président Kabila de s'organiser et de s'exprimer", indique le rapport d’Amnesty.

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