Rwangoma, un quartier périphérique situé, dans la partie Est de Beni ville, dans la province du (Nord-Kivu), vers l'Est dela République Démocratique du Congo, est toujours déserté par ses habitants, un mois après le massacre à la machette d’au moins trente- cinq civils. !

À Beni, à Oicha, à Mbau ! Apparemment, on ne sent pas cela. Et on l’a toujours dit, il ne faut pas subir les évènements, mais plutôt les précéder. Puis qu’ils [rebelles ADF] sont venus jusque dans le cœur de la commune Behu jusqu’à côté du quartier Rwangoma », a dénoncé le président de la société civile de Beni-ville, Gilbert Kambale.
La population en colère est descendue dans la rue pour protester contre ces massacres et demander la démission de certaines autorités du pays. Ce nouveau massacre est perpétré deux mois après que la société civile avait organisé trois journées ville-morte.
La coordination des sociétés civiles des territoires de Beni, Butembo et Lubero au Nord-Kivu avait déjà adressé une lettre ouverte au président Kabila, le 14 mai dernier.
Plus de quarante-six civils tués dans un nouveau massacre à Beni
Trente-six civils ont été tués dans la nuit de samedi à dimanche à Beni, dans l'est de la République démocratique du Congo. La population a manifesté peu après sa colère contre la succession de massacres perpétrés par les rebelles.
Vingt-deux hommes et quatorze femmes ont péri dans ce massacre, a indiqué le porte-parole du gouvernement de la RDC. Il a précisé qu'un deuil national de trois jours avait été décrété à partir de lundi.
le massacre a été perpétré à Rwangoma, un quartier périphérique de Beni, une ville frontalière du parc des Virunga, où s'abritent des groupes armés, dans le nord du Nord-Kivu.
Visite de Kabila
Dimanche, une centaine de personnes scandant des slogans hostiles aux gouvernement et au président Kabila ont manifesté à Beni. Les manifestants portaient au moins un nouveau corps sans vie d'une des victimes de la tuerie, selon des témoins. "C'est anormal qu'on nous massacre comme des chèvres", a protesté en swahili, Georges Kamate, un conducteur de taxi-moto.
"Notre gouvernement est incapable de nous sécuriser", criait un autre manifestant. Cette nouvelle attaque a eu lieu 72 heures après une visite du président congolais Joseph Kabila dans la région. Il avait promis de tout mettre en oeuvre pour "imposer" la paix et la sécurité.
"Il y a déjà 35 corps ramenés à la morgue de l'hôpital de Beni", a déclaré de son côté Gilbert Kambale, président de la société civile de la ville de Beni. "C'est la consternation parce que le président de la République est passé par ici et voilà que nous sommes massacrés", a-t-il regretté.
Pour le lieutenant Hazukay, les ADF ont "contourné" les positions de l'armée "pour venir massacrer la population en guise des représailles" aux opérations militaires en cours dans la zone.
Série de massacres
La ville et le territoire de Beni ont été endeuillés depuis octobre 2014 par une série de massacres ayant coûté la vie à plus de 600 civils. Le gouvernement congolais et la Monusco accusent les ADF d'être responsables de ces tueries.
Cette version a été partiellement remise en cause par un récent rapport du Groupe d'étude sur le Congo de l'Université de New York. Selon lui, les ADF portent effectivement une part très importante de responsabilité dans ces massacres, mais aux côtés d'autres éléments armés, parmi lesquels des soldats de l'armée régulière.
En dépit des efforts de stabilisation déployés par la communauté internationale et les autorités congolaises, cette région reste déchirée par la violence depuis la fin de la deuxième guerre du Congo (1998-2003).
Pendant ce temps,
l’armée renforce sa présence
sur place, ont constaté les
reporters de Radio Okapi lundi
12 septembre.
Les habitants de Rwangoma,
particulièrement ceux de la
cellule de Mbelu, vivent
désormais dans des familles
d’accueil au centre-ville de
Beni ou ailleurs.
Le maire de Beni, Nyonyi
Bwanakawa, a visité jeudi 8
septembre après-midi ce
quartier qui s’étend en pleine
forêt. C’est dans ce lieu qu’a
eu lieu le massacre d’une
trentaine de personnes
officiellement dans la nuit du
13 au 14 août dernier. Pas une
seule âme n’y vit!
«Tout le monde est déjà parti
d’ici, depuis les odieux
massacres», a noté Nyongi
Bwanakawa.
Faute d’une route praticable, le
maire et sa délégation ont été
obligés d’abandonner leur
véhicule pour s’engager sur un
sentier, escorté par deux
soldats FARDC. C’est par là que
plusieurs corps de victimes
avaient été trouvés.
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«C’est le sentier qui avait été
emprunté par les assaillants.
C’est ici que nous avons trouvé
un minimum de vingt corps», a
témoigné un militaire.
Par la suite, la délégation a
croisé un homme qui revenait
de son champ.
«Vous n’avez pas peur de
passer tout seul par ici ? », ont
questionné les visiteurs.
«Non. Qu’est-ce que je peux
faire ? Manger devient difficile
!», a répondu le cultivateur.
Les maisons d’habitation à
Rwangoma sont éloignées les
unes des autres d’au moins 100
mètres. C’est l’un des facteurs
qui avait permis aux présumés
rebelles ougandais des ADF
d’opérer en toute quiétude,
selon des sources locales.

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