UN MESSAGE CLAIRE D'UN MEMBRE DELA SOCIÉTÉ CIVILE URBAIN DE BUTEMBO VILLE, AUX COMPATRIOTES QUI PARTICIPENT, DÉPUIS QUELQUES JOURS, AU DIALOGUE POLITIQUE EN COURS, EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO : Je suis citoyen congolais comme la plupart d'entre vous. J'ai l'obligation de vous rappeler avant la signature de votre accord final: ce n'est pas au nom du peuple que vous serez autorisés à installer une DICTATURE à façade démocratique. Evitez les antinomies. Rassurez-vous que le texte que vous signerez n'énerve pas la constitution pour ne pas vous attirer la colère et la courroux de toute la nation: nos ancêtres, les vivants et les générations fures. Sinon soyez prêts à en assumer toutes les responsabilités. Relisez encore la constitution avant toute signature. !

Aux termes de l'accord, "la présidentielle, les législatives nationales et les législatives provinciales (…) se dérouleront exactement le même jour", a déclaré à la presse le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, comodérateur du dialogue pour le compte de la Majorité présidentielle.
"Nous avons retenu d’un commun accord que la séquence présidentielle, législatives nationales et provinciales (…) doit se passer le même jour", a confirmé Vital Kamerhe, comodérateur de la frange minoritaire de l'opposition ayant accepté de dialoguer avec le pouvoir.
Les deux parties ont indiqué qu'elles laisseraient le soin à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de fixer la date à laquelle se tiendront ces scrutins en fonction du temps nécessaire à la constitution de listes électorales fiables.
Avant la suspension des travaux, la délégation de l'opposition insistait pour "tenir en priorité la présidentielle". La majorité, au contraire, affirmait qu'il faudrait tenir cette élection après l'organisation de tous les autres scrutins en retard.
Le "dialogue national" est censé trouver une voie de sortie à la crise politique liée à la non-tenue attendue de la présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l'année et devant permettre de trouver un successeur au président Joseph Kabila, dont le mandat expire le 20 décembre et à qui la Constitution interdit de se représenter.
Sur l'avenir du chef de l’État (au pouvoir depuis 2001), M. Thambwe a déclaré à la presse que celui-ci resterait en fonctions au-delà du 20 décembre comme l'y autorise un arrêt rendu en mai par la Cour constitutionnelle.
"Il n'y a aucun doute là-dessus", a-t-il dit, ajoutant que la majorité était favorable à la constitution d'un gouvernement élargi à des membres de l'opposition.
M. Kamerhe, a laissé entendre pour sa part, que la question du maintien de M. Kabila après le 20 décembre n'avait pas encore été tranchée mais que la responsabilité de la non-tenue de la présidentielle.
Le président du Front social des indépendants républicains (FSIR), Chérubin Okende, estime que l’accord trouvé entre la majorité présidentielle (MP) et l’opposition présente au dialogue sur l'ordre des scrutins ne résout pas la question d’alternance en 2016. Les participants au dialogue ont levé l'option que le cycle électoral débute par la présidentielle pour se terminer par les locales.
«Le compromis sur les séquences des élections à prioriser ne résout pas le problème d’alternance imposée par la constitution au sommet de l’Etat», a-t-il affirmé jeudi 15 septembre à Radio Okapi.
Le FSIR qui a quitté la MP pour basculer dans l’opposition est d’avis que les opposants qui siègent au dialogue ne font que consacrer le glissement et endossent la responsabilité de la non-tenue de la présidentielle le délai constitutionnel.
Chérubin Okende a également estimé que les opposants -présents au dialogue- font preuve « de boulimie du pouvoir » et manifestent leurs ambitions de conduire le pays à la transition pour se partager des postes.
Pour sa part, le président du Mouvement du 17 mai (M17), Augustin Kikukama pense que les opposants présents au dialogue se sont fait piéger.
Le président de ce parti du centre redoute que le dialogue en cours ne débouche sur une transition de trente-six mois.
«Les seize mois qu’on a donnés, c’est pour enrôler les électeurs mais il n’y a pas encore le mécanisme parlementaire sur les lois qui doivent être votées pour accompagner ces élections. C’est après avoir voté ces lois que la CENI peut faire un calendrier donc on n’est pas loin de trente-six mois», a souligné Augustin Kikukama.
Il a par ailleurs jugé anormal de confier la responsabilité d’organiser les élections au même gouvernement qui n’a pas pu les organiser dans le délai constitutionnel.
Le gouvernement provincial de Kinshasa demande au Rassemblement de l'opposition de préciser son itinéraire et l'horaire de la manifestation de lundi 19 septembre. Mais d’ores et déjà, interdit l'accès à la Gombe, le centre-ville. Le Rassemblement a appelé à une marche pacifique pour demander à la commission électorale de convoquer l'élection présidentielle dans les délais, alors que la Céni, elle, travaille avec les experts de la communauté internationale sur un calendrier qui ira bien au-delà de la fin du deuxième et dernier mandat du président Kabila, comme convenu au dialogue national boycotté par le Rassemblement qui refuse justement toute violation de la Constitution.
Officiellement, le respect des délais électoraux est une obligation constitutionnelle, y contrevenir pourrait donc être passible de haute trahison, rappelle le mouvement citoyen la Lucha. Mais du côté de la commission électorale, pas de déclaration officielle. On se contente d'évoquer une plénière qui pourrait décider de la marche à suivre.
La Céni déclare déjà depuis des mois ne pas pouvoir convoquer la présidentielle dans les délais constitutionnels. Obligation pourtant stipulée dans l'article 73 de la Constitution.

Commentaires