Après la fin du Dialogue politique en République Démocratique du Congo, l'heure est àla course à la Primature : l’opposition réclame une structure de coordination ! Depuis la fin du dialogue, plusieurs plateformes politiques de l’opposition multiplient des rencontres nocturnes pour la formation de ce nouveau gouvernement.

Certains noms se signalent dorénavant parmi les vertébraux. Tous les moyens sont bons et des coups fourrés pour la bataille, même les plus inimaginables, sont permis pour arriver à ses fins. Dans cette conquête, on peut être sûr d’une chose : c’est qu’on ne se fera aucun cadeau.
L’accord politique conclu le mardi 18 octobre dernier à la Cité de l'Union africaine (UA) après plus d'un mois d'intenses transactions entre acteurs politiques de la Majorité présidentielle (MP), de l'Opposition politique et ceux de la Société civile, donne la responsabilité de diriger le gouvernement de transition à l'opposition. Selon le point C de l'article 17, il sera procédé, dans les 21 jours après la signature dudit accord, à la formation d'un nouveau gouvernement d'union nationale qui sera dirigé par un Premier ministre issu de l'opposition politique signataire de ce document. Cela suppose qu'avant 21 jours, les représentants de l'opposition devront se mettre d'accord autour d'une personne qui va occuper la Primature. Ceci sera-t-il possible ?
Cette question vaut la peine d'être posée lorsque nous connaissons la boulimie du pouvoir qui caractérise bon nombre d'acteurs politiques de la RDC. A titre illustratif, nous nous souviendrons du temps que le président Joseph Kabila avait pris pour nommer un Premier ministre après les élections de novembre 2011. Alors que la majorité parlementaire s'était clairement formée au terme de ces scrutin, il a fallu plus de cinq mois pour que les sociétaires de la Majorité présidentielle (MP) se mettent d'accord autour de la personne de Matata Ponyo. Si une même famille politique a pris aussi du temps, qu'en sera-t-il de l'opposition politique qui ressemble à une nébuleuse, bien qu'elle ait participé au dialogue?
Dans la haute ville, quatre noms circulent avec persistance. Il s’agit à l’avant-plan de Vital Kamerhe co-modérateur de l’opposition au dialogue. Le leader de l’Union pour la nation congolaise (UNC) a pris la courageuse décision de se passer de ses pairs du Rassemblement et de la Dynamique pour participer aux assises de la Cité de l'Union africaine. Aux côtés d'Edem Kodjo et de Thambwe Mwamba, il a contribué à l'aboutissement heureux de ce forum qui a fait couler tant d'encre et de salive. S'il y avait du bon sens en politique, c'est lui qui devrait sans peine être adopté par les siens au poste de chef du gouvernement. Ancien speaker de l'Assemblée nationale après les élections de 2006, l'opinion retiendra que sous sa présidence la chambre basse a été réellement l'antre de la démocratie où les différentes composantes s'exprimaient librement.
Mais le zoo politique rdcongolais est plein de caïmans qui se dévorent sans aucun scrupule. Il n'est pas exclu que quelqu'un d'autre lui joue un sale coup, surtout que certaines rumeurs font croire qu’il y a quelques bonzes de la MP. L’accord politique signé mardi 18 octobre à la fin des travaux du dialogue attribue la primature à l’opposition. Mais il n’a pas prévu des modalités pratiques de la mise en place du gouvernement de transition.
En attendant la mise en place d’une structure de coordination, des voix s’élèvent dans les Etats-majors de quelques partis politiques de l’opposition signataires de l’accord pour exiger des postes au sein du prochain gouvernement.
Au niveau de l’Union pour la nation congolaise (UNC), l’option levée est claire : Vital Kamerhe est son candidat premier ministre.
De son côté, Steve Mbikayi de l’opposition nationaliste se dit candidat à n’importe quel poste ministériel.
Par ailleurs, pour lui, le travail de co-modérateur de l’opposition au dialogue a déjà pris fin.
D’après lui, si ce co-modérateur doit expédier des affaires courantes, il doit convoquer une rencontre des opposants signataires de l’accord pour mettre en place une structure de coordination.
A l’opposition citoyenne, Justin Bitakwira n’a pas caché son ambition de travailler dans ce gouvernement.
D’après ses critères, il faut choisir parmi les opposants, le meilleur à placer à la tête de la primature et sans oublier de réserver un quota pour le rassemblement.
L’opposition républicaine de Kengo wa Dondo soutient l’idée de la mise en place d’une structure pour définir les modalités et critères d’éligibilité.
Depuis la fin du dialogue, plusieurs plateformes politiques de l’opposition multiplient des rencontres nocturnes pour la formation de ce nouveau gouvernement. La mise en place d’un nouveau gouvernement de large Union nationale est attendue d’ici le début du mois de novembre 2016, tel que prévue par l’accord politique. La composante opposition politique qui a pris part aux travaux du dialogue réclame la mise en place d’une structure de coordination pour faciliter la composition du gouvernement de transition.
vendredi 21 octobre, Steve Mbikayi de l’opposition nationaliste a indiqué que cette coordination aura entre autres comme tâche, de gérer les ambitions des uns et des autres pour la composition de l’équipe gouvernementale de transition.

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