Le calendrier des élections repoussé, en Rdcongo ! La commission électorale de la République démocratique du Congo (Céni) a annoncé samedi aux participants au "dialogue national" pour intégration dans l'accord politique à conclure, son intention de convoquer l'électorat pour la présidentielle, les législatives nationales et provinciales en novembre 2017, une proposition rejetée par l'opposition. "La convocation de l'électorat pour les élections présidentielles, législatives nationales et provinciales en une seule séquence interviendra en novembre 2017", a déclaré à la presse Corneille Naanga président de la Céni, rendant compte de sa présentation aux participants au "dialogue national" qui se tient depuis le 1 septembre à Kinshasa et qui est censé baliser la voie à des élections apaisées, crédibles et transparentes. !

La crise actuelle remonte à la réélection contestée de M. Kabila en 2011 à l'issue d'élections entachées de fraudes massives. Il est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter. Ses opposants le soupçonnent depuis lors de manœuvrer pour se maintenir à la tête du pays à la fin de son mandat quitte à retarder la présidentielle. La commission électorale nationale indépendante (CENI) a annoncé ce samedi le report des élections présidentielles504 jours après le 31 juillet 2017, le MLC parle de « faire usage de la Constitution ».
« Après la fin des opérations d’enrôlement des électeurs prévues le 31 juillet 2017, la CENI aura besoin de 504 jours supplémentairespour organiser les élections présidentielles, couplées aux législatives nationales et provinciales » a dit Corneille Nangaa, président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) lors de son allocution ce samedi au Dialogue national, dont les travaux ont repris ce après leur suspension depuis le 18 septembre dernier suite aux émeutes qui ont lieu à Kinshasa et ayant fait entre 30 et 50 morts.
Cette reprise des travaux du Dialogue s’est faite sans une grande partie de la société civile dont l’Église Catholique, qui a quitté ces assises, conditionnant son retour par l’inclusivité de ce forum, avec notamment la participation de l’opposition qui le boycotte, l’accusant de préparer un glissement pour l’actuel président Joseph Kabila.
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La frange de l’opposition congolaise présente au Dialogue a conditionné la signature du document final du dialogue par la fixation d’une date pour les présidentielles.
Pour le Rassemblement [la principale plate-forme de l’opposition Congolaise portée par Etienne Tshisekedi] et les autres partis politiques de l’opposition qui le boycotte, les conclusions de ce forum ne seront pas opposables à tous.
Réagissant à cette annonce de la CENI, Eve Bazaiba Masudi, Secrétaire général du Mouvement de Libération du Congo [parti politique de Jean-Pierre Bemba et membre de l’opposition congolaise] déclare que l’opposition fera usage de dispositions prévues par la Constitution pour défendre cette violation de règles que vient de proclamer solennellement le président de la CENI.
« En tant que opposition, nous ferons usage de toutes les dispositions mises en place par la Constitution pour sauver cette démocratie en péril. Le chef de l’État avait juré de respecter la constitution en la promulgeant. C’est à cette même constitution notamment aux articles 65 parlant de la haute trahison et 64 demandant au peuple Congolais de faire échec à tout individu tentant de violer la constitution que nous allons nous référer » a dit Eve Bazaiba Masudi à POLITICO.CD au cours d’une interview exclusive.
Madame Eve Bazaiba Masudi est au téléphone de POLITICO.CD
"Cette convocation coïncidera avec l'inscription des candidatures", a ajouté M. Naanga.
Devant la plénière du "dialogue", il a précisé que la Céni doit disposer de "504 jours à partir du 31 juillet 2017" pour faire face aux contraintes techniques liées à l'organisation simultanée de la présidentielle, les législatives nationales et provinciales, une proposition que rejette l'opposition, "parce qu'elle retarde la présidentielle".
"Les experts de l'OIF et de l'ONU sont clairs là dessus. Il faut à la Céni six mois maximum après le 31 juillet 2017 pour organiser les trois scrutins", a réagi notamment Jean Lucien Bussa, porte-parole de l'opposition au "dialogue national", évoquant l'expérience de la Céni en 2006 et en 2011.
"La Céni doit recevoir des assignations du dialogue et non faire ce qu'elle veut", a martelé l'opposant. "Nous cherchons à résoudre la crise, le peuple n'attend pas la présidentielle au 25 novembre 2018", a-t-il ajouté.
"La publication du calendrier est une compétence exclusive de la Céni", a aussitôt relevé M. Naanga, précisant n'avoir donné que des "indications" aux participants au "dialogue national".
"On peut tout finir en une année et avoir la présidentielle dans un court délai, c'est franchement exagéré de faire pareille projection", a déclaré pour sa part l'abbé Nshole, le délégué de l'Eglise catholique au "dialogue" à l'AFP.
Dans un message intitulé "Pour la RDC je ne me tairai pas", la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a exhorté la majorité et la frange de l'opposition qui boudent le dialogue à "poser des actes de grandeur qui débloqueraient la situation" en acceptant la création d'"un cadre inclusif" en vue de "la mise en commun" des positions des uns et des autres.

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