Tueries en cours dans la région de Beni àl'Est dela République Démocratique du Congo : Mise en place du "Mecanisme de suivi des activites des Adf-Nalu" par les pays membres de la CIRGL hier Kinshasa. Une decision visiblement salutaire d'après une ONG des défense des droits del'homme basé dans la province du Nord-Kivu : (1), quoique tardive (2) cependant non innoncente du contexte politique actuelle en Rdc (3). Salue par quelques notabilites dans la mesure elle exprime la "solidarite" de ces pays aux massacres des populations de Beni (i) et pourrait, si fonds il y aura, appuyer les FARDC et la Monusco dans la lutte contre l'activisme des Adf-Nalu(ii), mais une decision qui a attendu la mort de plus de 1500 personnes civils et militaires et les deplacements des populations de Beni, une decision donc tardive pour plus de 1500 personnes mortes. Une decision prise dans un contexte ou la situation politique est marquee par l'attente des conclusions du dialogue d'une part et les contestations d'une partie de l'opposition d'autre part, et ce, a douze jour de la convocation du sommet des chefs d'Etats de la CIRGL-SADC-UA en Angola ou la situation Rdc sera principalement abordee. Plusieurs chefs d'Etats membres de la CIRGL y sont attendus. Peut-on attendre la "solidarite africaine aux massacres de Beni" de ce sommet (1) Bien plus, la contribution africaine a la crise politique et qui contredirait le dialogue facilite par un mediateur de l'Union Africaine (2) Ce sommet attire deja l'attention de plus d'un quelques un de part, et d'autres.

En janvier 2014, une offensive lancée contre les ADF par les Forces armées de la RDC (FARDC), appuyée plus tard par la Mission de l’Onu (Monusco), a permis d’affaiblir cette rébellion qui a eu à perdre d’importants bastions. Toutefois, en raison d’un relâchement de ces opérations armées, les rebelles ougandais se sont réorganisés et ont repris du poil de la bête. Ainsi, en octobre, la série de massacres a-t-elle commencé. Si les assassins n’ont pas changé leurs modes opératoires caractérisés par une cruauté d’une autre époque (les victimes sont assassinées à l’arme blanche (machette, houe, hache, marteau, couteau…, et parfois décapitées), ils n’hésitent pas à défier de plus en plus les autorités en massacrant les populations civiles. La cruauté, la peur dues aux massacres à répétition attribués aux rebelles ougandais des ADF et qui ne cessent d’endeuiller le territoire de Beni dans la province du Nord-Kivu sont devenues le quotidien des habitants de ce vaste territoire. En effet, le drame de Beni vient de très loin, Il remonte à la 2ème République, lorsque la partie Est de la RDC a assisté à un déferlement des réfugiés rwandais en 1994. La guerre de libération menée par les troupes de l’AFDL en 1996, avec tout ce qu’elle a connu comme ramification jusqu’à la récente rébellion de M23, a presqu’envenimé la situation. Aussi, au- delà des conflits fonciers entre différentes communautés ethniques, le drame de Beni est une vaste maffia où s’imbriquent divers intérêts politiques et économiques. Ces intérêts dépassent le seul cadre de la RDC. A la base, il y a un business transfrontalier qui s’étend jusqu’en Ouganda et au Rwanda.
A Beni, ce ne sont pas nécessairement les ADF qui tuent. Des unités militaires parallèles déployées dans cette partie ont fini par créer un no man’s land qui échappe au contrôle des autorités politico-militaires locales. Autour de Beni, il y a beaucoup de forces autonomes, avec des objectifs différents qui s’entrechoquent.
Depuis 1994 que les ADF sont signalés dans cette région, des témoignages affirment que ces rebelles ougandais ne se sont jamais attaqués aux populations civiles. Alors, qui tue à Beni ? Des observateurs affirment que la réponse à cette question se trouve à Kinshasa. Selon eux, le problème de Beni ne peut pas être résolu tant que Kinshasa tirera les ficelles, comme c’est le cas aujourd’hui.
Comment s’en sortir ?
Il faut, notent ces observateurs, que la RDC retrouve la capacité militaire de gérer son espace. La réforme de l’armée est une urgence. La solution au drame de Beni se trouve donc dans une profonde réorganisation de l’armée. Il s’agit de rétablir l’unité de commandement afin de mettre hors d’état de nuire toutes les unités indépendantes qui, en créant le désordre, servent à perpétuer les massacres à Beni. Dix personnes ont été tuées dans une attaque des positions des Forces armées de la RDC, perpétrée dimanche 9 octobre à Mayangose, une localité située à une dizaine de kilomètre à l’Est de Beni au Nord-Kivu. Des sources militaires attribuent cette attaque aux présumés rebelles ougandais des ADF.
Parmi les morts, on compte sept civils dont deux femmes, un officier supérieur des FARDC, deux présumés rebelles des ADF et plusieurs blessés, rapportent les mêmes sources.
Les sources des opérations Sokola I précisent aussi que deux maisons et une école ont été incendiées au cours de cette attaque.
Pour le porte-parole des opérations Sokola I, le Lieutenant Mak Hazukay, cette incursion est une stratégie de diversionutilisée par l’ennemi actuellement prise en étau par les forces loyalistes.
Des scènes de panique sont observées dans la partie Est la ville où depuis ce matin la population quitte cette région de Mayangose vers la ville de Beni. Les activités commerciales tournent au ralenti dans la ville. Certaines écoles n’ont pas fonctionné à cause de cette situation. Le lieutenant Mak Hazukay, porte-parole de l’armée, a déclaré à l’Agence France-Presse que des rebelles présumés des Forces démocratiques alliées (ADF) étaient responsables du massacre de Beni. Les ADF ont « contourné » les positions de l’armée congolaise « pour venir massacrer la population en guise de représailles » à des opérations militaires en cours dans la zone, a-t-il précisé.
600 civils tués depuis l’automne 2014
Les rebelles musulmans ougandais, opposés au président ougandais Yoweri Museveni, sont présents dans l’est de la RDC depuis 1995. Ils sont accusés d’être les principaux auteurs des massacres qui ont fait 600 morts civils dans la région de Beni depuis octobre 2014.
Une centaine de personnes scandant des slogans hostiles au gouvernement et au président Joseph Kabila ont ensuite manifesté à Beni. « Il y a un déficit sécuritaire criant, les autorités ont été incapables de sécuriser la population, c’est pourquoi celle-ci est descendue dans la rue », a regretté Gilbert Kambale, le président de la Coordination de la société civile de Beni.

Commentaires